Deuxième roman - après La Fille du train - des éditions Sonatine que je découvre, et ce, grâce à Babelio (& à la maison d'édition !) une fois encore.
Je regarde souvent les livres de chez eux, mais je n'ai jamais sauté le pas, pour deux raisons très simples, la première est qu'ils sont généralement assez chers et la deuxième, parce qu'il y a d'autres livres que j'aimerais lire avant, d'autres maisons d'édition qui me plaisent autant - si ce n'est plus - alors forcément, quand on me donne la possibilité de recevoir un livre avant sa sortie officielle (qui est le 9 mars) bah, je saute sur l'occasion !
Étant en plein dans mes lectures pour la fac, j'avais un peu peur qu'il soit trop gros et que je n'ai pas vraiment le temps de le lire, finalement, il est plus petit que je le pensais (un peu plus de 240 pages) donc ça a été.
Entre Françoise Sagan et Patricia Highsmith, un huis clos délicieusement pervers !
Imaginez un cadre de rêve : une luxueuse résidence d’été au milieu des montagnes.
Placez-y un trio de personnages troubles : Charlie, un riche banquier new-yorkais, sa femme Chloe et Matthew, le cousin de Charlie, un cuisinier dont l’existence part un peu à la dérive.
Le décor est posé, les pièces sur l’échiquier. En dire plus serait criminel.
Passion, drame, trahison, adultère, meurtre : rien ne manquera à votre plaisir.
Avec cette peinture d’un couple bourgeois qui, sous des apparences parfaites, recèle bien des secrets et des mensonges, James Lasdun évoque à la fois les univers de Françoise Sagan, de Claude Chabrol et de Patricia Highsmith. Autant dire que le suspense, l’intelligence et le plaisir sont au rendez-vous de ce roman aux rebondissements multiples, où chacun est à la fois coupable et victime de sa nature profonde. Un délice.
Bon autant le dire tout de suite, je trouve que le fait de citer deux auteures qui ont fait leur preuve n'est absolument pas un gage de confiance, et surtout, je ne suis pas forcément d'accord - pour ce qui est de Sagan en tout cas et je ne peux pas me prononcer au sujet de Patricia Highsmith étant donné que je n'ai jamais rien lu d'elle.
La Chambre d'ami nous plonge aux États-Unis, dans la ville relativement tranquille d'Aurélia. On va y rencontrer trois personnages hauts en couleur : Andrew (le narrateur) qui est le cousin de Charlie, un banquier pas très net et Chloé, la femme de ce dernier.
J'ai trouvé la mise en place très longue, j'ai eu énormément de mal à entrer dedans parce que je dois avouer que ça ne m'intéressait pas particulièrement. Le personnage d'Andrew est antipathique (du moins au début) et surtout, ouais, je n'étais pas transporté.
La première partie du roman ne m'a pas du tout convaincu, j'étais un peu blasé parce que je savais qu'il allait y avoir un meurtre, c'était obligé, mais qui allait tuer qui ?
C'est dans les 150 dernières pages que j'ai commencé à vraiment rentrer dedans grâce à cette question, je n'arrivais pas à savoir qui allait passer à l'acte entre les trois, et si la victime serait un membre du trio ou non. Le rythme très lent amène une certaine moiteur, une angoisse parce qu'il ne se passe rien et que l'on sait qu'il devrait se passer quelque chose.
Les événements s'accélèrent tellement que j'en suis venue à ressentir une certaine gêne, vraiment, je me sentais mal à l'aise face à la narration parce que le personnage d'Andrew est très... particulier pour ne pas dire complètement pervers.
La Chambre d'ami de James Ladsun, édition Sonatine.
Suivre le point de vue d'Andrew, c'est accepter d'être dans la tête d'un puissant manipulateur qui élabore une véritable machination de façon qui paraît être innocente de prime abords - l'est-elle réellement ?
Ses justifications du début s'effritent petit à petit pour mener à un véritable rejet de tout. Tout s'emboîte et il nous est impossible de lui trouver des raisons, d'expliquer ses actes de façon rationnelle. Peu à peu, on sent que tout ne tourne pas rond chez lui - en particulier au moment où Chloé partage ses craintes à Grollier et on en vient à se demander : est-il comme on pense qu'il est ?
Suivre le point de vue d'Andrew, c'est aussi accepter de porter un voile, de ne pas voir les autres personnages comme ils sont réellement. Je n'ai pas eu le sentiment d'avoir connu Charlie ou même Chloé, parce que la façon dont Andrew les voit ne semble pas être la réalité. Charlie est-il réellement une raclure ou est-ce surtout l'imagination du narrateur ? dans le fond, Chloé n'est-elle pas qu'une garce qui se voile la face ?
Tout s'enchaîne rapidement au point que j'en suis venue à avoir peur de le terminer. J'avais peur que le coupable s'en sorte et paradoxalement j'avais peur que justice soit faite. D'une page à l'autre on pense que ça y est, l'histoire est réglée, pour finalement se rendre compte qu'il n'en est rien et que le danger rôde toujours.
C'est un huis-clos qui étouffe simplement parce qu'il ne se passe pas grand chose (en résumé une journée = petit déjeuner + sortie en ville pour faire des courses pour le dîner ou petite baignade dans la piscine + dîner) - peut-être que c'est dans l'ennui que se fait la comparaison à Sagan ?
Pourtant, l'ambiance est tellement lourde comme les grosses gouttes de pluie battants sur le bungalow ou alors moite comme l'air. On est tellement manipulé qu'on en vient à se demander où se trouve les torts et on en ressort finalement avec la conclusion que tout le monde est fautif. La résolution ne m'a pas particulièrement plu, je l'ai trouvé logique, mais également très basique.
Par contre, pourquoi ce titre ? Je ne comprends pas et j'ai beau m'interroger, je ne trouve pas de rapport, il aurait été limite plus judicieux de l'appeler "le bungalow" puisque c'est là où dort Andrew et pas dans la chambre d'ami. Surtout qu'au passage, ça n'a aucun rapport avec le titre original qui est The Fall Guy.
Pour ma part, c'est une erreur d'interprétation ou je ne sais quoi de la part des traducteurs. Par ailleurs, certaines tournures de phrases m'ont même gênée par moment parce qu'elles sont simplement fausses.
Pour ma part, c'est une erreur d'interprétation ou je ne sais quoi de la part des traducteurs. Par ailleurs, certaines tournures de phrases m'ont même gênée par moment parce qu'elles sont simplement fausses.
Par exemple : "[...] et elle avait été manifestement émue parce qu'il lui avait à lui dire." (page 241).
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