dimanche 11 octobre 2020

Am Stram Gram de M.J. Arlidge

Ils étaient les cartes de visite vivantes, le testament en chair et en os du sadisme d’une tierce personne.

 

Quand on lit rien qu’un peu de thriller, il est impossible d’être passé à côté de ce titre et encore moins de cet auteur. 

Au sein du genre il y a un espèce d’affrontement entre les thrillers/policiers anglophones et les thrillers/policiers nordiques. 



Si à la base je fais partie de la première team (Dennis Lehane coeur coeur) je dois dire que plus je lis de polars nordiques, plus je suis accro (en grande partie à cause de Jo Nesbø !). 


J’avais malgré tout très envie de découvrir la nouvelle plume anglaise à la mode : M.J. Arlidge. 


Am Stram Gram est le premier volume d’une série autour du commandant Helen Grace. Il va nous entraîner au coeur de la folie humaine, au coeur du cerveau malade d’un serial killer, où la perversité atteint son paroxysme. 


En gros les victimes vont toujours être enlevées par deux, ce sont toujours des gens qui se connaissent plus ou moins bien, des gens qui vont devoir faire un terrible choix s’ils veulent rester en vie. 


L’histoire est bien évidemment haletante, la vie perso d’Helen est mise en avant mais sans que ce soit jamais trop redondant. Forcément j’aime le fait que ce soit une femme, que celle-ci soit mystérieuse, etc., j’aime sa relation avec son collègue Mark même si j’ai trouvé qu’on insistait trop sur le cliché du flic alcoolo, devenu sorte de leitmotiv des polars… 


Autant le dire maintenant j’ai passé un bon moment de lecture, j’ai fait défiler les pages jusqu’à la dernière — définitivement il n’y a rien de telle que d’écrire des chapitres assez courts pour me donner envie de dévorer le bouquin. 

L’enquête est intéressante c’est vrai, autant que l’enquête « interne » d’Helen dans le but de découvrir la taupe au sein de la police. 


Mais il y a quand même certains éléments qui étaient vraiment de trop. 

Parce qu’il voulait frapper fort, on dirait que M.J. Arlidge a pris tous les éléments à sensation dans le genre, les à mélanger et pouf, voici Am Stram Gram.

Déjà le choix d’un tueur en série, enfin d’une tueuse en série (vous inquiétiez pas c’est pas un spoil, on l’apprend quasi au début), et puis il y a d’autres choses (que je vais pas dire ici mais qui sont directement liées à Helen et que je trouve d’une grossièreté presque révoltante). Sans parler du destin de Mark.


Ouais non je trouve que c’est trop, qu’il n'y a pas de dosage mais au contraire que c’est un espèce de fourre-tout et débrouille-toi avec.

Qu’on se méprenne pas, je l’ai dévoré le bouquin, je voulais savoir si mes doutes étaient fondés ou non, je voulais savoir comment ça allait bien pouvoir se passer entre Mark et Helen, puis entre Helen et la coupable. 


Malgré ça oui je ressors mitigée. Je ressors avec le sentiment d’avoir lu un livre pas mal mais avec trop de longueurs, trop de répétitions — parce que ouais, sur 400 pages, on nous répète bien trop souvent les mêmes choses. Je ne parle pas des kidnappings, ça c’est normal qu’ils soient quasi toujours pareil, je parle vraiment de ce besoin de répéter des choses qui ont déjà été dites. 

Et je parle aussi de la qualité du texte.J’ai trouvé l’écriture pauvre et répétitive là aussi. 

Je ne sais pas si c’est directement le texte en VO qui est fautif ou si c’est la traduction mais question vocabulaire, c’est clairement pas ça. 


Le dernier élément un peu décevant c’est le fait qu’on ait pas assez de passages autour des séquestrations. À ce sujet j’ai lu il y a des années Des noeuds d’acier de Sandrine Colette et ça n’a rien à voir. Ce dernier est tellement fascinant du point de vue de la victime qu’Am Stram Gram fait pâle figure à côté. 

À l’inverse j’ai trouvé que les descriptions sur les séquelles psychologiques, sur la culpabilité, la honte et l’impossibilité de continuer à vivre étaient abordés avec intelligence et pertinence. 


Enfin tout ça pour dire qu’Am Stram Gram s’est lu comme il fallait : à une vitesse déconcertante. 

Malgré cela il souffre de beaucoup de défauts. Il n’empêche, je lirai très probablement la suite, juste pour savoir où l’auteure va mener son héroïne. 



À lire pour ceux qui veulent un page-turner sympa pour l’été ou un polar pas trop prise de tête mais où on trouve quand même des réflexions intelligentes sur la séquestration, la perte, la culpabilité, la folie, et la façon dont, sans le vouloir, on peut blesser les uns en aidant les autres. 



Am Stram Gram traduit par Élodie Leplat aux éditions 10/18 (collector ici) !






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