dimanche 10 mai 2020

Le Coin des libraires - Le Léopard (#8 Harry Hole) de Jo Nesbø

J’ai découvert Harry Hole par le biais du Bonhomme de neige, le volume n°7 de la saga. J’avais beaucoup aimé et alors j’avais profité de l’opération spéciale de Folio pour me procurer les autres titres et ainsi les relire dans l’ordre. 

J’ai même relu Le Bonhomme de neige histoire de l’avoir bien en mémoire — pourtant c’est une chose que je fais très rarement, relire des livres, et vous ?

Après l’avoir relu, j’étais super pressée de me plonger dans la suite, le tome 8, intitulé Le Léopard
Malgré les presque 900 pages, j’ai pas hésité un instant. Si cette enquête était à la hauteur des autres, je n’allais pas m’ennuyer. 




Et effectivement je ne me suis pas ennuyée du tout ! C’était un vrai délice à vrai dire. 
J’ai dévoré le bouquin si rapidement… Faut dire que quand je ne le lisais pas, je pensais aux moments où je pourrais le lire. Oui, Le Léopard a été ce genre de lecture. 

Bon pour faire un petit topo, on retrouve notre fidèle inspecteur Harry Hole à Hong-Kong. Il a décidé de démissionner après l’enquête du bonhomme de neige. 
Premier point positif, le fait que Jo Nesbø fait souvent voyager son personnages, il y a eu l’Australie, la Thaïlande et voilà qu’il s’agit de Hong Kong, et ensuite du Congo ! 

On peut avoir le sentiment d’une forme de ressassement : Harry boit, il ne boit plus, Harry travaille pour la police d’Oslo, Harry veut démissionner. 
Il y a de ça, et il y a aussi tout ce qui fait de ce personnage un des plus attachants : sa fragilité, sa solitude, son addiction, son ras-le-bol. 

Après tout, si on passait tous des années à arrêter des tueurs en série et autres détraqués, nous aussi on serait pas un peu désabusé ? 

Le personnage inventé par Jo Nesbø est l’un de mes préférés dès lors qu’il est question de polar, en grande partie pour toutes ces hésitations justement. Cette nécessité de sortir de la police, de s’inventer une vie normale, du moins qui le serait assez pour lui permettre de partager sa vie avec quelqu’un. 

Il songea à quel point tout était vulnérable, à la quantité de choses qui pouvaient être détruites en un instant. C’était ça, la vie : la destruction, la dégradation de quelque chose de parfait au départ.

Bref passons. Harry est donc à Hong-Kong, mais voilà qu’il a des problèmes, et qu’on a besoin de lui à Oslo, asap. 
On fait donc la connaissance d’un nouveau visage, celui de Kaja Solness, venue spécialement pour rapatrier Harry en Norvège. 

Au début on se dit, comme je le disais plus haut, que le schéma est le même que dans beaucoup d’autres polar : le flic désabusé qui se noie dans l’alcool pour oublier les horreurs et sa solitude. Et puis rapidement, comme toujours avec les livres de Jo Nesbø on comprend que ce manque d’originalité est en réalité un des éléments qui fait la grandeur du livre. 

Le rythme est soutenu, entre cul-de-sac et indices permettant d’avancer dans l’enquête. D’ailleurs l’enquête elle-même n’est pas le seul élément important, on retrouve aussi la lutte entre les polices qui tient une place de choix dans cet opus. Un moyen d’ancrer un peu plus dans la réalité. 

Et comme toujours l’auteur ne ménage pas son héros. Une fois encore il le chahute, l’entraîne plus bas que terre pour nous en faire un personnage puissant et profondément attachant. 

On n’a pas le temps de s’ennuyer avec Le Léopard. Presque 900 pages de pure folie. 900 pages pour raconter une enquête effrénée, pour dire des rivalités, pour nous entraîner sur trois continents différents et ainsi, espérer venir à bout de ce malade qui tue des femmes et les laisse, baignants dans leur sang. 


Vous l’aurez compris une fois encore Jo Nesbø m’a enthousiasmée. Savoir qu’il me reste encore quatre volets à découvrir c’est vraiment la cerise sur le gâteau parce que cette saga est sans doute l’une de mes préférés, sans doute ex aequo avec la merveilleuse saga de Dennis Lehane, celle qui met en scène le couple Kenzie/Gennaro. 

Pendant quelque temps, il pouvait n’être que sourire et rire, c’était comme si le soleil l’accompagnait. Si tu avais des problèmes, ils disparaissaient presque quand il arrivait, comme… oui, comme de la buée au soleil. Et pendant les périodes sombres, c’était le contraire. Tout devenait silencieux autour de lui, il planait une espèce de tragédie en devenir, et on l’entendait dans son silence. Musique mineure. Belle et épouvantable en même temps, tu comprends ? Mais c’était comme si du soleil s’était accumulé dans son regard, ses yeux continuaient à rire.







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