dimanche 19 avril 2020

Le Coin des libraires - La sublime communauté II. Les six mondes

Emmanuelle Han a parcouru le globe au travers d’émission comme Les Nouveaux Voyageurs. En découvrant La Sublime communauté en 2017, j’ai été entraînée dans une histoire formidable. Sans doute une des histoires où je me suis sentie le plus dépaysée. 

Le premier tome m’avait énormément plu en grande partie grâce à l’utilisation de mythes, de légendes, de traditions propres à certains peuples. Ainsi on côtoie une sorcière, ou on prie Hanumãn, dieu de la sagesse dans la religion hindoue. 




Le fait de suivre trois enfants issus de trois lieux différents permet de mettre en avant la culture de chacun et c’est, pour moi, l’aspect le plus positif de cette oeuvre. 
Mais la fin du premier volet donnait l’eau à la bouche. Et même si les éditions Actes Sud ont ajouté les premières pages du deuxième tome, il a fallu attendre beaucoup plus longtemps que prévu pour le découvrir. 

Sorti il y a un an maintenant je voulais avoir vraiment une journée entière devant moi pour me plonger dedans. J’ai attendu, puis je l’ai dévoré. 

Dans son coeur, il n’y avait plus que l’essence du souvenir et un sentiment, profond, d’éternité.

On suit toujours Tupà, Ekian et Ashoka, mais désormais, ils connaissent l’existence des autres. D’ailleurs les deux premiers se sont déjà retrouvés et il va s’agir de trouver Ashoka afin de pouvoir créer La Sublime communauté. 
Mais ce n’est pas l’unique enjeu de ce tome, au contraire, il va être nécessaire d’agir vite pour contrecarrer les plans de l’Observateur, dont les plans, malgré l’obscurité qui les entoure, est de détruire les ressources de la terre - ressources qui sont déjà épuisés dès le premier volet, si on en croit les informations véhiculés par les Guetteurs. 

J’ai trouvé ce tome un peu moins bon que le précédent. Pour la seule raison qu’il est beaucoup moins centré sur les personnages. L’identité des personnages, leur singularité, c’est l’élément qui m’a énormément plu à la base. L’histoire des Étincelants, la présence du singe, j’ai trouvé que c’était trop peu présent dans cette suite. 

En vérité, pour une fois j’ai préféré la mise en place que les péripéties en tant que telles. Néanmoins j’ai beaucoup aimé cette lecture. Je trouve l’histoire très bien trouvée, parce qu’elle pourrait être une histoire de notre temps. 
On a d’un côté les transplantés, que sont les trois protagonistes. Contre eux, les Guetteurs, personnages pour le moins obscurs, dont on ne sait pas s’ils sont foncièrement mauvais, dont on ne sait rien en réalité. 
Et puis il y a aussi les Affamés, ces humains qui ne sont plus que le reflet d’eux-mêmes. Représentant d’une masse sans contours, une masse perdue, misérable, ils sont le reflet de la sur-population et du manque de ressources terrestres pour subvenir à leurs besoins. 

Finalement La Sublime communauté, plus qu’une dystopie, c’est avant tout un regard posé sur le monde actuel. Le réchauffement climatique, la surpopulation, la misère grandissante pour les classes les plus pauvres. L’homme détruit son habitat, comme les Guetteurs détruisent l’eau. 

Car l’utilisation des portes apparait comme remède ultime, le seul vrai pour pouvoir survivre. Mais si les portes, menant au Six mondes n’était en fait qu’un stratagème mensonger ? Et si les Six mondes n’existaient pas ? C’est ce sur quoi ce tome deux va s’évertuer de fournir des réponses. 

J’ai été un peu déçue face au manque de réponse à certaines questions, notamment autour de l’Observateur, personnage absolument pas aboutit ; c’est à peine si ses contours ont été dessinés. Et j’ai été choquée de la fin aussi. À l’heure d’aujourd’hui je me demande encore si c’est négatif ou positif. Je crois que je suis restée sur ma faim en réalité, je crois que c’était trop rapide pour que je puisse adhérer au retournement final. Après avoir passé deux tomes à s’afficher en ennemis de nos héros, ils apparaissent finalement comme seul salut possible. Ça ne m’a pas trop plu, même si d’un autre côté je comprends très bien la conclusion. 

Seulement j’espérais que ce ne soit pas un diptyque, histoire de ne pas rester sur un sentiment d’inachevé. Tant pis. 




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