lundi 17 octobre 2016

Série du moment - #16 Narcos (saison 2)

Lors de la diffusion de la première saison de Narcos l'année dernière sur Netflix, j'étais déjà au rendez-vous, je voulais en apprendre plus sur l'histoire de cet homme qu'était Pablo Escobar. À ce moment, je ne le connaissais surtout que de nom - et aussi pour le fait qu'il était un des plus gros trafiquants des années 1980-1990, mais c'est à peu près tout. 

J'ai rapidement vu la première saison - le souci quand tous les épisodes sortent d'un seul coup - et je dois dire que j'avais bien accroché. En cherchant dans mes souvenirs, je me rappelle que j'avais aimé ce parallèle entre le fait de suivre les agents de la DEA envoyés en Colombie et ce trafiquant de cocaïne en gros, j'ai nommé Pablo Escobar. 

J'aurais bien parlé de la saison 1, de ce que j'en ai pensé, mais je dois avouer que ça remonte à un an et que je ne veux pas écrire n'importe quoi en me basant simplement sur des bribes de souvenirs et je n'étais pas assez assidue l'année dernière lors de la sortie de la première saison pour écrire un article dessus, dommage

Dans cette saison 2, comme promis, la traque continue. Pablo qui a réussi à s'enfuir de cette sorte de prison qui, on ne va pas se mentir n'en était pas vraiment une dans la saison 1 est bien décidé à continuer son trafic, à se planquer bien sagement pour ne pas se faire prendre, du moins, au début. 


J'ai trouvé les premiers épisodes de la saison 2 un peu en dessous, je ne sais pas si le souvenir que j'en ai gardé a été embelli au fil des mois ou si la saison 1 était vraiment géniale, mais j'attendais tellement son retour que du coup, bah j'ai été un peu frustrée. L'action n'était pas toujours forcément au rendez-vous et ce début de saison était plutôt mollasson, en tout cas, il ne se passait pas grand-grand chose. 

Et puis bah forcément les choses s'enchaînent et avant qu'on s'en rende compte, c'est bien parti, la chasse continue et nous sommes au premier plan pour la suivre. 
Le fait qu'on ait toujours ce parallèle entre la DEA/police colombienne et Pablo & ses sous-fifres ajoute de l'intensité au propos, de l'angoisse. On en sait plus que les forces de l'ordre ainsi que les trafiquants, nous sommes ceux qui ont toutes les cartes en main et c'est vraiment cool. 

Ça permet déjà qu'on évite les questions inutiles, si jamais on avait suivi que Pablo, on aurait passé notre temps à se demander où en est l'enquête, et si au contraire, on avait suivi que la DEA, on n'aurait jamais cessé de s'interroger sur le lieu où se cache Pablo, ce qu'il prépare ensuite, etc. 
Le fait de suivre les deux camps permet comme je le dis plus haut d'être toujours au courant de ce qu'il se passe, peu importe de quel côté nous sommes, mais par-dessus tout, d'avoir une certaine empathie ou au contraire de l'aversion pour les deux clans. Ici, les "méchants" comme les "gentils" sont mis à un pied égal, ils sont tout aussi présents, et ce pour qu'il n'y ait pas justement de forme de manichéisme trop facile. 

Je pense que là-dessus tout le monde s'accorde, le casting est formidable, en passant par l'acteur incarnant Pablo (Wagner Moura) qui est tout simplement dingue,  fin le gars il livre une prestation du feu de Dieu quoi, à sa famille - j'ai trouvé l'interprétation de Paulina Gaitan vraiment admirable dans le rôle de Tata - ou encore les deux agents de la DEA, Javier Pena (Pedro Pascal) & Steve Murphy (Boyd Holbrook) qui est la voix off de la série et l'homme que l'on considère comme celui qui a réussi à coincer Escobar. 
Même les partisans de Pablo sont crédibles et ont un rôle important comme c'est le cas pour La Quica (Diego Catano). 

En réalité, les interprétations sont tellement justes qu'on s'attache aux personnages, c'est une série d'anti-héros où finalement personne n'est vraiment bon, en témoigne le flic qui tire dans la tête de Pablo dans le dernier épisode alors que les ordres étaient clairs, s'ils pouvaient, ils devaient le ramener vivant, or, avec deux balles dans le ventre, Escobar paraissait quand même bien inoffensif. 

Ou encore ce flic qui tue un gamin pour "donner l'exemple". Alors oui, Pablo a fait des choses atroces, comme c'est le cas pour cet attentat qui a fait des milliers de morts, mais il est dépeint de manière très humaine dans la série. Il est un homme qui veut aider les pauvres tout d'abord en construisant un quartier pour eux, une église aussi. Il est un homme qui a toujours vécu dans la pauvreté et qui a décidé que ça n'arriverait plus, ni pour lui, ni pour sa famille. Mais voilà que ça ne fait pas tout d'avoir la volonté de changer sa vie, il ne faut pas non plus que ce soit au détriment de la vie des autres, ce qui a été le cas. 
Tantôt dépeint comme un simple mortel, tantôt représenté comme le mal incarné, la position de la série est relativement clair, elle n'est pas là pour juger, plus pour représenter, pour témoigner sans forcément condamner. D'ailleurs, la fin de l'épisode avec Pena qui ne sera pas jugé pour sa faute le prouve. Il n'y a pas de justice ni du côté des bandits, ni du côté de la loi, il n'y a que des hommes.

La réalisation est très soignée avec cette alternance des deux camps et cette voix off qui ajoute un aspect documentaire, ainsi que les images d'archives présentes dans le générique montrant le vrai Pablo Escobar ou encore lors de l'épisode 7 (ou 8 ?) après l'attentat perpétué près du bureau du président. Cette impression de réalité est encore renforcée avec, au début de chaque épisode la mention que la série est inspirée de faits réels, mais attention ! elle s'est également éloignée de la réalité pour les besoins de celle-ci. 
On ressent une pression folle notamment dans le dernier épisode de la saison 2 qui n'a été pour moi qu'un stress monstrueux. À chaque instant, j'étais là "mais c'est mort Pablo là t'es foutu de chez foutu" et chaque minute qui s'écoulait le laissait vivre un peu plus longtemps. Pourtant est arrivé le moment fatidique, celui dont il fallait se résoudre. On ne peut qu'être certain que c'est sa fin, il effectue sa dernière promenade dans sa ville qui lui est si chère, il parle pour la dernière fois avec sa femme, ses fils, on le sent, ça arrive. 

Donc voilà, le "roi de la cocaïne" trouve la mort dans cet ultime épisode, et la question se pose, que va-t-il bien pouvoir se passer dans la saison 3 puis 4 de la série ? Oui, je précise, Netflix a annoncé son renouvellement pour deux saisons supplémentaires, nous sommes donc assurés de retrouver Narcos l'année prochaine. 

Et c'est là que pour moi, ça coince un peu. Je sais que le titre laissait déjà présager le fait que Pablo ne serait pas le seul que l'on suivrait, la présence du "s" à Narcos prouvant qu'on allait s'intéresser à d'autre trafiquant, mais quand même. 
Représenté comme LE narcotrafiquant en Colombie et pour cause, au milieu des années 80, le cartel de Medellin fait transiter quelque chose comme 15 tonnes de cocaïne par jour à destination des Etats-Unis, en d'autres termes, 80% de la consommation américaine provient de la vente d'Escobar (Info), les autres me paraissent bien moins éclatants, mais on verra, j'imagine. 

J'ai adoré ce dernier épisode de la saison que j'ai trouvé absolument formidable et surtout, surtout, la fin de celui-ci, lorsqu'on explique à Pena qu'avec la mort d'Escobar, le trafic de cocaïne ne va pas baisser mais au contraire augmenter, comme quoi sa mort n'aura pas mis fin au trafic parce qu'il y aura toujours quelqu'un d'autre pour prendre sa suite. 
Je me doute que désormais l'on va s'intéresser au cartel de Cali que l'on a commencé à suivre lors de cette saison 2, mais les personnages ne m'ont pas vraiment captivé, malheureusement. 

Peut-être que finalement j'aurais préféré que la série s'arrête ici, avec ce même épisode, cette même fin et non pas qu'elle continue avec la moitié voir les trois-quarts des personnages initiaux en moins - je veux dire bien évidemment Pablo, mais aussi sa famille et ses employés. 
En tout cas, cette saison vaut le coup, les premières saisons de la série Narcos sont comme une mini-série et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette saison 2 tant attendue n'est pas du tout décevante. 







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