Bien que je sois ouverte à énormément de genres littéraires, je lis peu de roman adolescent/young adult. J'aime bien en lire, certaines histoires sont vraiment très bonnes - je pense à Métamorphose d'Ericka Duflo dont je vous parlerai dans un prochain article et que j'ai adoré ! - mais je n'en lis pas énormément, je ne saurais pas dire pourquoi, même si je pense que c'est en partie parce que je trouve souvent que les histoires sont répétitives, qu'on a toujours la même structure de base et ça m'ennuie rapidement.
Pour Phobie, ça n'a pas été la même chose, ce livre aborde toutes sortes de sujet dont on ne parle jamais : l'achluphobie (la peur du noir), la thérapie par le biais de la réalité virtuelle. J'ai appris pas mal de choses à ce sujet et j'ai vraiment aimé découvrir quelque chose de nouveau.
Une odeur de moisi. Une cave. L’obscurité totale. Et la peur. La peur qui prend aux tripes. Cauchemar...ou réalité ? Anna ouvre les yeux et prend peu à peu conscience qu’elle n’est pas en train de faire le cauchemar récurrent qui la tourmente depuis son enfance, mais qu’elle est bel et bien séquestrée. Qui l’a enlevée ? Le croque-mitaine qui la terrorise depuis qu’elle a cinq ans, ou un homme de chair et d’os ? Chargé d’enquêter sur l’enlèvement de la jeune fille, le commandant Ferreira doit collaborer avec un psychiatre, le docteur Fournier. Son enquête est vite reliée à une autre, celle de la disparition du père d’Anna, onze ans auparavant. Onze années de silence et d’oubli à parcourir. Un voyage à rebours, au coeur d’une mémoire secrète.
On suit donc Anna dans sa petite vie pas si tranquille que ça puisqu'elle a peur du noir, mais surtout peur d'autre chose, de celui qui a pris son père, il y a maintenant onze ans. Même si de prime abord on pense que cet événement tragique se trouve derrière l'adolescente, on va être obligé de constater que tout tourne autour de cette mystérieuse disparition.
En plus de traiter le cas d'Anna, on assiste alors aux recherches d'un commissaire qui a assisté au drame des années plus tôt. Il va décider de rechercher Anna déclarée disparue tout en essayant de creuser un peu plus pour tenter de découvrir ce qui est arrivé au père.
Au fil des pages, l'illusion s'emmêle avec la réalité si bien qu'il est difficile de savoir si elle a réellement vu le croque-mitaine comme elle l'a affirmé plus jeune ou si elle est atteinte d'hallucination ou a simplement fait un cauchemar, enfin toutes sortes d'hypothèses se révèlent être tout sauf loufoques !
Durant une large partie du livre - jusqu'à ce qu'Anna soit "retrouvée" - on se met à être méfiant envers tous les personnages, excepté le commissaire Fereira qui n'a pas l'air de cacher quoi que ce soit.
Phobie de Sarah Cohen-Scali aux éditons Gulf Stream, collection Électrogène
J'ai énormément aimé tout le parallèle avec les contes de fées, le lien fait avec son père pour qu'elle puisse vaincre sa peur et aller de l'avant. Le personnage d'Anna m'a plu, surtout pendant sa séquestration, je me suis énormément attachée à elle, et malheureusement je n'ai pas trop aimé son changement de tempérament par la suite, je l'ai trouvé un peu trop sûre d'elle, même si je comprends pourquoi elle prend confiance, je trouve que c'est trop radical.
Forcément j'ai aimé aussi le psychiatre, il n'hésite pas à prendre des risques, il va un peu trop loin quand même, mais il réussit, ses actions aboutissent, comme celle de Fereira.
Phobie est un roman très bien ficelé. Je croyais que tout allait tourner autour de la disparition d'Anna mais en fait non pas du tout et la suite nous révèle de très bonnes surprises. J'ai adoré le fait que l'auteure ait décidé d'aborder un sujet vrai, même si comme elle le dit elle-même à la fin, elle a pris des libertés par rapport à la réalité, il n'empêche qu'elle se fonde sur une partie de vérité, le service nommée dans l'hôpital parisien existe bel et bien, etc.
Ce livre change des mes lectures habituels, Sophie Cohen-Scali a mélangé le thriller psychologique au roman policier en quelque sorte, mais dans une représentation qui est vraiment peu commune. Je me suis prise à l'intrigue, aux recherches, aux rebondissements.
Ça a été un vrai plaisir de lecture, j'ai passé un bon moment et c'est ce dont j'avais besoin, alors on peut dire que Phobie a rempli son rôle.
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