mercredi 25 mars 2020

Le Coin des libraires - Le sauveur (#6 Harry Hole) de Jo Nesbø

Pile un an. Le temps que j'ai attendu avant de me plonger dans le tome VI de la saga Harry Hole de Jo Nesbø
J'ai dévoré les cinq premiers volets l'an dernier, d'ailleurs le cinquième, L'étoile du diable est celui qui m'a le plus interpellé, j'ai trouvé l'histoire folle et j'avais très envie de lire la suite. 


À quelques jours de Noël, un membre de l’Armée du Salut est abattu en pleine rue par un tueur à gages, lors d’un concert de charité à Oslo. Ex-enfant soldat croate et héros de guerre, le tueur a réussi à s’enfuir. Lorsqu’il se retrouve bloqué à l’aéroport par une tempête de neige, il réalise qu’il s’est trompé de cible et décide de rester pour achever son travail. Mais l’inspecteur Harry Hole compte bien l’en empêcher. Alors qu’il met tout en œuvre pour découvrir qui a commandité ce meurtre, Harry se lance dans une course contre la montre avec le mystérieux tueur à gages : lequel des deux atteindra sa proie le premier?


Après cet affrontement absolument génial à la fin du tome V entre Harry et Waaler, j'ai mis la barre assez haut quand même, mais pas trop non plus, sinon, c'est la déception assurée.

Nouveau tome dit nouvelle enquête. On passe définitivement à autre chose et ce n'est franchement pas plus mal. On suit Harry et son coéquipier Halvorsen qui, petit à petit, parvient à entrer dans les bonnes grâces de notre inspecteur principal. 

Ici, l'enquête va se concentrer sur l'armée du salut et son personnel à la suite d'un meurtre survenu un peu avant Noël. Comme toujours on va être mené à la baguette, on va suspecter tel personne qui n'est au final pas du tout impliqué. 
J'ai pris du plaisir à lire cette nouvelle enquête car ça m'a permis de me rappeler à quel point l'auteur est doué pour donner le sentiment d'innocence quand en réalité, l'innocence n'est qu'une façade pour masquer la culpabilité.

Bon, il est vrai qu'au milieu du bouquin j'avais compris la supercherie et l'identité du coupable, mais il n'empêche que pour moi, l'auteur est vraiment doué pour disséminer les intentions de ses personnages à une exception près : les chapitres du point de vue de l'assassin nous donnent énormément d'informations, ce qui nous met sur la bonne piste assez rapidement. Ça pour le coup, je trouve que c'est dommage. 
Il est intéressant d'avoir droit au point de vue de l'assassin (c'est d'ailleurs quelque chose qu'on retrouve fréquemment chez l'auteur, à voir dans Rouge-gorge par exemple), mais il ne faut pas que ça rende la traque aussi évidente. J'entends par là qu'à nous donner trop d'indices, on finit forcément par trouver la solution.

Après, pour les romans de Jo Nesbø, je considère que le coupable est presque secondaire tellement l'enquête est bien ficelée. 
En effet, Le sauveur représente une bonne petite brique de presque 700 pages, et pourtant, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. C'est vraiment le genre de bouquin que tu commences et que tu ne veux pas lâcher pour connaître le fin mot de l'histoire, pour savoir si tes doutes sont justifiés, pour savoir où Harry va finir - et aussi, s'il va encore devoir enterrer un de ses proches. 


Le sauveur ne fait pas exception, Harry fait une nouvelle fois face à la mort. Un de ses collègues va être brutalement tué... et comme je l'ai déjà dit auparavant, je trouve que l'auteur est beaucoup trop dur avec son personnage. Fin je comprends l'aspect sadique, le fait de faire souffrir son personnage et tout, mais il y a toujours un mort dans l'histoire, peu importe le volet, un proche de Harry finit toujours au cimetière et ça commence à faire beaucoup quand même. 

Surtout que j'aimais bien ce personnage, je le trouvais prometteur, il avait un avenir - c'est là qu'on se rend compte à quel point Nesbø est vicieux : il met en avant l'avenir du personnage, son bonheur en quelque sorte, et voilà qu'on apprend 200 pages plus loin qu'il en est fini de lui, c'est frustrant. 

Sinon, Le sauveur est l'occasion d'entrer au coeur de l'armée du salut, de comprendre son fonctionnement, son organisation, et je dois dire que j'ai trouvé ça assez intéressant. On nous donne tout un tas d'informations, mais ce n'est pas de trop. 
Aussi, l'auteur démontre encore ses connaissances, ou en tout cas, son affection pour l'Histoire, en introduisant un assassin originaire de Croatie, et permet ainsi l'inclusion de la bataille de Vukovar qui a eu lieu en 1991 - personnellement je n'en avais jamais entendue parler, c'était donc en plus l'occasion d'apprendre de nouvelles choses. 


Pour ce qui est des personnages, j'ai trouvé bien le fait qu'Harry soit en train de se désintoxiquer, on le retrouve pas chez Schrøder tous les soirs et c'est assez agréable ! J'aime toujours autant le personnage de Beate qui est pour moi l'un des plus intéressants (même s'il faudrait que l'auteur continue à l'étoffer un peu plus). Aussi, on fait la rencontre d'un nouveau chef qui remplace donc Moller - qui a tant de fois couvert Harry - et qui n'est autre que Gunnar Hagen qui essaiera tant bien que mal de se faire écouter par Hole et les autres.


Un sixième tome à la hauteur des précédents où les pages filent et défilent sous nos yeux à une vitesse folle. Même après un an d'absence je n'ai pas eu de problèmes pour entrer dans Le sauveur qui démarre sur les chapeaux de roue et qui est un polar bien addictif comme je les aime.

Le prochain volet est évidemment Le bonhomme de neige lu en décembre 2015, mais dont je ne vous ai jamais parlé, ce sera alors l'occasion de le faire !






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