dimanche 31 mai 2020

Le Coin des libraires - L'Affamée de Violette Leduc

Aimer est difficile mais l’amour est une grâce.

Je ne vous présente plus Violette Leduc, je crois que depuis le temps vous avez bien compris mon profond intérêt pour cette auteure française du XXe siècle.

Je continue ma découverte de sa bibliographie. Après avoir étudié L’Asphyxie et La Bâtarde pour un cours, j’ai décidé de me plonger dans L’Affamée, son deuxième roman paru en 1948. 

L’Affamée est consacré à l’amour de Leduc pour son amie, l’auteure du Deuxième Sexe, j’ai nommé Simone de Beauvoir. 
Après sa rencontre qui a permis la publication chez Gallimard de L’Asphyxie dans la collection Espoir d’Albert Camus, Leduc tombe amoureuse de son amie, l’indépendante, la forte, l’intelligente Simone. 

Mais rien ne se passe comme elle l’aurait souhaité. Simone, dont on remet en cause (peut-être plus facilement aujourd’hui) l’hétérosexualité, n’éprouvait aucun sentiment pour la tumultueuse Violette. Pis, elle s’est parfois moquée du « visage ingrat » de Violette dans des lettres destinées à certains de ses proches. 



Violette n’aura eu aucune chance. Simone lui a permis de s’épanouir en tant qu’écrivain en l’encourageant à poursuivre dans cette voie, en lui prêtant de l’argent, en écrivant la préface de La Bâtarde, afin de rallier ses lecteurs et de leur permettre de découvrir son poulain. 

Mais tout ça finalement, ça passe au second plan quand on comprend l’amour ressenti par Leduc, cet amour à sens unique. 
L’Affamée raconte ce sens unique. Il raconte les longues semaines, les longues heures à attendre que « Madame » revienne d’un de ses nombreux voyages. Il raconte l’attente, les divagations d’une narratrice perdue sans son amoureuse. 

J’avais un peu peur du thème initial, je savais de quoi il en retournait puisqu’elle en parle dans La Bâtarde, et l’amour à sens unique, surtout celui éprouvé pour Beauvoir, je n’avais pas hyper envie de le découvrir.

Faut dire que Simone de Beauvoir est une de mes auteures préférées, j’adore ses livres autobiographiques, mais au fur et à mesure du temps le mythe s’est un peu fissuré pour donner à voir une autre personnalité, moins clinquante, plus réelle. 
Et puis j’ai feuilleté l’essai de Marie-Jo Bonnet, Simone de Beauvoir et les femmes, et j’y ai découvert des choses pas toujours reluisantes, comme cette partie justement assez courte autour de sa relation avec Leduc, autour du fait qu’elle la critiquait dans des lettres à ses amis… 

Bref on est pas là pour parler de ça mais bien de L’Affamée
En fait, tout ce que je dis là, c’est pour justifier le fait que je n’ai pas tant accroché que ça. J'aurais jamais cru dire ça d’un livre de Violette Leduc et c’est pourtant le cas. J’y ai retrouvé la beauté de sa plume, peut-être parfois trop précieuse comme certains aiment le rappeler, mais malgré ça l’histoire n’est pas parvenue à me captiver suffisamment pour que je passe outre les digressions, pour que j’éprouve un réel intérêt pour ce qui fait la matière du livre : un amour à sens unique, une narratrice esseulée, perdue au sein d’une ville trop grande, à la fois trop peuplée et trop vide. 

L’Affamée considérée comme « la description de l’Amour », honnêtement je pense qu’on peut repasser, ses autres livres à l’instar de La Vieille fille et le mort (je sais je vous en parle tout le temps de ce livre, mais lisez-le !!) sont, à mon sens, bien plus intéressant à découvrir. Mais comme toujours, il s'agit d'un ressenti personnel. 







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