mercredi 15 avril 2020

Le Coin des libraires - La ville (#3 trilogie des Ferrailleurs) d'Edward Carey

Nous y sommes, la conclusion de la trilogie des ferrailleurs est là avec ce dernier opus intitulé La ville. Après avoir découvert le château des Ferrayor puis le faubourg, nous voici finalement propulsé dans la ville de Londres. Il semblait évident depuis le début que ça se terminerait là, du moins que la ville aurait une place de choix dans l'histoire. 

J'étais impatiente de commencer ce tome, de pouvoir enfin connaître le fin mot de cette fabuleuse histoire. Et pourtant j'ai été rapidement coupée dans mon élan. 



Le démarrage fut long, enfin disons que les cinquante premières pages ne m'ont pas forcément enthousiasmé est la raison est la focalisation. Et oui, moi qui trépignais d'impatience à l'idée de retrouver Clod et Lucy, j'ai dû accepter le fait de suivre un tout nouveau personnage, celui d'Eleanor Cranwell, une jeune fille qui réside à Londres. Au départ j'ai trouvé son récit énigmatique et donc prometteur, mais très vite j'ai trouvé que ça tournait en rond.

Heureusement que la première partie "Vu de l'extérieur" n'est pas trop longue et que la deuxième commence directement avec le récit de Clod. Londremor comme les Ferrayor l'appelle, n'est plus que l'ombre d'elle-même, la grisaille s'est emparée de la ville et avec elle, la poussière et les détritus. Un couvre-feu est mis en place, les Ferrayor sont activement recherchés, bref, il n'est pas bon d'être en cavale dans la capitale à ce moment-là. 
Oui mais voilà que tous les Ferrayor sont réunis dans une maison, serrés comme des sardine, forcés de se cacher, n'est-ce pas une honte pour une si grande famille de renom ? Et bien pas vraiment au final puisque les Ferrayor, ce sont les pestiférés, les ennemis. 

C'est dans une course contre la montre que Clod va devoir montrer qui il est vraiment, va-t-il se ranger du côté de sa famille et réaliser leur dessein ? ou au contraire va-t-il se rebeller une dernière fois, malgré le fait qu'il ait perdu la seule chose qui compte pour lui ? 

[…] Toujours prisonnier du passé, hein ? 
C’est là d’où je viens. 

Même si les Ferrayor sont traqués à Londremor, on ne peut pas dire que les forces soientt égales. Quand une famille a la chance de compter dans ses rangs des personnes qui peuvent se métamorphoser en objet, faire apparaître un espèce de nuage noir ou encore contrôler les objets, on peut dire qu'ils sont quand même largement avantagés de ce point de vue. Mais ce retournement de situation où les Ferrayor se retrouvent en position de faiblesse est intéressant puisque ça nous permet de les découvrir sous une autre facette. On apprend à connaître des membres comme c'est le cas de Pinalippy. J'ai aimé cette mise en avant de certains membres, qu'ils soient bons ou mauvais. 

En revanche, j'ai été légèrement déçue par ce tome parce qu'il ne se passe pas énormément de choses, la majeure partie de l'ouvrage étant consacré à préparer l'affrontement final qui aura lieu au Parlement. Alors évidemment ce manque d'action n'est pas un grand défaut puisque ça permet aussi à l'auteur de développer son imaginaire, de nous décrire avec plus de précision Londremor et ses habitants. Il est vrai qu'on s'attend à certains événements comme les retrouvailles de Lucy et Clod, même si j'ai longtemps cru à l'acte manqué.
Disons au final que j'aurais préféré qu'on aille plus rapidement à l'essentiel, qu'on mette peut-être de côté la mise en avant de personnages que l'on entraperçoit seulement - comme c'est le cas des porte-falot.

Malgré ça, ça a été un plaisir de suivre ces aventures dans Londres, d'en apprendre plus encore sur cette malédiction des humais qui se changent en objets. Et puis, retrouver les personnages de Clod et Lucy (ainsi que Benordur) a été un bonheur, j'ai adoré apprendre à les connaître, m'attacher à eux et espérer avec eux. Et puis il faut aussi souligner le fait que l'auteur ponctue là encore son récit d'illustrations. J'ai l'impression qu'il y en a plus dans ce volet que dans les précédents, et ça n'a pas été pour me déplaire. 


Finalement, je dirais que ce volet conclut très bien la trilogie, je suis heureuse de cette fin qui frise l'happy ending (il faut nuancer, Lucy nous dit quand même que les habitants de Londres commencent à les éviter, etc.), mais l'essentiel y est : Clod et Lucy enfin réunis avec en prime James Henry et les autres, que demande le peuple n'est-ce pas ! 
Même si le démarrage ne m'a pas enthousiasmé, une fois retrouvé le point de vue de Clod, tout s'est enchaîné jusqu'à la dernière ligne. Une bonne découverte que cette trilogie des Ferrailleurs que je recommande à tous ceux qui aiment le style streampunk ou encore les ambiances particulières, suffocantes et poussiéreuses. 


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La Ville d'Edward Carey publié au livre de poche en mars 2018 et traduit par Alice Seelow

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