mercredi 9 décembre 2020

La Somme de nos folies de Shih-li Kow

La Somme de nos folies est un roman polyphonique où on découvre la voix de deux personnages très différents, d’un côté le vieux chinois retraité Auyong, de l’autre, l’adolescente orpheline Mary Anne. 



Leur route va se croiser de manière assez inattendue. Si les premiers chapitres sont consacrés à Auyong et à la découverte de la petite ville de Lubok Sayong, très vite on fait la connaissance de Mary Anne qui souhaite nous raconter sa vie, mais seulement à partir de ses 11 ans, lorsqu’elle a quitté l’orphelinat grâce à un couple qui souhaitait l’adopter. 

Mais manque de bol, sur le chemin du retour, ils ont un accident, le couple meurt sur le coup. 


Mary Anne doit être hospitalisée, elle a notamment une jambe dans le plâtre. 

Beevi, soeur de celle qui est décédée et qui possède une maison d’hôtes à Lubok Sayong ne veut pas de Mary Anne. Mais c’est sans compter sur son ami, le vieux chinois Auyong. 


Finalement Mary Anne rejoint la maison de Beevi et grandit à Lubok Sayong. 


La Somme de nos folies met en scène une myriade de personnages, de l’amie de Mary Anne, Mary Beth (toutes les filles ayant été à l’orphelinat sont appelées Mary quelque chose…), des soeurs de Beevi, enfin non, demi-soeurs, ne l’énervons pas. 


Les personnages principaux, ce sont bien évidemment les deux narrateurs, mais aussi Beevi, cette vieille femme mal lunée, aussi étrange qu’attachante.

Elle va raconter des histoires familiales toutes plus rocambolesques les unes des autres. Elle est sèche, mal aimable, mais parfois, dans de rares moments, elle est aussi très attachante. 


Mary Anne est mon personnage préféré. Elle est maligne pour son âge, elle se satisfait de ce qu’elle a, et elle a ce côté positif qui la rend particulièrement attachante. Elle pense que sa mère l’a abandonné parce que c’est une star de cinéma, et elle ne pouvait pas continuer sa carrière et avoir cette si jolie petite fille en même temps…


Et puis Auyong, lui aussi je l’ai bien aimé. Parce qu’en grandissant lui aussi il a pris conscience de ses tares, de ses défauts. Parce qu’il contrebalance l’amertume de Beevi, il est gentil au point d’être une sorte de grand-père pour Mary Anne. 


Bref tous ce beau monde se côtoie et c’est agréable, c’est dépaysant. On se croirait à Lubok Sayong, dans cette petite ville où il n’y a rien à voir, rien à faire, excepté suivre les pérégrinations de nos héros. 


La Somme de nos folies a été une excellente lecture, j’ai adoré découvrir un nouveau pays, de nouvelles coutumes. J’ai trouvé la plume de Shih-li Kow très descriptive, si bien qu’on a l’impression d’y être. 

J’ai aimé faire la rencontre de ces trois personnages loufoques, et des autres aussi, tous les personnages secondaires qui viennent ajouter leur grain de folie, leur réflexion personnelle. 


Pour tous ceux qui rêvent de dépaysement, de découverte, de belles rencontres.



La Somme de nos folies de Shih-li Kow traduit par Frédéric Grellier aux éditions Zulma  






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...