lundi 14 octobre 2019

Le Coin des libraires - #139 Mascarade de Ray Celestin

Après avoir un passé un bon moment avec Carnaval, j’ai pris un grand plaisir à découvrir Mascarade, le deuxième volet d’une quadrilogie dont le troisième tome va paraître au Cherche midi d’ici début octobre ! 


"Que faisait-on des débris de rêves ? Est-ce qu’on les ramassait pour les recoller et en faire quelque chose d’autre ou bien est-ce qu’on laissait les éclats joncher le sol pour s’écorcher les pieds dessus jusqu’au sang ?"
Ray Celestin, Mascarade.


De la Nouvelle-Orléans à Chicago
Les personnages du premier volet reviennent, enfin, pour certains. J’ai été assez déçue de ne pas revoir D’Andréa qui était un des personnages les plus intéressants. Heureusement on fait la connaissance d’autres, tout aussi secrets et touchants. 
Le noyau dur demeure, on suit toujours activement Michael et Ida, désormais connaissance et collègues, ce qui n’était pas le cas avant. 
Et puis, on fait la connaissance d’un être pour le moins célèbre : Al Capone.

Une fois encre Celestin nous entraîne dans une époque historique bien spécifique (Chicago à la fin des années 20, juste avant le crack boursier, et pendant la prohibition) à la rencontre de personnages ayant, pour certains, existé. 

Plus addictif, peut-être mieux maîtrisé, quoi qu’il en soit Mascarade est un thriller historique qui porte bien son nom. Baladé de théories en conspirations, de conspirations en complots, Mascarade est un deuxième tome meilleur que son prédécesseur, où les luttes de pouvoir s’affinent, où la place de la femme est une fois encore interrogée et mise en avant, où les méchants ne sont pas ce qu’ils prétendent être, de même pour les gentils. 

J'ai aimé faire la rencontre de Dante, un des anciens sous-fifre de Capone. Arrivé de New-York il est chargé d'une mission par le mafieux. Mission qui n'est pas sans risque puisqu'il est question d'alcool frelaté, mais aussi de drogue. Les drogues, dont l'héroïne que Capone déteste. Il en tuerait d'ailleurs plus d'un s'il apprenait qu'un de ses soldats était consommateur. Il est pour moi l'exemple parfait du voyou au bon coeur, comme l'était D'Andréa dans Carnaval





Le gros point fort de Carnaval était pour moi l’ambiance, le choix du lieu ainsi que de l’époque, les descriptions de la Nouvelle-Orléans. Avec Mascarade, Ray Celestin nous entraîne plus loin encore dans la découverte des États-Unis, et toujours avec en arrière-plan, le jazz qui ne nous quitte pas. 

Le jazz qui a d'ailleurs pris une place bien plus importante, le jazz qui s’impose comme preuves que les noirs ne sont pas des faire-valoir des blancs, au contraire, ils sont capables de faire danser les blancs jusqu’au bout de la nuit. Car Ray Celestin a bien en tête de mettre en avant la musique jazz et quoi de mieux pour cela que de mettre en scène le grand jazzman, Louis Armstrong qui a vécu à la Nouvelle-Orléans, puis qui est parti à Chicago ? 

Au final la question qui se pose est : suit-on l’histoire des États-Unis par le biais du duo de détectives ? ou suit-on l’histoire du jazz aux États-Unis par le biais de Lewis, comme on l’appelle dans les romans ? 

Sans doute un peu des deux. 






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