J'ai eu la chance de recevoir en avant-première Les Affamés, le premier volet de La sublime communauté d'Emmanuelle Han par le biais de Babelio et des éditions Actes Sud - la parution est prévue pour le 4 octobre ce qui laisse encore du temps.
En temps normal je dois dire que je n'aurais sans doute pas acheté ce livre, la couverture ne fait absolument pas envie, l'auteure m'est inconnue et comme je ne lis jamais les quatrièmes, je ne vois pas comment j'aurais pu me retrouver avec ce livre entre les mains et pourtant !
Pourtant on m'a proposé de participer à une opération privilégiée et dans ce genre de cas, je lis toujours les résumés. J'ai déjà tellement de livres à lire chez moi que je n'ai pas envie de m'en rajouter juste sous le prétexte que ce sont des livres qui sont offerts puisqu'il faut quand même les lires rapidement - il faut publier son avis dessus un mois au maximum après réception.
Il faut que je dise dès maintenant que j'ai passé un excellent moment, ça a été une lecture que j'ai beaucoup aimée et qui, malheureusement, donne vraiment trop envie d'en savoir plus, mais il va falloir attendre.
C'est la fin de notre ère. Aux quatre coins d'une planète surpeuplée et en pleine dévastation, six mystérieuses portes apparaissent, ouvrant des brèches vers des mondes inconnus. En quête d'une terre promise, fuyant la misère et la mort, des flux d'hommes, de femmes et d'enfants désespérés, Les Affamés, se pressent vers ces Six Mondes, ignorant tout à leur sujet. Quels secrets renferment ces Portes ? Quel mal ronge les Affamés ? Quelle est la nature des six Mondes ? En ces temps de détresse où la violence et le chacun-pour-soi font rage, seuls trois enfants pourront le découvrir. Ashoka, Ekian et Tupà ne se connaissent pas, vivent à des milliers de kilomètres de distance. Pourtant, leurs destins sont liés. De leur union dépendra le sort de la Sublime Communauté.
Tout d'abord, j'ai trouvé l'idée novatrice, c'est la fin de notre monde, enfin celle-ci est même déjà survenue et on se retrouve dans un univers rempli de zones d'ombres où tous nos repères ont disparu et où on va suivre trois enfants qui n'ont bien évidemment jamais connu le "monde d'avant".
J'ai pris énormément de plaisir à découvrir un univers propre à l'auteure déjà, mais surtout un univers inspiré de divers mythes/légendes/traditions avec par exemple la présence d'une sorcière ou même de Hanumãn qui est le patron des lutteurs, le dieu de la sagesse dans la religion hindoue - oui je me suis renseignée quand même !
Les inspirations de l'auteure me sont complètement étrangères je dois bien le dire, je m'en sors pas trop mal quand il s'agit de mythologie grecque/romaine et même parfois nordique mais pour le reste, je suis une vraie bille ! Ici, bien que l'auteure transforme les choses un peu à sa sauce, il y a une véritable inspiration et ça m'a permis de considérablement sortir de ma zone de confort et j'ai beaucoup aimé cet aspect. J'ai par exemple découvert ce qu'est le sanskrit - la langue des textes religieux hindous ou bouddhistes. C'est bête, j'ai souvent entendu ce mot, je savais que c'était une langue - quand même ! - mais je n'en avais jamais entendu parler dans un livre et je n'en avais jamais vu à l'écrit non plus.
Vous l'aurez compris j'ai énormément aimé tout l'aspect mythique dans lequel l'auteure a puisé afin de construire son imaginaire. Cet espèce de melting pot m'a énormément séduit, j'ai découvert un monde différent, nouveau et surtout original et pour le coup, c'est là que réside toute la force de ce roman.
Là, et aussi dans les personnages, ces trois enfants/adolescents que l'on suit alternativement.
Là, et aussi dans les personnages, ces trois enfants/adolescents que l'on suit alternativement.
La sublime communauté, tome I : Les Affamés d'Emmanuelle Han.
Il y a Tupà d'abord qui a grandi dans une tribu entre le Brésil et l'Argentine. On ne sait pas grand chose sur sa façon de vivre si ce n'est qu'il doit trouver la Terre sans Mal et qu'il passe beaucoup de temps à la ville à faire des magouilles - ce mot est vraiment très laid. Même si c'est sans doute son personnage qui finit par être le plus avancé dans sa connaissance des Transplantés, il est celui qui m'a le moins plu. J'ai aimé le suivre, c'est simplement que jusqu'ici il m'a un peu moins fasciné que les deux autres - même si je dois bien dire que vers la fin du tome, il devient plus intéressant.
Ekian est la seule fille, elle vient d'une communauté Touareg, donc du Sahara. Son personnage est absolument passionnant - elle est quand même la fille d'Amoulkadine (gros plus pour l'histoire des Étincelants !) et puis je pense que ce n'est pas pour rien si les Guetteurs cherchent absolument à lui mettre la main dessus.
Et puis enfin, il y a Ashoka que j'adore, littéralement ! Il est le plus jeune, il est vit à Gange, en Inde, au service du roi où son travail consiste à tenir le Feu. Si je trouve le personnage d'Ekian passionnant, celui d'Ashoka est génial pour son rapport à la Flamme, au singe également. Tout l'aspect mythique dont je parlais au début transparaît de ce personnage plus que des autres - d'après moi en tout cas.
Ces trois personnages ne se connaissent pas, pour preuve ils vivent tous dans des lieux bien éloignés les uns des autres et surtout ils ne savent pas eux-mêmes qu'ils sont différents.
L'auteure maîtrise parfaitement son histoire si bien qu'on en demande toujours plus, mais elle nous dévoile quand même des informations ici et là. Il y a encore plein de choses que l'on ne sait pas - ce qui est normal quand il s'agit d'un premier tome - mais il y a aussi des choses qu'on sait déjà et ça c'est une très bonne chose. On n'est pas sur notre faim à se poser mille et mille questions, non, on est sur notre faim parce que ce qu'on a appris donne l'eau à la bouche.
J'avais peur de finir ce tome sans savoir pourquoi on suit ces personnages et pas d'autres et non, ce n'est pas le cas, les clés nous sont données au fur et à mesure du temps et pour ça, je dis merci à l'auteure. J'ai aussi trouvé que c'était une bonne idée d'insérer des termes espagnols ou encore du tamasheq (la langue touareg) dans le récit, ça donne une véritable impression d'immersion et ça rajoute à l'exotisme de l'histoire. Une distanciation s'opère alors puisqu'on aborde des modes de vie ou de pensées qui sont inconnus et c'est ce qui a rajouté à mon plaisir de lecture.
Par contre, je n'ai pas compris pourquoi avoir appelé ce tome les Affamés. J'ai compris qui ils sont et tout, mais ils sont tellement relégués au second plan que je ne sais pas, je ne crois pas que ça aurait été le titre que j'aurais choisi.
C'est un premier volet maîtrisé, bien ficelé et qui donne envie. Également, j'ai trouvé que c'était une bonne idée d'ajouter un extrait du deuxième tome ainsi que de donner son titre et une idée de sa date de sortie - 1er semestre 2018.
Tout ce que j'ai à dire est vivement, vivement la suite, que je sache qui est l'Observateur, mais surtout, qui est la Sublime communauté ou encore si elle existe bel et bien ? Tout ce que je peux dire c'est que je serai au rendez-vous !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire