mercredi 16 février 2022

Le piège de Jean Hanff Korelitz

Un écrivain, auteur de deux romans (l’un a bien marché, le second a fait un bon flop) enseigne l’écriture créative faute de mieux. Une année il tombe sur un étudiant particulièrement arrogant qui pense tenir l’intrigue parfaite. Certain de son coup il est réticent à en parler. Il finit par la raconter au professeur qui doit bien avouer que cette intrigue, personne n’y a jamais pensé, ça va faire un tabac ! 

Deux trois ans plus tard, ne voyant par le roman sortir, l'écrivain à moitié raté fait de petites recherches. Là il tombe sur une information étonnante : l’écrivain en herbe est mort depuis quelque temps déjà, voilà pourquoi son roman n’a jamais paru. 

Quand même, l’idée était bonne ! 



Jake, le protagoniste, ne peut se permettre de la laisser passer. Et voilà la genèse de Réplique, son troisième roman. Sans surprise c’est un vrai tabac. On se l’arrache et Spielberg achète même les droits. Mais quand même, Jake s’en veut diablement.

Sur la route de la promo il fait la rencontre d’une magnifique femme aux cheveux gris. Ni une ni deux tout se met en branle et ils sont ensemble. Deux mois après elle quitte tout pour s’installer à New York avec lui. Au bout de six mois, c’est le mariage. Quelque chose cloche, forcément. 

À côté Jake remarque les agissements d’une personne sur Twitter, elle sait, oui elle sait et elle dit publiquement que Jake est un voleur. Il a volé l’intrigue. 


La peur, la peur s’insinue partout. Celle de tout perdre, tout ce qu’il vient à peine de recevoir et qui risque de voler en éclats. Il décide de partir sur la piste du profil gênant.

La vérité se révèle comme une claque : cette super intrigue dont l’élève se targuait tant, quelle est son origine ? 


Jake comprend tout. 

Mais un peu trop tard, faut dire qu'il est pas super bon enquêteur. 


La lecture du Piège m'a énormément troublée. Je m'attendais à quelque chose d'étonnant mais certainement pas ça. L'originalité de l'intrigue réside dans sa conclusion plus que dans son élaboration.

Les dernières pages sont glaçantes à tel point que j'ai refermé ce livre en éprouvant un profond malaise. 

Par la suite, voyant que les jours passaient mais que je ne me décidais pas à écrire dessus, je suis revenue sur ce sentiment de malaise et la raison pour laquelle je le ressens comme cela. 


J'ai compris que le dernier chapitre me met en rogne, que cette conclusion est tellement injuste, tellement machiavélique aussi que je n'ai pas réussi à passer outre. 

Jake n'est pas particulièrement agréable à suivre, on se prend de pitié pour lui (mais pas de compassion), mais quand même ! Il ne méritait sans doute pas ça. Le monde ne méritait sans doute pas autant d'hypocrisie. 


Si l'intrigue n'est pas super originale de prime abord, je me doutais que j'allais être surprise avec Jean Hanff Korelitz (si vous avez lu/vu The Undoing vous comprenez sans doute pourquoi), mais plus que de la surprise c'est du trouble que j'ai ressenti. Est-ce que j'ai aimé ? Est-ce que j'ai trouvé ça trop simple ? 

Je ne sais pas trop à vrai dire. 

Je sais que j'ai dévoré le livre, et je sais que la fin m'a laissé un goût d'injustice et de complicité. 





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