mercredi 31 août 2016

Série du moment - #12 Kingdom (saison 2)

Je vous retrouve aujourd'hui pour vous parler d'une série qui fait partie de mes coups de cœur, il s'agit de Kingdom créé par Byron Balasco. Dans cet article, je vais me concentrer sur la saison 2 qui vient tout juste de se terminer aux Etats-Unis. 

Pour celles et ceux qui ne le savent pas, Kingdom raconte la vie de combattants de MMA (Mixed Martial Arts) aussi appelé Free Fight. On suit une salle de MMA en Californie dont le propriétaire, Alvey (Frank Grillo) n'est autre qu'un ancien champion. On voit évoluer ses deux fils, Jay (Jonathan Tucker) et Nate (Nick Jonas), mais aussi un "putain" combattant qui sort de prison au début de la saison 1 : Ryan Wheeler (Matt Lauria), appelé "the destroyer" dans le milieu. 

Donc voilà le gros du gros de l'histoire. Tous ces personnages gravitent autour de la salle qui est le lieu où tout le monde se retrouve. Bien évidemment, on trouve d'autres personnages plus ou moins liés au monde de la MMA, c'est le cas de Lisa (Kiele Sanchez) qui est en gros l'associée et compagne d'Alvey dans la saison 1 ou encore Christina qui est la mère de Jay & Nate. 

Lors de son commencement, j'étais un peu mitigée, je ne savais pas trop si ça allait me plaire étant donné que le milieu des sports de combat est pour moi inconnu et que j'avoue, de la violence pour de la violence, ça n'est pas trop mon truc. 
Déjà lors de la diffusion de la saison 1, j'avais beaucoup aimé le traitement de la série en tant que telle, avec une réalisation plutôt dynamique et très immersive ce qui est un très bon point - pour ma part.

Le scénario était lui aussi relativement bon même si je trouvais que certains personnages manquaient de profondeur (comme le personnage de Christina dans la saison 1 qui est plutôt insipide et insupportable) contrairement à d'autres qui sont très riches et vraiment très intéressants à suivre comme c'est le cas de Nate dont Nick Jonas livre une performance pour le moins étonnante quand on sait ce qu'il a fait avant. Et surtout, Jay est mon véritable coup de cœur, il est un personnage si attachant, si fragile et en même temps si ironique que je pense qu'on ne peut que l'aimer. 

La saison 2 prend un tournant de fou quand on apprend que Jay & Ryan les deux meilleurs amis vont s'affronter pour le titre de champion. On attend le combat avec impatience, les personnages ne font que s'entraîner pour et ne font qu'en parler alors bah forcément, ça donne hyper envie ! Le premier combat est tout simplement fou, même s'il n'est pas des plus équitable. La revanche qui a lieu dans le dernier épisode de la saison 2 (épisode 20) l'est tout autant et on prend un plaisir assez malsain à voir les deux amis se mettre sur la tronche.

Dans cette saison 2, la MMA a toujours une place centrale évidemment et encore plus avec l'arrivée du personnage d'Alicia (Natalie Martinez), oui, une femme qui combat !! C'est une super bonne idée et ça prouve surtout que les sports de combat ne sont absolument pas réservés aux hommes et que des femmes peuvent également vivre de ce genre de métier. Alors ça a sans doute été une prise de risque pour le show puisque j'imagine qu'il vise principalement des hommes, on ne va pas se mentir, mais d'un autre côté, le fait d'oser leur a peut-être permis de toucher un public plus large ou de fidéliser avec des spectateurs féminins qui n'auraient peut-être pas continué à regarder la série quand on voit l'image des femmes dedans...
Je pense néanmoins que la série ne pouvait pas tout nous donner alors ils ont décidé de faire d'Alicia un personnage plutôt antipathique, et même franchement suffisante par moment. Il y a eu plusieurs fois où j'aurais eu envie de lui dire de redescendre un peu et d'arrêter d'en faire des tonnes ce qui est dommage, mais bon, on ne peut pas tout avoir.

Malheureusement dans beaucoup de séries - ou films - les personnages féminins sont relégués au second plan et surtout ne sont pas particulièrement intéressants. Je déplore surtout le fait qu'on ait passé la moitié de la saison 2 à entendre parler à tous les épisodes de Lisa sans jamais la voir, j'ai même été choqué de la voir revenir ! Son personnage n'est clairement pas étoffé, il est même ennuyant parce qu'on s'en fout - et parce qu'elle est chiante - et puis, clairement, qu'elle soit là ou non ça ne change absolument rien. 

Je trouvais que c'était un peu pareil pour le personnage de Christina qui ne fait que répéter les mêmes erreurs : je prends de l'héroïne - j'essaie de me désintoxiquer - je retombe dans l'héroïne - je vais en cure de désintox. 
Mais non, parce qu'il y a quand même deux épisodes où son personnage est franchement intéressant, et surtout où on la voit se battre pour essayer de s'en sortir, de vivre une vie convenable. La scène où elle se fait étrangler par son "surveillant" est d'ailleurs horrible et elle est une des plus marquantes de cette saison 2.

Pour ce qui est du dernier personnage féminin dans cette saison 2, Eva (Ava ?) qui n'est autre que la sœur d'Alicia, on ne peut pas vraiment dire que son personnage rende la vision de la femme meilleure puisqu'au final, elle est une Christina en plus jeune mais toute aussi droguée. En revanche sa mort - qui quelque part semblait en quelque sorte inévitable - est vraiment triste, surtout pour Jay en fait. Parce que oui, ça a beau être la sœur d'Alicia, on ne peut pas dire que les deux jeunes femmes aient passé énormément de temps ensemble, c'est peut-être pour cette raison que la crise d'hystérie d'Alicia lorsqu'elle apprend que sa sœur vient de mourir sonne un peu fausse quand même, surtout quand l'on sait qu'après ça, on ne la revoit plus.
Oui, où Alicia est-elle passée pour ce dernier épisode de la saison 2 ? Enfin oui d'accord il a été vu qu'elle partait de la salle, mais merde quoi sa sœur vient de mourir, c'est la revanche entre Ryan & Jay alors elle est où ??

Pour ce qui est des autres personnages, j'adore toujours autant Alvey qui est juste trop cool, que dire de plus ? C'est un peu pareil pour Ryan que j'aime beaucoup, surtout par rapport à sa relation avec son père d'abord et aussi celle avec Keith. Leur amitié me plaît beaucoup parce que je pense qu'elle est vraiment unique, je veux dire, je n'ai jamais vu une histoire comme la leur et ça fait du bien de voir une histoire neuve, complètement déjantée mais aussi très attachante. Et puis bah, comme je le disais plus haut, j'aime aussi beaucoup les deux frères Kulina, Jay évidemment et aussi Nate que je trouve très attachant dans le rôle du cadet homosexuel qui n'arrive pas à s'assumer dans le milieu dans lequel il évolue.
D'ailleurs, dans l'épisode 20, la scène à l'hôpital entre Jay et Nate est vraiment géniale parce qu'elle est attendue déjà - depuis la saison 1 le spectateur est au courant de l'orientation sexuelle de Nate - mais elle est aussi très émouvante et très drôle !

Enfin voilà, pour moi la série Kingdom c'est une ambiance vraiment unique que je rapprocherais à la série plus récente Animal Kingdom bien que d'un point de vue du genre, elles sont toutes les deux très différentes.
Mais d'un autre côté, elles restent rapprochables avec le thème de la famille qui est au centre des deux puisqu'après tout, Kingdom c'est quoi ?
C'est une immersion dans le monde méconnu de la MMA, sur les combattants, les entraîneurs ou encore les managers. À côté de ça se pose des questions relativement sérieuses comme la drogue avec le personnage de Christina d'abord puis de Jay et Eva/Ava. C'est aussi l'homosexualité pour un athlète dans un milieu qui se veut viril - image de sueur & de sang haha -, mais surtout, Kingdom, c'est l'histoire d'une famille, des Kulina c'est-à-dire Alvey-Jay-Nate-Christina, c'est aussi Ryan avec son père, Lisa et Alvey lorsque celle-ci était enceinte ou Alicia et sa sœur et par-dessus tout, c'est l'histoire d'une famille qu'est celle de la MMA.

Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai adoré cette saison 2 de Kingdom et je suis contente de pouvoir confirmer que la saison 3 verra bel et bien le jour et que je suis pressée de pouvoir la découvrir !








samedi 27 août 2016

Le Coin des libraires - #29 Un dernier verre avant la guerre (#1 Kenzie/Gennaro) de Dennis Lehane

Cela fait plus d'un an maintenant que je veux lire en intégralité la série Kenzie/Gennaro de Dennis Lehane. J'ai découvert cet auteur l'année dernière - enfin il y a quasiment deux ans maintenant - lors d'un cours que j'ai suivie à la fac sur le roman policier. L'une des œuvres étudiés était Prières pour la pluie qui correspond au cinquième tome sur les six qui composent la série. Ce livre a été celui que j'ai préféré de toutes mes lectures pour ce cours. N'étant pas une grande experte du genre à ce moment - je ne le suis toujours pas maintenant, mais au moins je m'y suis mise entre-temps - je ne savais pas vraiment dans quoi je m'étais les pieds que ce soit du point de vue du style comme de l'atmosphère du roman policier en tant que tel. 

Je me souviens avoir tellement adoré ce livre que j'avais décidé de le chroniquer sur le blog, d'ailleurs si ça vous intéresse voici mon avis : Le Coin des libraires - #9 Prières pour la pluie de Dennis Lehane

Enfin passons ! Je disais donc que j'avais très envie de lire cette saga et dans l'ordre de préférence ! Aujourd'hui, il ne me manque plus que le dernier tome, Moonlight Mile il me semble, mais tant pis, j'ai décidé de quand même me lancer ! 

Résumé des éditions Payot & Rivages

Amis depuis l’enfance, Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont détectives privés. Ils ont installé leur bureau dans le clocher d’une église de Boston. Un jour, deux sénateurs influents les engagent pour une mission apparemment simple : retrouver une femme de ménage noire qui a disparu en emportant des documents confidentiels. Ce que Patrick et Angela vont découvrir, c’est un feu qui couve « en attendant le jet d’essence qui arrosera les braises ». En attendant la guerre des gangs, des races, des couples, des familles.

Thriller urbain, roman engagé, Un dernier verre avant la guerre est la première enquête du couple Kenzie-Gennaro, les deux héros meurtris de Dennis Lehane. Ils ont, selon les mots de Jean-Pierre Perrin dans Libération, « le désespoir terriblement drôle et l’humour ravageur prêt à fleurir sur la moindre cicatrice. 


Dès les premières pages, nous sommes comme propulsés dans la ville de Boston et ses différents quartiers. Le contexte dans lequel les personnages évoluent est primordial puisque tout est imprégné de cette espèce de rivalité/haine entre les Noirs et les Blancs. Dès le début, on comprend que le livre va poser la question des problèmes raciaux avec le personnage de la femme de ménage noire qui a disparu en emportant des papiers importants, comme par hasard. On ne peut tout simplement pas passer à côté de cette question de la couleur de peau qui est absolument essentielle pour la compréhension du roman et surtout qui pose des questions très différentes les unes des autres en fonction de la personne qui les formulent. 

J'ai trouvé vraiment intéressant d'aborder cette problématique qui malgré ce que beaucoup diront, reste d'actualité aujourd'hui encore. Les rivalités et les "guerres" entre noirs et blancs existent toujours en particulier aux États-Unis, d'ailleurs certains quartiers sont comme réservés. L'élite blanche vit dans les beaux quartiers tandis que les noirs sont forcés de vivre dans des quartiers malfamés en périphérie et toujours plus reculés comme si dans le fond, on ne voulait pas d'eux. 
Indirectement, c'est cette haine entre les hommes qui mène à la guerre des gangs, d'où le titre "Un dernier verre avant la guerre" qui, soit dit en passant est une phrase dite dans le roman. 

Ça a été un très grand plaisir de retrouver le personnage de Patrick et celui d'Angie découvert dans Prières pour la pluie. Je pense qu'on peut lire les livres indépendamment les uns des autres, mais certains détails nous manquent, certaines clés nous échappent pour comprendre la psychologie des personnages d'une manière qui soit profonde et dans son intégralité. 
Par exemple, je savais qu'Angie avait été marié à un homme Phil, qu'il la battait, mais au moment de Prières pour la pluie sa relation avec lui est bel et bien de l'histoire ancienne, il n'est qu'un vague souvenir d'une vie passée. Or, dans Un dernier verre avant la guerre, Angie est mariée à Phil, ils vivent ensemble et on suit ce qui sera la fin de leur mariage. Cet aspect de la femme mariée - et battue - permet d'en apprendre plus encore sur son personnage et de creuser un peu plus profondément sur son caractère. 

Un dernier verre avant la guerre de Dennis Lehane, édition Rivages/Noir.

De même pour Patrick qui est le vrai personnage principal de la série, celui que l'on suit plus encore qu'Angie ou même Booba qui contre toute attente n'apparaît pas plus que ça dans ce premier tome, ce qui, je l'avoue m'a un peu déçue mais bon, on ne peut pas tout avoir. 
Il en va de même pour Patrick qui est comme bloqué dans le passé, qui existe dans l'ombre d'un père  considéré comme un Héros pour la population. Cette image qu'on nous dépeint dès les premières pages par le biais des sénateurs ne correspond pas à l'image qu'à Patrick de ce père violent récemment décédé d'un cancer des poumons.
Au fil des pages, on va en apprendre plus sur cette relation que Pat entretenait avec son père, sur sa peur, sur son dégoût aussi. J'ai particulièrement aimé le chapitre où Patrick se rappelle le moment où lui et sa sœur ont manqué de mettre le feu dans toute leur maison et où, en représailles son père l'a brûlé avec un fer à repasser. 
La psychologie de Patrick est finement écrite et tellement réaliste qu'on ne peut qu'y croire. Je pense surtout que son personnage est aussi bien écrit et abordé parce que l'auteur a été éducateur par le passé, il doit à mon avis, avoir entendu des histoires plus odieuses les unes des autres avec des enfants pour principaux acteurs. 

Alors je ne sais pas si l'histoire en elle-même lui a été inspirée par un enfant qu'il a aidé ou si elle est sortie de son esprit comme ça, un jour, mais elle est absolument géniale ! 
Au début, toute cette histoire de documents volés paraît anodine, on se demande ce que la femme de ménage, Jenna Angeline a bien pu voler qui justifie d'engager des détectives privés et puis enfin, quand on l'apprend, oh, nan mais je n'ai vraiment pas de mots ! J'ai été scotché même si je dois bien avouer que je m'en suis doutée quelques pages avant (je parle de l'identité du petit garçon sur les photos qui était, je trouve, assez évidente après l'épisode de l'enterrement de Jenna Angeline). 


J'ai lu quelques avis où on disait que c'est un livre drôle, pour le coup, je ne partage pas cet avis, du tout même. C'est un roman très amer, cynique de par le style de l'auteur, c'est indéniable. Certains passages font sourire, notamment l'insolence de Patrick, mais en aucun cas je l'ai trouvé drôle. Enfin je veux dire la trame principale n'a absolument rien de drôle, c'est au contraire choquant et immoral quand on apprend de quoi il en retourne, dans quoi l'un des sénateurs a trempé et définitivement, drôle n'est pas un adjectif que j'emploierai pour définir ce roman - mais bien sûr, ça n'est que mon avis

Le style de Dennis Lehane est très agréable parce que très lisible, on tourne les pages sans même se rendre compte qu'on les tourne. Il est aussi très cynique comme je le disais plus haut, on sent une sorte de désenchantement qui se dégage des personnages principaux et en particulier de Patrick. 
Et nous lecteurs, nous sommes là, au beau milieu de deux camps qui s'affrontent de manière acharnée et bien qu'on ne prenne pas forcément parti comme le font Angie et Patrick, nous ne pouvons pas rester au milieu à attendre que ça passe. Au bout d'un moment, nous aussi nous devons choisir nos armes et nous battre parce que nous ne sommes pas en sécurité, à n'importe quelle page nous pouvons mourir et ce, dès les premières lignes, quand Patrick se retrouve en quelque sorte en "territoire ennemi", dans cet hôtel pompeux emplie de personnages peu recommandables comme le sont ses clients : des sénateurs que l'on peut déjà voir comme véreux. 

J'ai adoré cette lecture, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver Patrick et Angie et je suis pressée de lire la suite, Ténèbres, prenez moi la main que je pense lire le mois prochain. Je ne veux pas les enchaîner pour la simple et bonne raison que c'est une série que l'auteur a terminée et donc, une fois les six tomes achevés, je ne pourrais plus lire les aventures de Kenzie & Gennaro, ce qui, j'en suis déjà persuadée, me rendra un peu triste. 


"Dans ces yeux, il y avait l’emprunte flétrie de l’espoir défunt et il y avait une porte fermée. C’étaient les yeux d’un cerveau et d’une âme qui s’étaient effondrés sous le poids d’une surcharge sensorielle. Les yeux d’un mort vivant, de quelqu’un qui n’a plus conscience de sa perte, de sa nudité."

Dennis Lehane, Un dernier verre avant la guerre.







mercredi 24 août 2016

Série du moment - #11 Scream (saison 2)

Me voilà de retour pour vous parler série une fois encore ! Bah oui, le mois d'août sonne généralement la fin de pas mal de séries puisque dès le mois prochain, c'est la rentrée scolaire oui, et  c'est également la rentrée des séries ! 
Bon bref, tout ça pour dire que j'ai pas mal de séries en retard et que j'en ai d'autres que je n'ai pas pu m'empêcher de suivre religieusement, Scream en fait partie.

L'année dernière, quand j'ai appris que MTV sortait une série Scream je n'ai pas pu résister, il faut dire que j'adore les films alors bon, il fallait bien que je regarde ! Après une première saison un peu décevante par rapport à mes attentes absolument immenses, j'ai globalement passé un bon moment devant, il faut bien le dire et la fin de la saison m'avait bien plu alors quand j'ai su que la série était reconduite, c'est vrai, j'étais plutôt contente. 

Donc la saison 2 débarque, je l'attends avec impatience surtout pour une chose : retrouver Noah Foster (John Karna) le meilleur personnage imaginable pour cette série, celui qui est absolument fan de films d'horreur, qui s'y connaît en serial killer et en slasher, tout ce dont on a besoin en quelque sorte. 
Après avoir survécu à la méchante Piper aka demi-sœur d'Emma (Willa Fitzgerald) et fille de Brandon James, le club des six rescapés de Lakewood est encore un peu sous le choc même s'il tente de se reconstruire. Durant l'ellipse entre la saison 1 & la 2, on apprend qu'Emma a été internée pour gérer ses angoisses et que Noah a monté un podcast : La Morgue. 
De leur côté les autres, Brooke (Carlson Young), Kieran (Amadeus Serafini), Jake (Tom Maden) continuent leur vie et essaient d'oublier. Pour Audrey (Bex Taylor-Klaus) c'est un peu différent puisque celle-ci a caché beaucoup de choses à ses amis et ses mains sont rougies par le sang. 

Bon, après visionnage de la saison 2 dans son intégralité (12 épisodes contre 10 pour la saison 1), je peux dire que cette saison, un peu comme la précédente est trop irrégulière. Certains épisodes sont vraiment bons, dès le premier, la mort de Jake donne le là et on comprend que la saison risque d'être encore plus sanglante que la précédente - et pourtant la mort de Will était déjà franchement sale - . 

Rapidement, l'intrigue s'essouffle, on tourne en rond, on suspecte les mêmes personnages encore et encore en sachant très bien que dans le fond, ils n'y sont pour rien du tout. La question posée dès la fin de la saison 1 - si je me souviens bien - reste au centre de toute cette saison 2 : qui est le complice de Piper ? 

Voilà qu'on va suspecter quelqu'un et non, rien à voir et au final c'est un peu fatiguant de toujours suspecter les mêmes personnes. Enfin non, ce n'est même pas ça, c'est qu'on nous ajoute une ribambelle de nouveaux personnages tous plus suspects les uns des autres et qu'ils s'avèrent qu'en réalité ce n'est aucun d'entre eux, alors à quoi bon ?


Néanmoins certains nouveaux personnages sont vraiment cool, je pense à Gustavo, le remplaçant de Jake en quelque sorte qui est quand même franchement louche avec son masque du tueur ! Ou encore Zoé qui ajoute de la légèreté à l'intrigue et permet à Noah d'être heureux avec une fille pour la première fois de sa vie - haha. Elle aussi, on a de quoi la suspecter quand elle décide de voler l'enregistrement où Audrey confie à Noah qu'elle était la complice de Piper par le passé et pourtant non, il s'avère qu'elle n'y est pour rien et qu'elle n'est qu'une (autre) victime dans l'histoire. 

Le personnage d'Eli, qu'est-ce que je pourrais bien en dire ? Non parce que c'est sans doute le personnage le plus wtf de toute la série. 
Alors voilà, ils prennent un mec hyper douteux, pire que louche quand même hein. Durant toute la saison il est représenté comme étant LE grand méchant et tout et en fait pouf, voilà qu'il était juste vraiment amoureux d'Emma et que c'était un gentil garçon. Alors là, ça m'a achevé quand même c'est juste complètement illogique ! 
Le but est de nous faire suspecter tous les personnages, pas de pointer du doigt un personnage en particulier durant 12 épisodes pour ensuite nous dire tout à fait autre chose après qu'il se soit fait tirer dessus, non, il ne faut pas faire ça ! Déjà, parce que c'est du mensonge qu'on se le dise et surtout parce que c'est tellement pathétique de faire en sorte qu'on ait pitié du personnage juste parce qu'il vient de mourir et donc le pauvre et donc c'est triste quand même, bla bla bla

Bien évidemment, les meilleurs épisodes sont ceux où il y a des morts, alors c'est bien sûr le premier épisode qui est un très beau clin d'œil au film de genre avec son titre "I know what you did last summer" , il y a celui avec le professeur Branson qui est franchement cool.
L'épisode 8 - il me semble - est fou rien que pour le discours de Brooke qui est juste magnifique, vraiment, elle se lâche sur scène complètement bourrée et dit ses quatre vérités à la ville entière ce qui est juste génial.

Surtout, surtout, l'épisode 10 est juste trop trop bien quoi ! Dans cette saison Noah est vraiment très en danger ainsi que Zoé et pour cause, Noah se retrouve enterré vivant, rien que ça oui. L'épisode entier est super parce que très claustrophobique, je revois ces scènes où il est dans le cercueil et que la terre lui tombe sur le visage dès qu'il tente d'appeler à l'aide. Lors de mon visionnage de cet épisode, j'ai vraiment cru qu'il ne s'en sortirait pas, qu'il serait le prochain et alors je me suis demandé, est-ce que je continuerai à regarder si son personnage venait à disparaître ? Et bien je n'en suis franchement pas certaine. 
Quoi qu'il en soit il a été sauvé, ce qui n'a pas été le cas de Zoé, malheureusement. Enfin je dis malheureusement mais d'un côté c'est tellement une bonne idée que ça se passe de cette façon, que le tueur ait toujours une longueur d'avance sur le groupe et que même s'ils pensent pouvoir arriver à temps et bien, il est toujours trop tard. 

Pour ce qui est des personnages, comme je l'ai dit plus haut, Noah est de très loin mon préféré ! J'aime aussi beaucoup le personnage de Brooke, archétype de la fille riche à son papa et un peu niaise sur les bords. En réalité il n'en est rien et si un personnage trinque durant cette saison, c'est bien elle ! Elle perd d'abord son cher Jake et puis son père dans l'épisode 11, elle n'a donc plus personne. On ne peut que se prendre d'affection pour elle surtout après son fameux discours rempli d'émotions, de chagrin et de colère. On a beau la voir comme très superficielle, elle ne l'est pas du tout, elle est la fille qui dit les choses comme elle les pensent et n'hésite plus à se battre pour sa vie et pour s'en sortir, il n'y a qu'à voir la scène où elle menace Seth.  

En revanche le gros gros point noir de cette série - ce qui était déjà le cas dans la saison 1 - c'est le duo Kieran/Emma, et surtout elle, bon Dieu ! À non mais plus fausse que ça, j'ai rarement vu quoi ! Enfin si, je dirais que l'actrice qui joue Clary dans la série Shadowhunter (dont il faut encore que je vous publie mon avis sur le blog) l'est tout autant, mais bref. 

Alors oui, il faudrait expliquer aux scénaristes ainsi qu'à Willa Fitzgerald que ce n'est pas parce qu'un meurtrier veut la tuer qu'elle doit être niaise au possible et que ses répliques doivent se limiter à "Oh my God !" & "I don't know what to do", voilà. À croire qu'elle a perdu son cerveau en route et qu'elle ne peut pas le faire fonctionner sans son cher Kieran - qui à la fin lui met bien à l'envers d'ailleurs - ce qui rend leur relation juste improbable tellement elle paraît avoir été construite sur de la guimauve. 
Elle est quand même l'actrice principale, fin c'est d'elle que tout part et le show ne peut pas se permettre d'avoir une actrice complètement inutile, ingénue et gourde quoi ça n'est juste pas possible, mais pourtant si c'est bien le cas et là, ce qui est certain c'est qu'ils se sont mis une balle dans le pied avec cette actrice et ses répliques !


Finalement, j'ai aimé cette saison, j'ai aimé la tournure des événements en général, en tout cas, j'ai suffisamment aimé pour vouloir avoir une suite, une saison 3 ce qui n'est pas encore confirmé malheureusement. Néanmoins, en attendant de savoir si la série va être renouvelée, je me console en me disant que le show aura quand même droit à un "épisode bonus" un épisode spécial Halloween qui, comme vous vous en doutez sera diffusé au mois d'octobre. À suivre donc !









dimanche 21 août 2016

Le Coin des libraires - #28 Paris est une fête d'Ernest Hemingway

Bon depuis au moins un an que j'ai ce livre, il fallait bien que je prenne le temps de le lire un jour. Dernier livre de mon coffret 40 ans Folio (avec Sa Majesté des mouches de Golding & Gatsby le magnifique de Fitzgerald) je peux désormais le ranger aux côtés de mes livres lus ! 

Paris est une fête, paru à titre posthume en 1964, est celui des trois qui me faisait le moins envie. Pourtant, ce livre est revenu "à la mode" en janvier 2015 avec les attentats de Charlie Hebdo, et je dois dire que je ne comprends pas vraiment pourquoi. Une fois passé tout l'engouement autour de cette œuvre, je me suis dit  qu'après Sa Majesté des mouches il serait bien que je lise celui-ci, histoire d'arriver au bout de ces trois classiques de la littérature. 


"Je ne voulus pas en discuter, mais je pensai que j'avais vécu dans le monde tel qu'il est, où l'on trouve toujours toutes sortes de gens, et que j'avais essayé de les comprendre, même si je n'éprouvais aucune sympathie pour certains d'entre eux, et haïssais même certains autres."
Ernest Hemingway, Paris est une fête.

Résumé édition Folio


"Au cours de l’été 1957, Hemingway commença à travailler sur les «Vignettes parisiennes», comme il appelait alors Paris est une fête. Il y travailla à Cuba et à Ketchum, et emporta même le manuscrit avec lui en Espagne pendant l’été 59, puis à Paris, à l’automne de cette même année. Le livre, qui resta inachevé, fut publié de manière posthume en 1964. 
Pendant les trois années, ou presque, qui s’écoulent entre la mort de l’auteur et la première publication, le manuscrit subit d’importants amendements de la main des éditeurs. Se trouve aujourd’hui restitué et présenté pour la première fois le texte manuscrit original tel qu’il était au moment de la mort de l’écrivain en 1961. 
Ainsi, «Le poisson-pilote et les riches», l’un des textes les plus personnels et intéressants, retrouve ici ces passages, supprimés par les premiers éditeurs, dans lesquels Hemingway assume la responsabilité d'une rupture amoureuse, exprime ses remords ou encore parle de «l’incroyable bonheur» qu’il connut avec Pauline, sa deuxième épouse. Quant à «Nada y pues nada», autre texte inédit et capital, écrit en trois jours en 1961, il est le reflet de l’état d’esprit de l’écrivain au moment de la rédaction, trois semaines seulement avant une tentative de suicide. Hemingway y déclare qu’il était né pour écrire, qu’il «avait écrit et qu’il écrirait encore»..."


Par où commencer ? Tout d'abord le titre. Il n'a pas été choisi par l'auteur lui-même, il est mort avant d'avoir écrit le dernier chapitre et titré son œuvre, ce titre a été donné par sa quatrième et dernière femme, Mary Hemingway. De prime abord, le titre est plutôt bon et surtout accrocheur, pourtant, je me suis rapidement dit que ce n'était pas forcément le meilleur titre possible pour cette œuvre parce que tous ces évènements dont Hemingway nous parle n'ont pas forcément de rapport à la fête ou même à Paris. 
Je m'explique, Paris est une fête est un livre fragmentaire, un chapitre équivaut à une anecdote en quelque sorte, il nous parle par exemple du café dans lequel il allait toujours pour écrire, des lieux dans lesquels il se rendait, et même de ses vacances à l'étranger (Espagne, Autriche) ou encore dans le sud où il est parti deux jours avec Fitzgerald.
Le titre "vignettes parisiennes" aurait été mille fois plus approprié parce que c'est ce que c'est, des vignettes. 

Le problème de ces vignettes est qu'elles sont un peu dans le désordre, on n'a pas vraiment de chronologie à laquelle se référer si ce n'est que les évènements se passent dans les années 20 - 1921-26, quelque chose comme ça, je crois - et j'ai trouvé ça dommage. J'aime quand les récits ont un fond de vérité et après avoir lu La force de l'âge de Simone de Beauvoir qui se passe environ 10 ans plus tard, je m'attendais à découvrir un Paris de folie puisque ce sont les "années folles", avant la Grande dépression. 

En réalité, ce qui m'a le plus dérangé, c'est la façon dont l'auteur a présenté les choses et ça m'ennuie de le dire mais oui pour le coup, c'est la première fois que je lis du Hemingway et j'ai été déçu. 
Ce qu'il dit est intéressant, certains passages le sont plus que d'autres forcément, mais quand on y réfléchit bien, on ne peut que féliciter l'auteur de retranscrire ses souvenirs si longtemps après les avoir vécus - bon il n'arrive pas encore à la cheville de Nathalie Sarraute non plus
Les évènements, les souvenirs sont plaisants à lire, mais où sont les sentiments ? où est passé la palette qui colore un récit ? 


Paris est une fête d'Ernest Hemingway, édition Folio 40 ans.


Je n'ai vu dans Paris est une fête qu'un texte un peu insipide qui était juste là pour parler des gens qu'il côtoyait, pour raconter sa vie du genre "ouais j'avais souvent faim, on était très pauvres, j'aimais bien boire aussi, le vin ou encore du rhum" mais après ? C'est bien de nous raconter sa vie, aucun souci là-dessus j'adore les récits biographiques/autobiographiques même si l'auteur précise bien à la fin qu'il y a une part de fiction dans ce texte. 
Donc c'est bien de raconter sa vie mais à quoi bon le faire si c'est de manière tout à fait détachée, presque anesthésiée ? On ne ressent rien à la lecture de ce texte simplement parce que l'auteur a oublié d'y mettre le plus important : l'émotion. 

Alors oui, je sais que ce livre est le dernier d'Hemingway, qu'il ne l'a même pas terminé avant de se suicider parce que le cœur n'y était plus (et que la folie avait point le bout de son nez), j'ai conscience que pour l'auteur qui devait être dans une énorme détresse, le travail d'écriture de ce livre n'a pas été comme pour les autres, qu'il devait sans aucun doute être nostalgique par rapport à sa vie passée, à son mariage avec Hadley - qui a été son premier mariage -, à sa vie de bohème à Paris. 

Surtout là où j'ai trouvé ça vraiment dommage, c'est que l'auteur nous dit bien à la fin, dans les "fragments" que cette œuvre est dédiée à Hadley, qu'elle en est l'héroïne. Bah j'avoue, j'aimerais bien qu'il m'explique en quoi parce qu'excepté le chapitre où ils parlent de se laisser pousser les cheveux à la même longueur, son personnage est plutôt effacé et franchement futile. 
Déjà, j'ai eu trop de mal à comprendre que c'est elle qui appelait Hemingway "Tatie", je ne comprends toujours pas pourquoi ce nom-là d'ailleurs et en plus elle a quand même un rôle plus que secondaire dans le récit (tout comme son fils surnommé Bumby), excepté à quelques chapitres que j'ai une fois encore trouvés relativement plaisant, mais qui ne renseignait pas assez pour que j'en aie vraiment quelque chose à faire. 
Et puis ce n'est pas vraiment clair, il nous parle de Hadley, puis il nous parle d'autres femmes au point où on se demande s'il était encore marié à cette époque. Et on arrive à la fin du livre et on apprend qu'il a trompé Hadley avec une autre femme, Pauline, mais qu'il souhaite néanmoins tout le bonheur du monde à Hadley, ce qui est un peu ironique mine de rien. 


En revanche ce que j'ai particulièrement aimé, c'est son rapport à l'écriture. On sent qu'Hemingway aime ce qu'il fait, qu'il veut être écrivain et il est prêt à tout pour l'être et, il l'est. Cet aspect est vraiment fascinant, son besoin d'aller écrire dans un café, d'être absorbé par sa besogne au point qu'il ne voit pas la jolie jeune fille qui était entrée dans le café en sortir, mais aussi d'être régulier dans son travail, il écrit tous les jours et passe des heures à écrire des nouvelles avant de se lancer dans l'écriture d'un roman. 

Je disais plus haut que l'émotion ne fait pas partie de l'œuvre, qu'Hemingway décortique les évènements et devient simple narrateur de sa propre vie. Excepté quand il parle de Fitzgerald. Je ne sais pour quelle raison, mais j'ai eu le sentiment que son enthousiasme à l'égard de cet autre écrivain prenait le pas sur tout le reste si bien que j'aie pris énormément de plaisir à lire les chapitres qui lui étaient dédiés. Pourtant ils ont beau être tous les deux américains, on a jamais de comparaison entre la vie américaine et la vie française, absolument rien, si ce n'est qu'apparemment on ne met jamais d'huile dans une voiture américaine et qu'on le fait dans une voiture française.


Première œuvre que je lis de ce très grand écrivain - que je mets à la même échelle que Fitzgerald - et pourtant, premier roman qui me laisse sur ma faim. Loin d'être mauvais, Paris est une fête se lit bien, le style est intéressant, sans fouillis ni ajouts inutiles, mais il manque désespérément ce pour quoi je m'attache à une œuvre, il manque les sentiments que ce soit des sentiments positifs ou négatifs, pour moi, ils n'y sont pas, l'auteur est bien trop détaché par rapport à son passé ce qui ne m'a pas permis d'apprécier cette œuvre à sa juste valeur. 

Je ne t'en veux pas Hemingway ! cette fois-ci n'était pas forcément la bonne, mais je te lirai encore, par curiosité et aussi parce qu'un livre ne suffit pas pour se faire un avis sur un auteur aussi connu que toi. 


"Les endroits où nous sommes alors allés, ce que nous avons fait, l’incroyable sentiment d’un bonheur fou, l’égoïsme et la traitrise qui habitaient chacun de nos actes me remplirent d’une telle joie, une joie terrible et impossible à réprimer, que le noir remords ne tarda pas à me rattraper, et la haine du péché, mais pas la contrition, uniquement un terrible remords."

Ernest Hemingway, Paris est une fête.








mercredi 17 août 2016

Série du moment - #10 Wayward Pines (saison 2)

Après une fin de saison 1 plutôt mitigée pour ma part, je pensais que Wayward Pines s'arrêterait ici, mais finalement non, elle a été renouvelée pour une saison 2 avec une liberté intégrale puisque la série, qui est de base adaptée des livres de Blake Crouch a porté à l'écran tout l'univers de l'auteur dans sa première saison. 

Voilà donc qu'au mois de mai j'apprends que la saison 2 de Wayward Pines va être diffusée d'ici quelques jours. C'est d'abord une interrogation de ma part, est-ce que je vais regarder la suite ? après tout la fin de la saison 1 peut être vue comme une fin en tant que telle et puis, j'ai été tellement prise au dépourvu par les changements survenus au milieu de cette saison que je ne sais pas, j'hésite. 

Oui parce qu'il faut déjà savoir que j'ai adoré la saison 1, du moins les cinq premiers épisodes, j'ai trouvé l'intrigue vraiment intéressante malgré des personnages que je n'ai pas trouvés particulièrement bien construits ou attachants. Autant le dire maintenant le personnage d'Ethan était pour moi insipide voir énervant, c'est sans doute pour cette raison que ça m'a fait ni chaud ni froid de voir sa mort à la fin de la première saison. 


Quand j'y repense, j'ai été déçu de la saison 1 parce que pour moi les cinq premiers épisodes ne peuvent pas être liés aux cinq derniers. J'ai un peu l'impression d'avoir commencé une série et qu'au beau milieu, elle change et ce n'est plus la même chose que je regarde bien que le nom n'a pas changé. 
On commence avec une intrigue pour le moins policière avec Ethan Burke qui recherche sa coéquipière du FBI - si je ne m'abuse - et qui a disparu, il se retrouve on ne sait trop comment dans la petite ville de Wayward Pines. Jusque-là ça va, et puis vient l'épisode 5 où on ne peut que se dire "mais WTF ???" comment c'est possible de faire un virage à 180° comme ça, sans pression ? 
Alors bah ouais du coup j'ai été assez déçue parce que finalement ça n'a rien de policier, non, c'est de la science-fiction - ouais vous l'aviez pas vu venir hein ? et bien moi non plus. 

Donc après le visionnage de la saison 1 je me dis, ouais bon c'est un peu du gâchis d'avoir voulu présenter deux genres complètement différents en une seule saison, pour une seule série, mais c'est pas grave au moins avec la fin, la boucle est bouclée. Et voilà qu'en fait non, qu'en fait au lieu de faire la série sur une saison, la Fox aimerait la faire sur trois alors pourquoi pas. 

Alors évidemment, vous vous en doutez j'ai regardé la saison 2 de Wayward Pines, j'ai patiemment attendu chaque semaine la sortie d'un épisode et ce, pendant dix semaines. Comment dire ? j'ai été bouleversé, j'ai été passionné par la trame et la direction que prennent les évènements. 


La saison 2 commence un peu comme la saison 1, Ethan ayant rejoint le royaume des morts on se retrouve coincé avec un petit nouveau qui vient d'être libéré de sa cryogénisation, Théo Yedlin que l'on a réveillé parce qu'il est un excellent médecin et que la ville a bien besoin de lui. 
On va le suivre durant dix épisodes, tout d'abord il va vouloir en apprendre plus sur où la ville, pourquoi il est là, où est sa femme Rebecca ? beaucoup de questions qui trouveront leurs réponses au fil des épisodes. 

Pourtant, une fois encore, ce n'est pas le protagoniste que j'ai préféré, mais plutôt les autres personnages importants, tout d'abord Jason, le remplaçant de Pilcher, le dictateur en puissance qui aime pendre les gens sur la place publique, ou encore CJ qui au fil des épisodes devient vraiment un personnage attachant que j'ai particulièrement aimé suivre. 

Pour ce qui est des personnages féminins, je le dis maintenant, la série ne s'emmerde pas. Alors on a d'abord Megan qui est franchement fanatique et antipathique au possible. On retrouve Kate & Theresa qui, disons-le ne feront pas long feu - à croire d'ailleurs qu'il a été décidé qu'il fallait effacer tout ce qui a été construit dans la première saison ce qui inclut de tuer tous ceux qui étaient déjà présents initialement. 
Sinon, il y a Kerry que j'aime vraiment beaucoup, dont je vais seulement dire que ce qui lui arrive est assez tragique et que son rôle de Jocaste est franchement choquant, dans le sens où, haan je l'ai tellement pas vu venir ! 
Excepté ces personnages, les femmes n'ont aucune véritable utilité, je passe volontairement le rôle de Rebecca qui m'a plus saoulé qu'autre dans le rôle de la femme qui a refait sa vie avec un autre homme et qui est incapable de l'assumer - à la poubelle les triangles amoureux

En revanche, là où la femme prend un rôle important, c'est du côté des Abbies, de ces êtres qui sont en quelque sorte notre héritage, ceux qui vivent après nous sur Terre, je rappelle d'ailleurs que Wayward Pines se passe en 4000 quelque chose, soit plus de deux mille ans après nous ! 
Il reste encore énormément de secrets autour de ces "aberrations" mais la saison 2 permet d'apprendre qu'ils sont intelligents, du moins qu'ils sont sous la direction d'une femelle qui est quelque chose comme deux fois plus intelligente que nous, quand même, donc autant dire qu'on ne fait franchement pas le poids. 

Certains épisodes de la saison 2 sont juste fous, vraiment ils sont absolument géniaux, en particulier l'épisode 6,7 & 9 il me semble. Ce que j'aime particulièrement dans cette série, cette saison devrais-je dire, c'est le questionnement qui en ressort, que se passera-t-il quand l'espèce humaine viendra à s'éteindre ? après tout, nous serons la première espèce qui aura conscience qu'elle disparaît, comment allons-nous réagir ? Allons-nous redevenir des animaux comme le montre le dernier épisode avec la population qui se bat dans la rue parce qu'elle a peur de mourir, avec ce père de famille qui se pend devant sa maison, ne pouvant accepter la mort autrement qu'en se la donnant ? Ou au contraire allons-nous l'accepter, "mettre en ordre nos affaires" et profiter des derniers instants qui nous seront donnés ? Ce genre de questionnement, je l'ai rarement vu de manière aussi poussée dans un media, que ce soit un film, une série, un livre. 
Ici il y a justement ce fait d'être les derniers humains sur terre, les seuls qui peuvent repeupler la terre - ce qui n'est pas sans faire penser à Noé - mais aussi la terre n'appartient plus réellement aux hommes, elle appartient désormais aux Abbies qui sont plus évolués que nous, il faut accepter que nous ne soyons plus les plus forts, les plus intelligents parce que nous sommes conscients, il faut accepter qu'il y ait une autre "espèce" supérieure à la nôtre. 

Ce sont pour ces préoccupations que j'ai particulièrement aimées la saison 2 de Wayward Pines. La saison 1 nous amenait à nous interroger sur le mensonge en tant que tel, vaut-il mieux être mis au courant des choses ou alors rester dans sa propre caverne ? Je ne répondrais pas à cette question tellement c'est évident. 
La saison 2 nous amène à voir plus loin et à imaginer ce que sera le monde quand l'humanité se sera éteinte, ou du moins, à l'aube de l'extinction et je trouve ça particulièrement fascinant. 

En revanche, là où j'ai été déçue par cette saison, c'est que finalement, on apprend peu de nouvelles informations. Il reste encore énormément de zone d'ombre ce qui est vraiment dommage, mais d'un autre côté je me dis aussi que c'est parce que finalement la série a été prévu pour faire trois saisons - j'espère du coup qu'elle sera bien renouvelée pour une troisième saison, je vais être dégouté sinon ! 
Les épisodes sont parfois inégaux et surtout, le dernier épisode est bien, vraiment il est pas mal, mais il ne vaut pas un épisode de fin de saison, il ne vaut pas l'épisode 7 qui est grandiose ou même l'épisode 9, c'est dommage. 










vendredi 5 août 2016

Le Coin des libraires - #27 Wondrak de Stefan Zweig

Quel plaisir ! Quel bonheur de retrouver cet auteur ! Sans avoir besoin d'y réfléchir bien longtemps, je sais que Stefan Zweig est l'auteur que j'ai le plus lu - pourtant, je suis loin, très loin d'avoir lu toutes ses œuvres ! - celui qui me touche le plus, qui a un style absolument magnifique, en peu de mots, ses écrits ont toujours un impact très fort sur moi. 

Une fois encore, j'ai lu certaines de ses nouvelles. Après Le Voyage dans le passé, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Amok, L'Amour d'Erika Ewald ou encore Le Chandelier enterré, voilà que je me lance dans Wondrak que je ne connaissais pas avant de tomber dessus en librairie. 

Recueil de sept nouvelles, enfin plutôt six + un extrait/fragment si on veut être pointilleux, d'environ 200 pages, Wondrak est le nom de la première nouvelle. 
J'ai toujours eu du mal à parler de nouvelles, je trouve ça bien plus dur que d'un roman parce qu'il y a plusieurs histoires, plusieurs personnages qui n'ont rien à voir les uns les autres et je ne trouve pas particulièrement intéressant d'énumérer toutes les nouvelles les unes après les autres. Pour cette raison, j'ai décidé de seulement parler de trois nouvelles de ce recueil : Wondrak, La scarlatine et Un homme qu'on n'oublie pas.


Résumé Le livre de poche 

Une demeurée de village cache dans les bois son grand fils, pour lui éviter d'aller à la guerre. Un jeune étudiant, humilié par l'inégalité sociale, ne découvrira qu'au moment de mourir la place qu'il pouvait avoir dans la communauté humaine. Un comédien oublié retrouve celle qui s'est jadis offerte à lui, et qu'il n'a pas voulu déshonorer...
Dans ces nouvelles longtemps inédites en français, on retrouve les grandes préoccupations humanistes de l'auteur d'Amok et d'Un mariage à Lyon : sa compassion envers le malheur humain, son horreur de la guerre, sa foi dans les valeurs - l'idéal, la générosité, l'amour - qui peuvent, en quelques instants, illuminer une existence entière. Chacune crée en quelques pages une situation dramatique qui nous empoigne, des personnages qu'il est difficile d'oublier.


Après lecture de cette première nouvelle, Wondrak, qui est relativement courte puisqu'elle fait un tout petit peu plus de 30 pages, je suis restée pantoise, pourquoi l'avoir nommé comme ça ? Il faut savoir que c'est le nom d'un personnage secondaire de l'histoire, le secrétaire de la mairie d'une petite ville située à côté de la forêt où vit Ruzena Sedlak surnommée "Tête de mort" à cause de son nez qui, et bien, n'existe pas, elle a juste un trou au milieu du visage, en gros. 
Après avoir longtemps attisé la pitié de la part des villageois, elle se fait remarquer et l'on commence à parler d'elle après qu'ils aient appris que celle-ci est enceinte. Les rumeurs vont bon train, comment c'est possible avec son visage ? qui est le père de cet enfant ? bla bla bla. 
Contre toute attente, Ruzena donne naissance à un bébé parfaitement normal et particulièrement beau, mais rapidement, après cinq mois seulement, Wondrak vient la voir au sujet de son enfant, il doit être inscrit dans les registres de la mairie, Ruzena refuse, pour elle c'est un moyen de lui enlever son fils Karel, ce petit être qu'elle chérit de toutes ses forces. Prise de panique à l'idée qu'on lui prenne son enfant elle se plie aux ordres et enregistre son fils à la mairie. 

Le temps passe, Karel a dû partir de la maison pour aller à l'école, pour ça non plus elle n'a rien pu faire - c'est la loi. Et puis vient la guerre en Autriche, tous les jeunes sont mobilisés et Karel vient d'avoir dix-huit ans, il doit lui aussi y aller. Ruzena s'y oppose, il ne partira pas, il fera ce qu'elle lui dit de faire. Elle le cache tout en prétendant que son fils est parti, que c'est pour elle une déchirure atroce, mais, Wondrak n'est pas dupe, il a compris le petit manège de Ruzena et il demande à la voir un jour pour la prévenir, l'armée arrive pour venir chercher les déserteurs, ils savent que Karel n'est pas parti comme il devait le faire. 
Terrorisée une fois encore à l'idée de perdre son cher enfant - qui n'en est plus vraiment un - elle le cache du mieux qu'elle peut, en vain puisque finalement l'armée réussira à le retrouver. 

Au début de ma lecture, je m'étais dit que Wondrak devait être le père ou alors qu'il allait avoir un rôle fondamental dans l'éducation de l'enfant, mais il n'en est rien. On l'aperçoit trois fois en tout, les deux premières pour lui "prendre" Karel, la dernière pour lui "laisser" en quelque sorte. Définitivement, je ne comprends pas pourquoi avoir choisi ce nom plutôt qu'un autre. 

Il n'empêche que j'aie beaucoup aimé cette nouvelle, elle met en scène une femme paria qui se moque de vivre à l'écart, qui au contraire désire vivre en marge des autres et veut seulement qu'on la laisse en paix. Il y a très clairement une méfiance vis-à-vis de l'administration qui pour Ruzena est la chose qui lui enlèvera son fils, ce qui est bel et bien le cas. 
On sent avec quelle force Zweig rejette la guerre et surtout cette mobilisation qui a lieu dans ce pays, la Bohême du Sud qui ne se sent pas du tout autrichienne et ne veut pas prendre part à la guerre justement. La fin de la nouvelle est très forte de ce point de vue parce qu'elle met en lumière le fait que certaines personnes ont été contraintes de participer aux guerres sans jamais avoir donné leur avis, simplement parce que "leur" pays se battait. 


  • La scarlatine

Deuxième et plus longue nouvelle du recueil, elle est celle que j'ai préférée. On suit un jeune homme, Bertold Berger tout juste arrivé à Vienne pour ses études de médecine. C'est avec plein d'espoir et d'optimisme qu'il va fouler cette ville si longtemps rêvée, mais il ne faut pas s'y tromper, la désillusion point et alors Berger est rapidement enfermé dans sa solitude et sa faible condition sociale. Il ne connaît personne ce qui lui pèse beaucoup. Heureusement, il va rencontrer un homme qu'il va idéaliser pendant une partie du récit : son voisin Schramek un peu plus vieux que lui et étudiant en droit. 
Personnification de ce que Berger aimerait être, il va rapidement déchanter après avoir fait la connaissance de l'amie de Schramek, Karla. 
Berger va toucher le fond, il va traîner dans les rues de Vienne comme une âme en peine, il va laisser tomber ce pour quoi il est venu, ses études de médecine et va s'enfoncer dans l'isolement. 

Au moment où l'on pense que tout est terminé, que Berger a baissé les bras, une rencontre impromptue va avoir lieu, Berger va rentrer tard chez lui, sans ses clés et va être obligé de sonner la concierge pour pouvoir entrer. À la vue de son état, celui-ci commence à se demander ce qui lui arrive, sa fille, elle a la scarlatine. 
À partir de là, le récit bascule complètement et Berger reprend goût à la vie, mais c'est sans compter sur le hasard qui ne sera pas de son côté. 

Parce que je ne veux pas raconter la fin de cette histoire pour vous laisser la surprise, je vais m'arrêter là. J'ai adoré cette nouvelle parce qu'elle est formidablement écrite déjà - bon un peu comme tout ce qu'il écrit, c'est vrai - et aussi parce qu'on a tous des rêves et que celui de Berger était de vivre à Vienne, de s'y épanouir avec son cercle d'amis et les choses ne se passent pas comme il le souhaitait et surtout, je pense que beaucoup d'êtres ont ressenti cette solitude quand, en réalisant leur rêve de vivre dans une grande ville ils ont dû "abandonner" famille et amis. 
C'est une nouvelle très négative, très sombre qui laisse peu de place à l'espoir, il faut bien le dire, mais c'est aussi une nouvelle avec une très grande sincérité qui n'accepte pas les faux-semblants. 
Alors, je me suis demandé, Stefan Zweig a-t-il déjà ressenti cette solitude en arpentant les rues de Vienne ? 


"J’ai perdu tout désir, tout me dégoûte. Je déteste chacune des pierres de cette ville que je foule, je hais ma chambre, je hais les gens que je croise ; quelle torture de respirer cet air froid, humide et sale ! Tout m’oppresse ici, je dépéris. Je m’enfonce comme dans un marécage. Je suis sans doute trop jeune, et de toute façon je suis trop faible. Je ne me sens pas armé pour me battre, je n’ai pas de volonté, je suis pareil à un petit garçon au milieu de cette foule affairée."

Stefan ZweigWondrak (nouvelle : La scarlatine).


  • Un homme qu'on n'oublie pas (Histoire vécue) 

J'ai choisi cette nouvelle pour conclure, je la trouve intéressante dans son propos, très différente de ce que Stefan Zweig écrit habituellement. 
Au début du récit, le narrateur (on peut aisément penser qu'il s'agit de Zweig lui-même) dit "Il serait ingrat de ma part d'oublier l'homme qui m'a enseigné deux des choses les plus difficiles de l'existence : d'abord choisir de ne pas se soumettre à la plus grande puissance en ce monde, celle de l'argent, ensuite vivre au milieu de ses semblables sans se faire jamais le moindre ennemi". 

Cet homme dont on nous parle, on va rapidement l'apprendre, il s'agit d'Anton, une sorte de vagabond qui vit au jour le jour parmi les autres. Nouvelle à la limite de l'utopie, Anton ne travaille pas, il n'a pas de logement, il vit comme il le désire. Il se promène la journée et si quelqu'un a besoin d'un coup de main, il est toujours là quelque part, parce que oui en plus, Anton sait tout faire. 
Cet homme qui vit de rien, refuse d'être trop grassement payé. Après avoir effectué un travail, on lui donne six schillings et il n'en prend que deux parce que ça lui suffit, il n'a pas besoin de plus. 
Ce que j'ai trouvé assez différent des autres nouvelles de Zweig c'est qu'un peu tout le monde est beau et gentil au premier abord. La population adore Anton parce qu'il est serviable, il est gentil et ne se plie pas aux "règles" de la communauté qui est d'avoir un travail pour gagner de l'argent, de s'offrir ce que l'on veut avec cet argent et de vivre heureux dans sa propre maison. 
Mais justement, j'ai trouvé que ça faisait trop, que quelque part en nous envoyant tout cette bonne image de la société, Zweig en peignait en réalité les travers. Il semble inconcevable qu'un homme puisse vivre et être heureux sans avoir de toit, sans même travailler, ce à quoi la cuisinière répond "Les gens lui donnent d'eux-mêmes ce qui est nécessaire. Il se moque pas mal de l'argent. Il n'en a pas besoin". 
Mettons, il n'en a pas besoin, il y a des gens qui ont l'argent en horreur - ce que je comprends tout à fait - mais se pose le problème de la générosité d'autrui, le problème d'accepter qu'un être soi différent et vive en marge de la société. Non, on ne me fera pas croire que tout le monde accepterait un marginal, que tout le monde se montrerait sympa avec lui parce que la réalité n'est pas comme ça, elle est bien plus méchante et injuste et cette fin de nouvelle "jamais Dieu ne l'abandonnera et, ce qui est beaucoup plus rare, jamais il ne sera abandonné des hommes" confirme en quelque sorte ce raisonnement puisque Zweig le dit lui-même "ce qui est beaucoup plus rare", il démontre dans un sens que si Anton ne sera pas abandonné, d'autres le seront parce que les hommes sont des êtres qui abandonnent leurs semblables, tout simplement. 
Et surtout, surtout, Zweig sous-titre sa nouvelle de Histoire vécue pour que, le lecteur justement ne s'interroge pas sur la générosité, la bonté des Hommes. 


Wondrak de Stefan Zweig, édition Le livre de poche.


J'aurais pu parler des autres nouvelles, de Rêves oubliés, Printemps au Pater ou encore La Dette qui, pour moi sont l'exemple même des préoccupations de Zweig : le souvenir, le passé. J'ai adoré ces trois nouvelles justement parce qu'elles ont un fort rapport au passé, à l'époque perdue et que l'on ne retrouvera jamais, thème que l'on retrouve vraiment très souvent chez cet auteur - il suffit de voir Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ou Le Voyage dans le passé
Et justement, en parlant cette dernière nouvelle, si je ne m'abuse l'extrait dans Wondrak appelé Fragment d'une nouvelle n'est autre qu'un fragment de Le Voyage dans le passé

Voilà, encore une fois j'ai littéralement adoré cette lecture, mais je crois bien que j'aimerais toujours toutes mes lectures de Stefan Zweig.







mercredi 3 août 2016

Bilan - #2 Juillet 2016

Je vous retrouve aujourd'hui pour tracer une sorte de bilan du mois de juillet qui vient tout juste de se terminer ! Par soucis de lisibilité, j'ai décidé de classer en quelque sorte les sujets dont je vais vous parler. Commençons d'abord par les livres. 


  • Littérature 

Ce mois-ci, j'ai peu lu, du moins pas autant que ce que j'aurais voulu. 
J'ai tendance à passer l'année à me dire "tiens ce livre est hyper gros, je le garde pour l'été prochain, quand j'aurais vraiment le temps de le lire" oui mais, à force de me répéter ça, j'ai fini par amasser un bon nombre de livres relativement gros - je veux dire par là allant de 600 pages à parfois 1200 - et je me retrouve donc avec une bonne pile de pavés. Je pense par exemple à Anna-Karenine de Tolstoï que j'aimerais lire depuis pas mal de temps déjà, Le Chardonneret de Donna Tartt que j'ai acheté le mois dernier et qu'on m'a plusieurs fois conseillé ou encore Et quelques fois j'ai comme une grande idée de Ken Kesey qu'on m'a offert pour mon anniversaire l'année dernière et que je meurs d'envie de lire ! 
Fin voilà, le mois de juillet vient de s'écouler, le mois août débute avec toutes ses promesses et je me dis que je n'ai plus qu'un mois de vacances pour abattre le plus de gros livres possible, mais je m'en rends bien compte, je pourrais peut-être un pavé, mais ça s'arrête là et voilà que dès le mois de septembre je me dirais encore "il faudra que je lise ce livre en été, quand j'aurais du temps", c'est un cercle infini quoi. 

Lectures du mois de juillet. 

Bref, en juillet j'ai lu six livres. D'abord, il y a eu de la poésie avec La triste fin du petit enfant-huître de Tim Burton & Capitale de la douleur de Paul Éluard. Je n'ai pas écrit d'article dessus simplement parce que la poésie est un genre que je ne maîtrise pas et qu'il aurait été débile d'en parler juste pour dire "haaaan Paul Éluard je t'aime, tes vers sont si beaux, ils ont illuminés ma vie" donc je me suis abstenue. 
Néanmoins, je profite de ce bilan pour dire que j'ai été un peu déçue de La triste fin du petit enfant-huître. Ça fait longtemps que je l'ai et je m'attendais à mieux quand même. Certains poèmes sont vraiment beaux (Voodoo Girl - The Girl Who Turned into a Bed - Roy, the toxic boy) mais dans l'ensemble j'ai trouvé ça très court, trop court et heureusement qu'il y a les dessins qui viennent illustrer le tout parce que sinon, j'aurais trouvé ça vraiment, vraiment moyen pour ce que c'est. Bon je suis quand même amoureuse de mon édition - 10/18 collector - et j'ai trouvé ça vraiment cool d'avoir sur la page de gauche le texte en anglais et la traduction à droite, pour le coup c'est une bonne idée  de pouvoir lire la version originale surtout quand il s'agit de poésie. 

Pour ce qui est de mes autres lectures du mois de juillet, j'ai déjà posté deux avis et les deux autres arriveront très prochainement - il s'agit de Wondrak de Stefan Zweig & Paris est une fête d'Ernest Hemingway


  • Mes avis en ligne : 




  • Séries 

Ce mois-ci a été un mois de rattrapages et de découvertes. J'adore les séries ce n'est pas nouveau, j'essaie d'en regarder au moins une nouvelle chaque mois et j'en suis aussi énormément tout au long de l'année. Le format série est un format que j'affectionne particulièrement parce qu'il permet d'explorer plus en détails contrairement à un film où tout doit être condensé en environ deux heures. 

J'ai tout d'abord commencé une nouvelle série sortie en avril dernier, il s'agit de The Girlfriend Experience d'Amy Seimetz & Lodge Kerrigan
J'en ai rapidement entendu parler lors de sa sortie en avril parce que cette série n'est autre que l'adaptation du film Girlfriend Experience (2009) de Steven Soderbergh. Je ne peux pas donner mon avis d'un point de vue comparatif parce que je n'ai jamais vu le film en entier, je n'ai vu que des extraits donc je ne peux pas dire si la série est meilleure ou non. 
Sinon, j'ai bien aimé, il n'y a que 13 épisodes à la première saison - on ne sait d'ailleurs pas encore si c'est renouvelé ou non - qui ont tous une durée d'environ 30 minutes. J'ai aimé ce format parce qu'il change de toutes les séries qui maintenant s'amusent à durer 50 minutes voire une heure. 
L'histoire est intéressante même si elle n'a rien d'innovateur : une étudiante en droit qui devient une escort girl pour payer ses études et s'en sortir. Mais l'histoire va finalement plus loin que ça, on découvre que Christine aime vraiment ça, que ça lui plaît de sortir avec tous ces hommes bien plus vieux qu'elle, qu'elle en prend un véritable plaisir et que tout n'est pas pour l'argent, même si on ne va pas se mentir, elle ne le ferait sans doute pas sinon.
Le personnage de Christine (interprété par Riley Keough, petite-fille d'Elvis Presley) est intéressant sous bien des aspects, sa psychologie est recherchée et on ne se retrouve pas avec un personnage palot au possible qui devient rapidement ennuyeux. 
Loin d'être la série de l'année, c'est une série qui se regarde facilement, quelque chose sans prise de tête avec une histoire bien écrite et des situations auxquelles on ne s'attend pas. 

N.B. Steven Soderbergh prévoit de sortir un film l'année prochaine, Lucky Logan où on pourra y retrouver Riley Keough aux côtés de Daniel Craig & Channing Tatum. 




J'ai commencé une toute nouvelle série HBO aussi, une comédie appelée Vice Principals de Danny McBride & Jody Hill qui est franchement marrante ! Pour l'instant seul les trois premiers épisodes sont sortis, je n'ai vu que les deux premiers et à chaque fois les personnages et les situations m'ont fait mourir de rire. 
On retrouve deux hommes, ils sont proviseurs adjoints dans un lycée américain : Neal Gamby (Danny McBride) & Lee Russell (Walton Goggins). Les deux se détestent ouvertement, ils sont tous les deux absolument barges et ne souhaitent qu'une chose : obtenir le poste de directeur du lycée. Oui mais ça ne va pas se passer comme ils l'auraient voulu et ils vont devoir œuvrer ensemble pour que l'un d'eux deviennent directeur. 
C'est drôle, c'est rafraichissant, c'est le genre de séries qui je trouve, se fait de plus en plus rare maintenant. Désormais on a surtout des séries centrées sur des super-héros (on ne dira rien sur la CW), des séries policières ou surtout des drames. 
Bon après je n'ai vu que les deux premiers épisodes mais ils étaient vraiment bien tous les deux et puis je viens d'apprendre que la série est déjà reconduite pour une deuxième saison alors, ça ne peut qu'être bon ! 




Dans les nouvelles séries, j'en ai commencé une autre, toujours sur HBO et qui est plutôt prometteuse, il s'agit de The Night Of de Steven Zaillian (à qui l'on doit notamment le scénario de La Liste de Schindler) & Richard Price. Bon voilà encore HBO mais que faire ? ils sont tellement bons pour faire des séries que c'est toujours un plaisir ! Une fois encore, après seulement trois épisodes diffusés je peux dire que c'est vraiment cool. Les acteurs sont bons - en particulier l'avocat qui n'est autre que John Turturro, vu dans Barton Fink par exemple ou encore le protagoniste, Nazir incarné par Riz Ahmed - tout comme les personnages qui sont recherchés. On a une réalisation vraiment intéressante, un scénario qui, jusque-là tient la route, la mise en scène est vraiment bonne ainsi que la photographie qui nous livre un rendu très sombre, rempli de noirceur, alors que dire de plus ? Je ne trouve pas de défauts à cette série, pour le moment. 
Bon, c'est vrai je n'ai vu que les trois premiers épisodes, mais j'attends avec impatience la suite chaque semaine et c'est toujours avec un certain plaisir que je me plonge dans ces épisodes d'une heure. Et puis, la première saison ne comporte que huit épisodes donc je suis déjà quasiment à la moitié. Aussi, ce n'est pas une création originale puisqu'elle est adaptée de la mini-série Criminal Justice de Peter Moffat diffusée sur la BBC. 
Pour info, la série aura peut-être droit à sa saison 2, mais rien n'a été officiellement confirmé jusque maintenant. 



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  • Cinéma 

Comme je le disais dans mon article précédent - il me semble - en ce moment je regarde la filmographie d'Alfred Hitchcock, mon cinéaste favori. Je ne vais pas parler de ses films qui sont, pour beaucoup, très connus, mais je peux quand même dire que certains mériteraient à être plus notoires comme La femme disparaît (The Lady Vanishes, 1938), Lifeboat (1944) qui est un huis-clos sur l'eau vraiment intéressant, aussi Le Faux Coupable (The Wrong Man, 1956) ou encore Les Enchaînés (Notorious, 1946) où on retrouve une Ingrid Bergman un Cary Grant absolument géniaux ! 

Je n'ai vu aucun film sorti au cinéma ce mois-ci, c'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai pas publié d'article dessus excepté pour Animal Kingdom de David Michôd (où je le compare à la série américaine) qui je trouvais, méritais d'être abordé. 

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Sinon, j'ai regardé Green Room de Jeremy Saulnier, sorti en avril dernier. J'avais très envie de le voir, le pitch me disait vraiment beaucoup, on suit un groupe de punk/hardcore qui va se retrouver dans les problèmes on va dire. L'histoire est bien construite, la réalisation est intéressante avec une bonne mise en scène, surtout pour le traitement du huis-clos et du retour perpétuel à la case départ. En revanche j'ai trouvé ça trop rapide dans le traitement de la mort de certains personnages ce qui est plutôt dommage. 


Et aussi, j'ai enfin vu Brooklyn de John Crowley sorti en mars dernier. J'étais impatiente de le voir, notamment parce qu'il était en lice pour les Oscars en janvier, mais aussi pour l'histoire qui me plaisait bien. 
Nous sommes dans les années 50, on suit une jeune irlandaise, Ellis (Saoirse Ronan) qui doit partir pour les États-Unis, New-York plus précisément parce qu'elle n'arrive pas à trouver du travail là où elle vit avec sa grand sœur et sa mère. 
On va changer de continent avec elle, on va la suivre dans ses peines, dans sa solitude, le fait d'être loin de sa famille, loin de ses racines. Et puis, elle va faire la rencontre de Tony (Emory Cohen) qui va tomber amoureux d'elle. 
Pour dire les choses rapidement, j'ai beaucoup aimé la première moitié du film, le moment où elle arrive aux Etats-Unis, le fait de devoir s'adapter à sa nouvelle vie tout en ayant le sentiment d'être tout à fait seule au monde. J'ai aimé sa rencontre avec Tony, je les ai trouvés vraiment beau tous les deux, j'ai aimé aussi les scènes de repas dans sa pension pour filles, certaines répliques sont amusantes ce qui permet de souffler un peu. 
Mais par contre, au milieu du film ça se gâte, mais vraiment quoi ! À partir du moment où Ellis retourne en Irlande, je me suis ennuyée, mais ennuyée ! Il n'y a plus aucun véritable enjeu dès ce moment du film. Elle réussit enfin à être heureuse à New-York, elle est avec Tony, elle vient d'obtenir son diplôme pour être comptable, tout va bien quoi ! et voilà qu'elle retourne dans son village natal et hop, comme par magie ici aussi tout va bien et elle pourrait rester, pour être auprès de sa mère, reprendre le travail de sa sœur, se marier avec le "beau gosse" riche de la ville. Ouais mais non, franchement pourquoi avoir fait ça ? 
J'ai terminé le film avec un goût un peu amer, il commençait si bien et tout a été gâché. 
Pour ce qui est des acteurs, Saoirse Ronan s'en sort bien, mais ce n'est pas non plus inoubliable, elle fait ce qu'elle doit faire voilà tout. C'est Emory Cohen que j'ai beaucoup aimé dans le rôle de l'italien qui n'a pas confiance en lui et qui aime éperdument Ellis - j'ai particulièrement aimé la scène où il demande à son jeune frère de corriger les fautes d'orthographe de la lettre qu'il veut envoyer à Ellis. 
La réalisation est très classique, il n'y a aucun plan qui sort de l'ordinaire ou qui vaut le coup d'œil. Je ne dis pas qu'elle est mauvaise, non, elle est simplement banale ce qui n'est pas forcément un mal. 

Étant donné tout le tapage qu'il y a eu autour de ce film, je m'attendais à quelque chose de bien mieux, de bien plus fort et surtout mieux construit. Si le film avait duré une demi-heure de moins, que la deuxième partie en Irlande n'était pas aussi longue et surtout aussi dénuée d'enjeux narratifs alors j'aurais dit oui, un grand oui, mais les deux parties sont bien trop inégales pour que j'y trouve mon compte. 






Très bientôt sur le blog, mon avis sur la saison 2 de Wayward Pines et comme je le disais plus haut mes avis sur Wondrak de Stefan Zweig et Paris est une fête d'Ernest Hemingway








Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...