Confession est mon premier Richard Montanari, je ne connaissais même pas l'auteur avant, c'est pour dire ! Depuis, j'ai appris qu'il écrit depuis mal de temps maintenant, et j'avoue, je me plongerai bien dans d'autres de ses romans, en particulier ceux qui mettent en scène le protagoniste de Confession : Kevin Byrne.
J'ai reçu ce livre dans le cadre de la team thriller du Cherche-midi et je dois dire que j'étais pressée de me plonger dedans, le résumé fait envie, il y a quand même une excellente accroche de James Ellroy qui est l'auteur du Dahlia Noir, entre autre, et puis, il a surtout été élu meilleur thriller de l'année par le New York Times !
Lorsqu’on est flic trop longtemps dans la même ville, toutes les rues mènent à des souvenirs que l’on préférerait oublier.
Chaque nouveau meurtre vous en rappelle un autre.
L’obsession n’est jamais loin.
Pour Kevin Byrne, inspecteur des homicides à Philadelphie, le traumatisme originel a eu lieu en 1976. Encore adolescent dans le quartier défavorisé de Devil’s Pocket, il a été impliqué de près dans un meurtre jamais résolu.
La fin de l’innocence pour Byrne.
Quarante ans plus tard, une affaire de meurtres en série le ramène à Devil’s Pocket, à ses amis d’alors, à ce passé qu’il a essayé, en vain, d’oublier.
Bientôt, le voile va se lever sur des secrets, des mensonges et une vérité qu’il aurait peut-être mieux valu ne jamais connaître.
À la façon de Dennis Lehane, Richard Montanari dépasse une nouvelle fois toutes les limites du genre pour sonder en profondeur les zones d’ombre de l’âme humaine.
Depuis le début de cette fabuleuse aventure qu'est la team thriller, je n'ai lu que des livres qui m'ont fait sortir de ma zone de confort - excepté peut-être pour Sous ses yeux de Ross Armstrong - avec des intrigues liées à l'histoire souvent - c'est le cas pour Le Mystère Jérôme Bosch de Peter Dempf ou plus récemment avec Maharajah de M.J. Carter.
Avec Confession, je retrouve l'ambiance que j'adore dans les polars, un personnage fort et une intrigue rudement bien ficelée - avec des morts et tout ça, tout ce que j'aime en fait haha !
On rencontre (ou retrouve, si jamais on est familier avec l'oeuvre de Montanari) Kevin Byrne qui est donc inspecteur à Philadelphie. Celui-ci a été mis en scène à de nombreuses reprises par l'auteur, je ne sais plus combien de volets il y a eu avant celui-ci, mais quand même pas mal. J'ai souvent un peu de mal avec les personnages récurrents qu'on peut quand même suivre en ne lisant qu'un tome. Généralement, j'ai le sentiment de rater quelque chose. Enfin quand on pense par exemple à Lehane, il y a très souvent des renvois aux enquêtes antérieures, en tout cas pour sa saga Kenzie/Gennaro.
Là, je dois dire que ça ne m'a absolument pas gêné de ne pas avoir lu les précédents. Je pense que j'aimerais les lire dans l'ordre même s'il y en a beaucoup, mais à part ça, je n'ai pas eu le sentiment de passer à côté de quoi que ce soit. Il faut dire qu'on se concentre vraiment énormément sur l'intrigue, enfin les deux intrigues parallèles et pas tant que ça sur le protagoniste.
Dans les polars que j'ai l'habitude de lire - qui sont plus souvent nordiques, c'est vrai - on s'attarde plus sur le personnage en tant qu'"être humain" et non pas seulement le personnage par rapport à son travail. Ici on n'a pas de passages sur les soirées de Byrne, sur sa fatigue et le fait que son frigo est vide (je caricature un peu, mais vous avez compris.
Confession, c'est vraiment plus de 400 pages sur l'enquête et rien d'autre et, qu'est-ce que c'était bon ! On trouve seulement quelques remises dans le contexte, le fait que Byrne a une fille, le fait qu'il était auparavant le coéquipier de Jessica, parmi d'autres détails. Ce sont des éléments qu'on nous donnent, mais qui ne sont pas primordiales et qui ancrent plus les personnages dans une réalité, mais une réalité qui nous est lointaine (pour ce qui est de sa famille en tout cas).
Et il y a l'enquête qui est juste tellement bien ficelée, on a beau savoir qui est le coupable assez rapidement, il y a toujours cette intrigue secondaire qui n'aurait aucun sens si ce n'était pas familial. Je suis entrée dedans très rapidement, au bout de quelques pages ça y était.
Confession, Richard Montanari, éditions Cherche-midi.
J'ai bien aimé le personnage de Kevin Byrne en grande partie parce que tout ne tourne pas autour de lui, on se moque de savoir s'il aime le café ou non, on ne reste pas bloqué des heures sur ses état d'âme, sa fatigue d'être flic, etc. Attention, je ne dis pas que je n'aime pas ça, quand la psychologie du personnage est mise en avant, au contraire j'aime beaucoup. C'est simplement que ça change de ne pas l'avoir ici, ça permet qu'on se concentre uniquement sur le sujet du livre : la traque d'un tueur en série - et aussi parce que du coup, c'est agréable de pouvoir le lire et de l'apprécier entièrement quand on est un nouveau lecteur de Montanari.
L'histoire est quand même relativement complexe, on fait des bonds dans le temps, on suit les deux côtés, deux points de vue et fatalement, on finit par s'attacher à ce méchant - enfin pour ma part je n'ai pu m'empêcher de ressentir de la compassion pour ce qui lui est arrivé par le passé.
J'ai en tout cas trouvé passionnant cet handicap qui frappe Billy (dit comme ça, c'est horrible...), je n'en avais jamais entendu parler, et même si je trouve ça absolument horrifiant, c'est une bonne idée qu'a eu l'auteur, rien à dire là-dessus.
Et puis, gros point fort pour l'aspect familial, l'importance du passé qui vient hanter le présent. Au fond, je crois que j'ai simplement eu de la pitié pour cette famille qui semble être maudite depuis son arrivée. Même le passage où on nous parle des grands-parents m'a intéressé parce que justement il permet de remettre en perspective les enjeux.
C'est donc un vrai thriller comme je les aime, une histoire de tueur en série, un mobile, du sang et des morts, le tout est bel et bien réuni. J'ai aussi passé un bon moment parce que Kevin Byrne est attachant, sans être trop mis en avant on s'habitue à lui, à sa relation avec Jessica. D'ailleurs, j'aime aussi beaucoup le personnage de Jessica, c'est un peu pareil que pour le protagoniste, on nous parle un peu de sa vie, de son passé, mais c'est tout sauf mis au premier au plan, du coup c'est agréable.
J'ai toujours un peu de mal à juger la plume des auteurs de polars, je trouve que c'est différent que pour de la "littérature générale" dans la mesure où pour moi, ce qui compte le plus c'est bel et bien l'histoire, le frisson et non pas forcément le style.
Je considère que c'est gagné à partir du moment où je suis rapidement entrée dedans et que je n'ai pas décroché durant ma lecture. Ça n'a pas été le cas ici alors on peut le dire, Confession a été pour moi un très bon moment, j'ai aimé le dévorer, son intrigue m'a énormément plu et puis, ça m'a rappelé à quel point j'aime lire ce genre de livres - c'est sans doute pour ça que j'ai commencé Gone Baby Gone pas longtemps après !
En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que le Cherche-midi commence fort 2018 avec ce thriller !
En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que le Cherche-midi commence fort 2018 avec ce thriller !
Du coup si j'ai l'occasion, je lirai sans doute d'autres romans de Montanari et comme je le disais, j'aimerais bien que ce soit des enquêtes antérieures à celle-ci et avec Kevin Byrne.
"Il
se souvenait de ce moment comme il se souvenait de tout ce qui avait
constitué sa première vie, comme s’il regardait à travers un mur
constitué de blocs de verre, un théâtre d’ombres diffus, des
silhouettes figées dans une glace blanche."
Richard
Montanari, Confession
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