mercredi 18 novembre 2020

Contagion de Lawrence Wright

 « Pourquoi avons-nous cru que notre époque moderne était immunisée contre les assauts du microbe, fléau le plus fourbe et implacable de toute l’humanité ? »


Certains diront qu’il faut être fou pour lire ce genre de livre au regard de la situation actuelle. 

D’autres diront que cette lecture a le mérite d’être dans l’air du temps.


Pour ma part j’étais assez intriguée par Contagion, du journaliste — lauréat du Pulitzer en 2006 pour un essai sur le 11 septembre —, Lawrence Wright


460 pages pour raconter la catastrophe, mais surtout 460 pages pour apprendre des choses ! 


Je crois que c’est bien la première fois que j’ai lu un thriller avec un crayon à la main. J’ai mis en exergue certains passages qui me paraissaient intéressants pour ma culture générale. L’auteur retrace un panorama des principaux virus, par exemple il s’arrête beaucoup sur la grippe espagnole, mais aussi sur Ebola. 


Pour une personne qui, comme moi, est très loin du domaine de la santé, j’ai appris énormément de choses et c’est ce qui fait la grande force de ce roman ! 

Ça, et son côté addictif ! 


En suivant Henry Parsons, épidémiologiste, le lecteur est entraîné au coeur de la pandémie autant que sur l’histoire des virus — combien de morts il y a eu, comment on a pu arriver à l’éradiquer ou comment un vaccin a-t-il pu être mis en place… 


Concernant l’aspect « prophétique » de l’oeuvre, il est vrai qu’il y a bon nombre de points communs entre la pandémie dans le roman et notre virus. Cependant il fait bien avoir à l’esprit que ce livre est un roman, un thriller apocalyptique, avec bien plus de morts que n’en fait le covid. 

Ici aussi le virus s’en prend aux poumons, ce qui créer une sorte d’hystérie générale : le virus est dans l’air, comment faire, dès lors, pour lui échapper ? 


Mais je trouve dommage de le réduire à ça car ce n’est pas uniquement une histoire de pandémie, c’est aussi une histoire de rivalité entre pays, de tensions entre pays. L’aspect politique est très présent et bien amené — je n’aime pas les romans où la politique tient une place importante donc si je dis ça, c’est vraiment que l’auteur a bien fait son boulot ! 


Et puis c’est aussi un formidable roman sur l’écologie mais aussi sur la protection des espèces. 

J’ai adoré les interrogations, les accusations autour de l’usage des animaux dans le cadre des essais cliniques. C’est un vrai débat et je trouve courageux de l’aborder de manière aussi frontale. 

Plus que la pandémie en elle-même, ce qui m’a fait froid dans le dos avec ce roman, c’est les prémisses de la guerre bactériologique. C’est effrayant mais malheureusement j’ai bien peur que ce soit réaliste…


Contagion est un page turner bien maîtrisé. Certains événements vous laisseront pantois parce que d’une brutalité inouïe. Quoi qu’il en soit on veut connaître le fin mot de l’histoire, on veut savoir si Henry et sa famille vont réussir à s’en sortir. On veut savoir à quoi le monde va ressembler malgré tout. 


Vous laisserez-vous tenter ? 





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