Mai a été un mois plutôt compliqué pour diverses raisons - dont le fait que j'ai passé mes derniers partiels de licence de cinéma. Je n'ai pas lu tout ce que je voulais lire, - comme si le contraire pouvait un jour arriver - mais j'ai quand même réussi à trouver du temps pour rencontrer ou retrouver la plume d'auteurs.
Plutôt que de faire différents articles sur ces lectures, j'ai préféré les rassembler dans un seul et même article, chose que je ferais peut-être encore à l'avenir.
Plutôt que de faire différents articles sur ces lectures, j'ai préféré les rassembler dans un seul et même article, chose que je ferais peut-être encore à l'avenir.
- Le festin nu de William Burroughs (1959)
Résumé, quatrième de l'Imaginaire Gallimard :
L'Interzone.
Un territoire qui ne figure sur aucune carte, situé quelque part entre New York et Tanger, dédale infini de rues semblable aux méandres du cerveau d'un drogué.
Un lieu fantomatique, où se réfugie William Lee après avoir accidentellement tué sa femme. Persuadé d'être un agent secret au centre d'une gigantesque machination, Lee commence à rédiger des rapports pour le compte d'une mystérieuse corporation internationale, communiquant avec elle par l'intermédiaire d'une machine à écrire fort loquace qui se transforme volontiers en cafard...
Vertigineuse descente aux enfers de la drogue - de toutes les drogues -, le chef-d'œuvre de William Burroughs est d'une veine à la fois terrifiante, macabre, et d'un comique presque insoutenable.
J'avais énormément entendu parler de ce livre, on m'en avait dit beaucoup de bien et j'avais vraiment envie de le lire, surtout après avoir aimé ma lecture d'un autre bouquin de Burroughs, Junky (1953). Je me le procure (dans la toute jolie édition de l'Imaginaire Gallimard) et je m'y mets. Ouh, maintenant, par où commencer ?
Ce qui fait office de préface/introduction, c'est-à-dire l'auteur lui-même qui parle de ses textes bien après les avoir écrits, confiant que lui-même ne se souvient pas d'avoir écrit tout ça, - ah oui, parce que toute l'œuvre a été écrite pendant que Burroughs était sous l'emprise de diverses drogues -. Le fait qu'il s'adresse à nous après être (re)devenu clean est plutôt pas mal ou encore apprendre que le titre du livre - The Naked lunch - est une idée de Jack Kerouac (autre auteur phare de la Beat Generation, il a notamment écrit Sur la route) est tout simplement trop cool.
C'est après le deuxième post-scriptum, au début du récit que j'ai déchanté. J'ai eu vachement de mal durant ma lecture, je dirais que c'était principalement un problème de compréhension. Parfois, je ne comprenais simplement pas les mots que je lisais au point que je devais souvent chercher dans le dictionnaire. J'ai mis énormément de temps à le lire parce que ma lecture était très irrégulière, certains fragments étaient vraiment très intéressants et plaisants à lire comme Le marché ou Des gens comme vous et moi, d'autres, étaient simplement un ramassis de mots comme jeté à la va-vite qui ne m'a pas permis de rentrer dedans.
Le style est évidemment très cru, ce qui n'est pas dérangeant au premier abord, mais j'ai plus de mal avec le besoin qu'a l'auteur de constamment revenir sur les "pédés". Fin, je pense sérieusement que Burroughs a utilisé tous (ou presque) les synonymes possibles pour l'homosexualité, je comprends tout à fait la démarche puisqu'il était lui-même homosexuel, c'est simplement que d'en parler à toutes les pages, ça finit par devenir redondant.
Au moment d'arriver à la fin, je n'étais pas peu fière, j'avais presque envie de m'en débarrasser, mais je ne voulais pas l'arrêter sans le terminer. Je ne dirais pas non plus que je me suis forcée parce que, d'un certain côté, j'ai trouvé intéressant le fait que ce livre n'est ni plus ni moins qu'une illustration de la perte de la réalité due à la drogue, mais aussi et surtout de la perte de soi.
Néanmoins, je pense qu'avec ce genre de livre, ça passe ou ça casse, tu adores ou tu détestes, mais il n'y a pas de juste-milieu et malheureusement pour moi, la balance penche plus vers le négatif que le positif.
"Une grêle de crânes cristallins s’abattent sur la serre, les vitres volent en éclats sous la lune de l’hiver…"
N.B. : Il existe une adaptation cinématographique du livre réalisé par David Cronenberg (1991) que je n'ai pas encore eu la possibilité de voir. Si vous souhaitez plus d'informations, c'est ici.
"Une grêle de crânes cristallins s’abattent sur la serre, les vitres volent en éclats sous la lune de l’hiver…"
William
S. Burroughs, Le festin nu.
N.B. : Il existe une adaptation cinématographique du livre réalisé par David Cronenberg (1991) que je n'ai pas encore eu la possibilité de voir. Si vous souhaitez plus d'informations, c'est ici.
- La mare au diable de George Sand (1846)
Résumé, quatrième de Folio classique.
La Mare au Diable est un lieu maudit où souffle l'angoisse. Près d'elle se déroule toute l'histoire. Un paysan, veuf avec ses enfants, cherche femme. Qui épousera-t-il ? celle qu'on lui a promise, ou une pauvre paysanne, harcelée par son patron ? Cette petite Marie est l'âme d'un paysage de rêve, et l'emblème de l'enfance éternelle.
Un roman d'amour, mais traversé par le cri des chiens fous, la nuée sanglotante des oiseaux, le fossoyeur épileptique. La voix de la terre s'y accorde avec celle de l'Âme enfantine : George Sand y parle avec force du sol natal et des premiers souvenirs.
Un peu comme pour Le festin nu, ça faisait longtemps que je voulais m'atteler à cette lecture de La mare au diable, considéré comme un chef-d'œuvre de l'auteure. Par le passé, j'ai lu les lettres qu'elle et Musset se sont envoyés (meilleur couple ever !) et Pauline - écrit six ans auparavant, il me semble. J'avais extrêmement envie de le lire surtout parce que Musset est l'un de mes auteurs fétiches, que sa relation avec Sand a été des plus importante et aussi parce que c'est une femme, et malheureusement les "grandes auteures" se font plus rare que les "grands auteurs".
J'ai choisi de le commencer après Le festin nu, je crois que j'avais besoin d'une petite histoire courte et simple pour me remettre. Je n'ai pas été déçu et cette fois, l'œuvre m'a donné pile ce que j'attendais : une petite histoire d'amour, un regard idyllique sur la campagne, le travail des paysans - avec un incursion dans l'histoire réalisée par le biais d'une peinture du peintre allemand Hans Holbein, Les simulacres de la mort.
D'ordinaire je ne suis pas trop histoire de paysans, tout ce qui est roman de campagne/régionaliste n'est pas particulièrement ma tasse de thé, mais cette fois la magie a opéré. Je pense que c'est tout d'abord la taille du livre qui m'a permis de vraiment apprécier l'histoire à sa juste valeur, l'auteure fait des descriptions sans jamais tomber dans la lourdeur et l'ennui. J'ai aimé les deux personnages principaux, Germain et Marie, leur innocence, leur attirance. Surtout, ce qui m'a le plus plu, c'est l'aspect fantasmagorique de la mare au diable, lieu que l'on ne peut quitter en pleine nuit sous peine de toujours y revenir. Contrairement à d'autres œuvres, j'ai aimé celle-ci pour son côté presque modeste, simpliste (pas dans un sens péjoratif) et il me tarde de lire d'autres livres de George Sand - pourquoi pas Lélia ou Indiana la prochaine fois ?
"Enfin, vers minuit, le brouillard se dissipa, et Germain put voir les étoiles briller à travers les arbres. La lune se dégagea aussi des vapeurs qui la couvraient et commença à semer des diamants sur la mousse humide. Le tronc des chênes restait dans une majestueuse obscurité ; mais un peu plus loin, les tiges blanches des bouleaux semblaient une rangée de fantômes dans leurs suaires."
George
Sand, La Mare au Diable.
- Médée de Pierre Corneille (1635)
Résumé des éditions Hatier
Abandonnée et trompée par Jason qu'elle aime encore, Médée découvre que le père de ses enfants va épouser Créuse. Hors d'elle, la femme répudiée décide de se venger en tuant ses propres enfants.
Cette première tragédie de Corneille reprend l'histoire de Médée, en mettant l'accent sur le destin d'une femme détruite par la passion et gagnée par la folie meurtrière.
Cette première tragédie de Corneille reprend l'histoire de Médée, en mettant l'accent sur le destin d'une femme détruite par la passion et gagnée par la folie meurtrière.
Forcément, il n'y a pas besoin de présenter cette pièce absolument géniale de Corneille. Médée est mon personnage féminin favori, j'ai toujours aimé son histoire et pourtant, je n'avais jamais lu la pièce du grand dramaturge. Voilà désormais chose faite ! Je dois dire que je n'ai pas été déçu là non plus. Auparavant, je n'avais lu que Le Cid (1637) que j'ai étudié en quatrième, ça a été la première pièce de théâtre que j'ai vraiment aimé - c'était avant que je découvre Racine... - et il était grand temps d'en lire une autre. Corneille a choisi de raconter l'épisode de l'infanticide, sans doute le plus connu aujourd'hui. L'histoire de l'infanticide est en gros la deuxième partie d'une histoire constituée de trois volets : l'épisode de la Toison d'or, l'infanticide et enfin l'exil puis le retour dans sa terre natale, en Colchide. Corneille s'est largement inspiré de la Médée d'Euripide, je ne peux pas encore dire laquelle des deux je préfère puisque je viens tout juste d'acheter la version "antique" du personnage, mais de ce que je sais, Corneille a rendu Médée bien plus humaine, Euripide, lui, en a fait plus une tueuse sanguinaire qu'autre chose.
C'est tout simplement parce que j'aime l'histoire du personnage de base, le fait qu'elle soit imparfaite, qu'elle soit magicienne et que comme tout mythe, son histoire peut être transposé à notre époque car, après tout, Médée est uniquement la figure de la femme qui refuse d'être abandonnée par son mari. Jason est d'ailleurs dépeint de façon négative, il est vu comme la personne qui las de sa femme décide d'en choisir une autre, plus jeune et sans doute plus belle - tiens, tiens. Je ne l'ai jamais aimé comme personnage de toute façon donc ça m'allait très bien je dois dire.
Pièce intemporelle, pièce mythique, Médée restera sans doute toujours l'une de mes pièces de théâtre favorite.
N.B. : Médée dans la collection Classique & cie (édition Hatier) est enrichie d'une anthologie relativement complète sur le mythe de la protagoniste.
Avez-vous déjà lu un de ses trois livres ou un de ces auteurs ?
Et qu'avez-vous lu lors du mois de mai ?
C'est tout simplement parce que j'aime l'histoire du personnage de base, le fait qu'elle soit imparfaite, qu'elle soit magicienne et que comme tout mythe, son histoire peut être transposé à notre époque car, après tout, Médée est uniquement la figure de la femme qui refuse d'être abandonnée par son mari. Jason est d'ailleurs dépeint de façon négative, il est vu comme la personne qui las de sa femme décide d'en choisir une autre, plus jeune et sans doute plus belle - tiens, tiens. Je ne l'ai jamais aimé comme personnage de toute façon donc ça m'allait très bien je dois dire.
Pièce intemporelle, pièce mythique, Médée restera sans doute toujours l'une de mes pièces de théâtre favorite.
"Pour
de si bons effets laissez-moi l’infidèle :
Il
est mon crime seul, si je suis criminelle ;
Aimer
cet inconstant, c’est tout ce que j’ai fait :
Si
vous me punissez, rendez-moi mon forfait.
Est-ce
user comme il faut d’un pouvoir légitime,
Que
me faire coupable et jouir de mon crime ?"
Pierre
Corneille, Médée.
N.B. : Médée dans la collection Classique & cie (édition Hatier) est enrichie d'une anthologie relativement complète sur le mythe de la protagoniste.
Avez-vous déjà lu un de ses trois livres ou un de ces auteurs ?
Et qu'avez-vous lu lors du mois de mai ?
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