Le mois de mars a été un mois plutôt fructueux niveau lecture - même si je peine à faire baisser ma pile de livres à lire... - j'ai surtout lu des livres pour les cours (les trois-quarts de mes livres lus sont des livres de cours), mais j'ai aussi eu le plaisir de lire le dernier tome de la saga L'Epouvanteur de Joseph Delaney dont je vous parlerai bientôt (en tout cas j'essaierai !) ou même le tome II de la saga Harry Hole, Les Cafards de Jo Nesbø.
- Littérature
Comme je compte faire un article détaillé sur mes lectures personnelles du mois de mars, je vais aujourd'hui vous parler du roman Une saison de machettes de Jean Hatzfeld. Après vous avoir parlé de Dans le nu de la vie le mois dernier, je me suis dit que c'était l'occasion.
- Une saison de machettes de Jean Hatzfeld
Ce livre fait suite à Dans le nu de la vie. L'auteur traite toujours du même sujet : le génocide rwandais. Cette fois, il décide d'interroger non plus les rescapés mais les bourreaux eux-mêmes. C'est une tâche pour le moins délicate il faut bien le dire et la lecture de ce livre l'est tout autant.
J'ai vraiment beaucoup aimé le premier volet qui m'a permis d'apprendre plein de choses sur l'histoire du Rwanda à la fin du XXème, mais aussi de saisir des parcelles de vies brisées, de personnes qui tentent de vivre malgré tout. Dans ce deuxième tome, je dois dire que j'émets des réserves. La démarche en elle-même est intéressante et c'est vrai qu'il est plus juste d'entendre les deux parties concernées et non pas de se cantonner aux victimes, mais qu'apprend-on finalement ?
J'ai le sentiment d'avoir vu des chapitres se succéder sans être plus avancée dans l'explication. C'est bien simple, il n'y a aucune justification, rien. La question du pourquoi est obsédante et elle reste sans réponse jusqu'à la fin. Peut-être est-ce trop demander, peut-être qu'aucune réponse ne conviendrait, mais là, on ne peut pas se prendre d'empathie pour eux. Pour ce qu'ils ont fait à la base bien évidemment, mais aussi parce qu'ils sont incapables de se faire pardonner, il ne désire pas réellement le pardon, s'ils peuvent l'obtenir c'est tant mieux, mais c'est tout.
Ces tueries apparaissent comme un passage de leur vie à la limite de la fantasmagorie, ça s'est passé sans que l'on sache réellement pourquoi si ce n'est que la faute revient aux autres, toujours. À ceux qui leur ont "ordonné" d'aller tuer leurs voisins, prétextant que la vie leur serait meilleure - forcément quand on vole autrui, on se retrouve plus riche.
J'ai souvent été gêné par tant d'indifférence, par le manque de culpabilité pour certains (tous ?).
À la fermeture du livre j'étais soulagée, je n'avais plus envie d'entendre de telles excuses, de tels propos, je me sentais plus mal encore pour ces rescapés qui ont tant souffert pour des "ordres", des "il fallait faire comme les autres".
Lire ce livre aura été une expérience pour le moins étrange il faut bien le dire, je suis contente de l'avoir lu parce qu'il vient quand même compléter Dans le nu de la vie, mais il est certain que j'en garderai un souvenir plutôt désagréable.
«
Parce que si on s’attarde trop sur la peur du génocide, on perd
l’espoir. On perd ce qu’on a réussi à sauver de la vie. On
risque d’être contaminé par une autre folie. Quand je pense au
génocide, dans un moment calme, je réfléchis pour savoir où le
ranger dans l’existence, mais je ne trouve nulle place. Je veux
dire simplement que ce n’est plus de l’humain. »
Jean
Hatzfeld, Une Saison de machettes.
- Mes avis en ligne :
Le Coin des libraires - #45 La Chambre d'ami, James Lasdun
Le Coin des libraires - #46 Si c'est un homme, Primo Levi
Le Coin des libraires - #47 La Mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé
Le Coin des libraires - #48 L'homme chauve-souris, Jo Nesbø
- Cinéma
J'ai vu très peu de films ce mois-ci, cinq exactement, mais ils ont tous été des films que j'ai beaucoup aimés. Celui que j'ai préféré reste Take Shelter (2011) de Jeff Nichols que je n'avais encore jamais vu et qui est juste génial - normal avec Michael Shannon dedans en même temps ! -. Il y a eu Logan de James Mangold qui est vraiment cool, même si j'aurais préféré que certains événements se passent différemment. Et puis il y a eu Split de M. Night Shyamalan dont je vais rapidement vous parler aujourd'hui.
- Split de M. Night Shyamalan
Dès que j'ai vu la bande-annonce de ce film l'année dernière, j'avais envie de le voir. Je dois dire d'avance que je n'ai pas été déçue, j'ai été happé par ce thriller très bien mené par James McAvoy qui livre une interprétation folle, je crois qu'il n'y a pas d'autres mots.
Tout le début de "des filles (un peu pétasses) qui se font enlever puis séquestrer" ne m'a pas particulièrement plu, j'ai trouvé ça un bateau, mais ce n'est clairement pas le propos, l'enjeu est entièrement centré sur "les personnages" incarnés par McAvoy.
J'ai trouvé ce film différent de ce que l'on voit en ce moment, un film qui n'a pas de prétention d'un point de vue médical (son but n'est pas de fidèlement représenter la maladie) mais il utilise plutôt une histoire peu commune pour la modifier et en faire la matière de son film à connotations presque fantastiques. Tout ce qu'il y a à dire est que Shyamalan a très bien traduit toute l'ambiguïté du personnage de McAvoy, tantôt il apparaît comme un homme inoffensif (qui voit une psychologue !) tantôt il apparaît comme un homme dangereux et sans pitié.
Le dosage est parfait et le plaisir se retrouve décuplé. Franchement je pense que je le reverrai bientôt, je sens que je suis passée à côté de choses.
Beaucoup semblent avoir été déçus par ce film relativement attendu, et je dois dire que je ne comprends pas vraiment pourquoi, je ne vois pas à quoi s'attendaient ces personnes et ce que le film ne leur a pas donné.
Pour ma part j'ai beaucoup aimé ! et puis il y a cette fin qui laisse un sentiment étrange, fallait-il s'y attendre ? fallait-il en finir ?
- Série
Ce mois-ci j'ai commencé la saison 2 de Love qui est enfin sortie sur Netflix. La saison 1 avait été un gros coup de coeur, alors forcément j'attendais la deuxième avec impatience. Je ne l'ai pas encore terminé (je ne veux pas trop me jeter dessus !) donc je ne vous en parlerai pas aujourd'hui mais sans doute dans un prochain article.
J'ai regardé Marvel's Iron Fist aussi où là je suis plutôt mitigée. J'en attendais beaucoup parce que je suis pressée de voir Defenders, mais le truc c'est que je n'ai pas aimé Jessica Jones - l'épisode 1 m'a suffit - et pareil pour Luke Cage alors ça commence à être compliqué. Heureusement le personnage de Danny Rand m'a assez plu - jusqu'à une certaine mesure quand même.
Mais aujourd'hui je vais vous parler de la série Legion qui est un gros gros coup de coeur, je pense qu'elle est l'une des meilleures séries de ce début d'année.
- Legion
Avec cette série on entre directement dans l'univers X-Men. Ce que j'ai adoré c'est que la série ne s'attarde pas vraiment sur tout le côté X-Men, on dirait plutôt que nos mutants font carrière en solo, loin de Charles Xavier est compagnie. On suit David (qui est le fils de Charles Xavier dans les romans) qui se trouve en hôpital psychiatrique pour schizophrénie - oui encore ! -, mais forcément il s'avère qu'il n'en est rien et qu'en réalité David n'est pas fou, il entend bel et bien des voix dans sa tête.
S'ensuit huit épisodes tous plus intenses les uns des autres qui se terminent à chaque fois en laissant le spectateur sur le carreau. Le gros point fort de cette série outre son scénario qui est vraiment intéressant, c'est sa réalisation ! On trouve certaines séries avec une certaine prétention esthétique avec une envie de sortir de la norme visuelle en matière de série, ici on ose et c'est génial ! Chaque épisode est réalisé par une personne différente et la qualité ne descend pas parce qu'ils essaient tous de faire quelque chose d'original, de créer une vraie ambiance qui transparaît aussi bien dans les dialogues que dans l'image.
En y repensant c'est sans doute l'une des séries les mieux abouties que j'aie eu l'occasion de voir. J'ai l'impression qu'on a tendance à aimer les séries pour leur scénario, pour ce qu'elles racontent dans ses grandes lignes, mais pas pour ce qu'elles montrent visuellement, pas pour ce qu'elles racontent entre les lignes. Ici, c'est un mix des deux, le scénario se trouve être renforcé par une réalisation qui renforce du coup aussi le scénario, l'un ne va pas sans l'autre comme on le voit dans les bons films.
À peine terminée, Legion vient d'être renouvelé pour une saison 2, ce qui est un véritable plaisir quand on voit comment la 1 se termine. Vraiment s'il y a une série de ce début d'année 2017 qu'il faut que je conseille, c'est celle-ci parce qu'elle vaut largement le coup.
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