dimanche 7 novembre 2021

Les sept châtiments de Jordi Llobregat

J’ai appris que la vie nous offre toujours des trêves et que, dans la pire des situations possibles, il y a encore des raisons d’espérer. 

Initialement j’étais moyennement emballé. Encore un thriller à la montagne, ça commence à être un peu trop réchauffé. De même les propos de Bernard Minier. J’aime beaucoup cet auteur mais comme beaucoup, je me méfie de ce genre de commentaire.

Pour une fois c’était à tort ! J’ai passé un excellent moment en compagnie des Sept Châtiments de Jordi Llobregat. 


Alex Serra, inspectrice à Barcelone est dépêchée sur une affaire ayant eu lieu dans un endroit des Pyrénées qu’elle connait bien. Le corps d’un homme a été retrouvé dans une piscine, il est menotté et ses paupières ont été cousues. 

Pour l’aider dans son enquête, Alex est assisté de Jean Cassel, un policier français. 


Comme le titre le laisse présager, les morts vont s’agglutiner et le nombre sept, hautement symbolique, révèle un indice majeur.


L’histoire m’a happé, en grande partie grâce à l’insertion du journal de Raquel qui retrace son enfance volée et met très vite sur la piste des potentielles victimes et potentiels coupables. Les passages du journal sont déchirants, d’autant plus qu’on prévoit l’issue tragique, à l’origine des meurtres qui nous intéresse. J’ai vite compris le rapprochement avec Les Rivières pourpres, en grande partie à cause de la présence de la famille Dalmau, la famille riche de la région au coeur de l’intrigue. 


À côté de l’enquête proprement dite, il y a l’histoire d’Alex qui n’est clairement pas terminée (mais je ne suis pas sûre qu’il y ait une suite…?). J’ai aimé sa relation au père, la difficulté de dire adieu et de revivre les douleurs du passé familial. 


Tout cela bien emballé dans une ambiance glaciale, neigeuse, montagneuse. Les troubles d’Alex sont aussi un des éléments que j’ai le plus appréciés. Sa difficulté à respirer correctement et à avoir des crises de panique instille une dose de vulnérabilité qui est bienvenu. On reste dans le rôle du flic pas bien dans sa peau, témoin de trop nombreuses horreurs, mais on ne retrouve pas ce cliché insupportable du personnage torturé et fumeur qui ne se fait plus aucune illusion. 

Certains passages sont haletants, notamment les courses poursuite, la dernière avant la découverte du coupable est particulièrement intense. J’ai rarement été aussi captivée par une course poursuite, c’est pour dire ! 


Un excellent thriller tantôt psychologique, tantôt historique où le lecteur ne souffle qu’après avoir tourné la dernière page. 


Traduit par Vanessa Capieu. 





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