dimanche 3 février 2019

Le Coin des libraires - #124 Le faubourg (#2 trilogie des Ferrailleurs) d'Edward Carey

Nouveau lieu, même ambiance, un délice !
Le château s'est conclu sur un événement pour le moins étonnant et forcément, comme je le disais, ça donnait trop envie de lire la suite. Dès que j'ai eu un peu de temps, je me suis plongée dans le deuxième volet, Le faubourg, qui démarre sur les chapeaux de roue ! 

Si Le château était un véritable labyrinthe, Le faubourg l'est tout autant, et on sort d'un huis-clos pour un autre, un peu plus grand, mais tout aussi sale et poussiéreux. 


Rien ne va plus depuis que le château de l'extravagante famille Ferrayor a croulé sous l'assaut des objets rendus à la vie. Clod erre dans une ville ravagée. Lucy Pennant, sa complice, perdue dans les profondeurs d’une décharge, fait la rencontre d’une créature aussi monstrueuse qu’attachante. Pourchassés, nos deux héros vont devoir s’unir pour déjouer les plans du tyran qui asservit le peuple du Faubourg.

Ce deuxième volume de la «  Trilogie des Ferrailleurs  » confirme le génie visionnaire d’un écrivain et dessinateur unique en son genre, «  héritier des rêves illuminés de Borges, Calvino et Perec  » (The New York Times Review of Books), démiurge d'un monde dont l'inquiétante étrangeté n'est pas sans rappeler notre propre réalité.



On retrouve Clod et Lucy dans des situations pour le moins critique au début. La fin du tome précédent laissait présager la suite, si bien qu'on savait déjà à quoi s'en tenir, mais il n'empêche que cette situation temporaire (mais qui peut devenir permanente) est assez angoissante ! 
Heureusement, rapidement les protagonistes reprennent les choses en main et on retrouve Clod ainsi que Lucy en un seul morceau. 

En plus de ces deux personnages, on va faire la connaissance d'un nouveau, Benordur, qui est très important pour la suite des événements. 
Après avoir découvert le château des Ferrayor dans ses moindres recoins, Edward Carey nous propulse dans le faubourg, autre lieu dans lequel l'auteur va donner vie et nous permettre de voir son univers s'agrandir. Et quel univers ! On sort tout à fait du faste du premier volet pour entrer dans la grande pauvreté, pis, la misère, tant humaine qu'économique. 

Séparés à la fin du tome 1, Lucy et Clod vont devoir se battre pour s'en sortir dans Fetidborough et aussi pour se retrouver. Les retrouvailles sont d'ailleurs assez rapides, chose que j'ai franchement aimé. On n'a pas trop d'épanchement ou quoi, ils se retrouvent et la quête continue. 
C'est un truc que j'adore avec l'auteur, il a inventé des personnages profonds, intéressants, mais aussi qui mettent la priorité à la mission. Se retrouver c'est bien, s'en sortir c'est mieux. 




Gros plus pour la plume (ou la traduction) de l'auteur, il y a de la magie derrière ça. Il suffit de lire la première page pour être entrainé jusqu'à la dernière. C'est dingue comment il parvient à nous happer d'une façon telle qu'il est presque impossible de reposer le livre avant de l'avoir fini.  

Je pense que c'est un tout, c'est les personnages, l'univers, l'intrigue. J'adhère complètement à l'ambiance créée par Carey. Chaque chapitre est dans la continuité du précédent et en même temps très différent. On ne sait jamais à quoi s'attendre dans ce monde poussiéreux, rempli de détritus, de méchanceté et de folie. Néanmoins, nous avons Clod et Lucy pour nuancer tout cela et pour nous montrer que le monde ne se résume pas à la décharge. 

La fin du volet est prometteuse, tout comme l'était celle du premier. On a envie de lire la suite pour savoir ce que ça va donner, pour savoir si notre duo va parvenir à ses fins, pour savoir si Clod et Lucy vont redevenir respectivement un demi-souverain et un bouton ou s'ils parviendront à repousser cette malédiction des humains qui deviennent des objets. 


"J’aurai tout le temps de verser des larmes, Clod, quand tu seras loin de mes yeux."
Edward Carey, Les ferrailleurs II - Le faubourg








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