mercredi 23 août 2017

Le Coin des libraires - #64 Les Nuits de laitue de Vanessa Barbara

Après avoir lu Phobie de Sarah Cohen-Scali, j'ai voulu m'attaquer à quelque chose de léger alors j'ai décidé de lire Les Nuits de laitue de Vanessa Barbara et je n'ai pas été déçue. 

Si je ne me trompe pas, il s'agit du deuxième livre des éditions Zulma que je lis - le premier ayant été Vent printanier de Hubert Haddad - mais j'en ai quelques uns dans ma pile à lire, notamment de Hubert Haddad toujours, je ne sais pas, je n'arrive pas à trouver le temps pour le lire - si quelqu'un l'a lu et peut me donner son avis dessus ce serait bienvenu ! 



Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Sans compter qu’Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant.
Il y a d’abord Nico, préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires indésirables ; Aníbal, facteur fantasque qui confond systématiquement les destinataires pour favoriser le lien social ; Iolanda et ses chihuahuas hystériques ; Mariana, anthropologue amateur qui cite Marcel Mauss à tout-va ; M. Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’est pas finie.
Quant à Otto, lecteur passionné de romans noirs, il combat ses insomnies à grandes gorgées de tisane tout en soupçonnant qu’on lui cache quelque chose…


Avec un titre aussi loufoque, on ne pouvait suivre qu'une histoire elle-même loufoque et c'est exactement ce que c'est, un roman qui te fait passer un bon moment, sans prise de tête, et ça fait du bien ! On suit donc Otto, qui doit vivre seul depuis la mort soudaine de sa femme Ada. On va suivre ce personnage perdu dans cette vie de solitaire, incapable de changer une ampoule par lui-même, voué à la solitude parce qu'il n'y avait qu'elle qui parlait avec les voisins et lui racontait tout par la suite. 

On voit des souvenirs de leur vie, la façon dont ils étaient ensemble, ce qu'ils faisaient de leur journée. On découvre alors la grande absente du livre, celle qui est au centre de ce microcosme que représente le voisinage, celle qui est partie et est liée aux intrigues (celle d'Otto consiste à savoir ce que cachent ses voisins, celle des voisins consiste à cacher un triste événement dont Ada a été la complice). 

C'est un livre léger tout en étant assez grave : il traite quand même de la perte, de la mort, de meurtre. Et pourtant, c'est tout doux, il n'y a pas de vocabulaire percutant, ou autre, on suit les événements comme ils se déroulent et on patiente sagement jusqu'aux dernières révélations. 
Je n'ai pas eu besoin de dévorer ce livre, déjà parce qu'il est relativement court, mais aussi parce qu'il ne s'y est pas prêté. J'ai aimé le lire, mais je ne me suis pas jetée dessus comme ça peut être le cas pour d'autres. 


Les Nuits de laitue de Vanessa Barbara, éditions Zulma.


Globalement j'ai passé un bon moment, j'ai aimé me tenir auprès d'Otto et vivre sa confusion, sa méfiance envers ses voisins. J'ai aimé son espèce de répulsion des autres, la volonté de vouloir rester seul tout en étant comme commandé par une force intérieure qui cherche la chaleur humaine. 
Otto reste le grand ignorant de l'histoire, il ne sait rien et ne saura pas.
Je dois dire que je ne m'attendais pas à cette révélation, l'histoire avec cet ancien soldat japonais qui m'a amusée, m'a fait de la peine, m'a dégoutée par tant de fanatisme, je ne m'y attendais pas du tout et j'ai trouvé ça bien ficelé. Parce que oui, ceci explique cela. 

Les personnages sont très bien décrits, mais la plupart ne m'ont pas touchée. Excepté Otto, ce vieux Mr Tanigushi et Ada bien sûr. En revanche, il faut reconnaître que chaque personnage est différent des autres, j'ai par exemple beaucoup aimé l'espèce de fascination qu'a Nico pour les notices de médicament, ça m'a beaucoup amusée. 

Finalement je dirais que ça a été une lecture agréable, un bon premier roman pour Vanessa Barbara qui arrive très bien à lier une intrigue sombre à un ton léger, dénué d'accusations, mais rempli de faux semblants. 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...