mercredi 21 novembre 2018

Séries du moment - #7 novembre 2018

J'ai envie d'essayer d'écrire un article tous les deux-trois mois sur trois séries comme je l'ai fait en septembre dernier où je vous parlais d'Orange is the new black, Preacher et 3%
Mon article de novembre sur trois séries est consacré à Atypical, Daredevil et Sharp Objects - et oui, il faut bien faire un choix ! 

  • Atypical (saison 1 & 2)


Si je ne vous ai jamais parlé de cette série avant, c'est bien parce que je ne l'avais pas encore découverte !
Dans cette série créée par Netflix on va suivre les péripéties et autres déboires de la famille Gardner. En réalité, la série se focalise surtout sur l'aîné, Sam 18 ans, atteint d'autisme (ce qu'on appelle aujourd'hui dans le jargon un trouble du spectre de l'autisme - TSA). 

Sans raconter ce les événements de la saison 1 (et encore moins ceux de la 2), je peux dire que cette série est une pépite dans son genre, mais une pépite bien trop courte. 
Et oui, la saison 1 sortie en août 2017 est composée de seulement huit épisodes, la saison 2, sortie en septembre dernier n'en compte, elle, que dix. 

Juste pour vous donner l'eau à la bouche, le postulat de départ est que Sam désire se trouver une petite-amie. Cette quête va donner lieu à des événements hilarants et parfois difficiles, mais il faut bien garder à l'esprit qu'Atypical est une comédie, c'est une série qui nous dévoile ce que peut être le quotidien de quelqu'un atteint d'autisme dans ce qu'il a de plus dur et touchant. 

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À mon sens si la série fonctionne c'est grâce à un scénario extrêmement bien dosé, on ressent de la compassion pour Sam, mais jamais de la pitié. Il nous fait rire aux larmes, mais ce n'est jamais de la moquerie. 
Et puis il y a les acteurs. Franchement, chapeau bas pour Keir Gilchrist, l'acteur qui incarne Sam, il joue parfaitement bien, il arrive à dépeindre les difficultés que posent l'autisme pour soi, et pour autrui. Si on a tous le sentiment de ne pas trouver sa place lorsqu'on est adolescent, c'est plus compliqué pour Sam qui est un adolescent-jeune adulte, Sam a bien des raisons de se trouver différent des autres. 

Mais finalement, au fur et à mesure des épisodes on découvre une famille tout sauf uni, un père (Michael Rapaport) pour le moins effacé, une mère qui flippe pour rien et qui surprotège son fils (Jennifer Jason Leigh) et enfin une soeur cadette (Brigette Lundy-Paine) qui doit toujours prendre soin de son frère aîné au détriment de sa propre vie parfois. 
On découvre par la suite d'autres personnages hilarants et attachants comme c'est le cas du meilleur ami Zahid (Nik Dodani). 

Bref, après qu'on m'ait chaudement recommandé cette série, je la recommande à mon tour et jusqu'à présent, on ne m'en a dit que des choses positives. 
Si vous souhaitez regarder quelque chose de mi-doux, mi-amer, si vous voulez découvrir quelque chose de neuf, vraiment regardez cette série, elle vaut le détour tout simplement. 




  • Daredevil (saison 3)


À la base je comptais vous parler de la saison 8 d'American Horor Story, nommée Apocalypse, mais j'ai à peine vu la moitié de la saison, du coup je préfère la garder bien au chaud pour écrire un article complet dessus une fois que je l'aurais terminé - j'espère avoir le temps de vous en parler ! 

Du coup j'ai décidé de vous parler d'une autre série dont j'ai commencé la dernière saison, j'ai nommé la saison 3 de Daredevil
Bizarrement je ne crois pas en avoir déjà parlé ici, malgré le fait que j'ai adoré la première saison. À savoir que ça partait mal étant donné que les seuls éléments connus sur ce justicier venaient du navet Daredevil sorti en 2003 avec Ben Affleck et Jennifer Garner... On ne dira rien de plus sur ce film ! 

Je disais donc que j'ai énormément aimé la saison 1, je trouve Charlie Cox parfait dans son rôle de démon de Hell's Kitchen, j'aime le personnage de Foggy (Elden Henson) et par-dessus tout j'ai pu retrouver Deborah Ann Woll qui jouait un de mes personnages fétiches dans la série True Blood !! 

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La saison 1 était très bien, et puis il a fallu attendre des plombes pour la deuxième puisqu'entre temps Netflix a décidé de sortir Luke Cage, Jessica Jones, Iron Fist, et enfin les Defenders.
Mouais, bof quand même. 

Je n'ai pas accroché à Luke Cage et encore moins à Jessica Jones, j'ai trouvé Iron Fist pas mal, mais pas transcendant et les Defenders, j'ai trouvé ça extrêmement lent. 
Autant d'attente pour ça, n'est-ce pas... 

Mais voilà que la troisième saison arrive, qu'on apprend enfin ce qui est arrivé à Matt depuis son dernier affrontement. On retrouve le trio plus désuni que jamais, et il semble que la menace qu'est Fisk ne partira jamais. Malgré l'emprisonnement de ce dernier, il continue à tout contrôler et là où j'en suis (j'ai vu l'épisode 7 avant-hier) ça n'a pas l'air d'être différent. 

Pour le moment je trouve cette saison un peu en-dessous de la première qui est pour moi la meilleure. Je ne retrouve pas forcément la dynamique qui me faisait adorer le personnage et la série. Je suis toujours ses aventures avec plaisir, mais ce n'est plus le même engouement, sûrement à cause des crossovers qui dénaturent la fiction quand on essaie d'en faire trop. 

Je materai sans doute la saison 2 de Defenders, mais pour l'instant, ça a surtout fait de l'excellente Daredevil un simple grain de sable dans un océan beaucoup plus grand, mais pas nécessairement utile ni même agréable. 



  • Sharp Objects (saison 1) 


L'été dernier j'ai découvert la nouvelle série HBO : Sharp Objects, réalisée par Jean Marc Vallée (qui n'est autre que le réalisateur de Big Little Lies) et adaptée d'un roman de Gillian Flynn, auteure surtout connue pour son ouvrage Les apparences, également adapté, mais au cinéma cette fois sous le nom Gone Girl - film que je recommande et dont j'avais d'ailleurs écrit un article lors de sa sortie

Ce qui m'a donné envie de regarder cette série ? Le fait que ce soit HBO qui est quand même reconnue pour ses très bonnes séries, le fait que ce soit l'adaptation d'un roman (Sur ma peau, que je n'ai pas lu, mais quand même !) et enfin parce que la série est portée par Amy Adams qui est une actrice que j'aime beaucoup - notamment pour son rôle dans Premier contact ou encore Nocturnal Animals

Et bien de prime abord, cette série m'a énormément fait penser à Top of the lake avec Elizabeth Moss. 
Le postulat de départ y ressemble étrangement : la disparition de jeunes filles dans un endroit à peu paumé. Même si d'autres éléments peuvent être rapprochés (il faut avoir vu les deux pour s'en rendre compte), on va dire que la comparaison s'arrête ici. 

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Sharp Objects est une série difficile à regarder. Je comprends d'ailleurs pourquoi Amy Adams a refusé de tourner une deuxième saison, ça doit être très éprouvant pour une actrice de devoir se mettre dans ce type de rôle. Et en effet, Camille Preaker est une femme pour le moins tourmentée. 

Après avoir quitté sa ville natale de Wind Gap, elle doit revenir sur ordre de son rédacteur en chef pour suivre l'affaire concernant la disparition de deux adolescentes. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les retrouvailles avec sa famille ne sont pas des plus agréables. Sa mère, Adora (Patricia Clarkson) est une véritable folle, atteinte du syndrome de Münchhausen (ou trouble factice) mais par procuration. C'est-à-dire qu'elle a le besoin de simuler une maladie ou du moins des symptômes afin d'attirer la compassion. Sauf qu'elle, elle rend ses filles malades (au point d'en mourir) afin d'être indispensable pour celles-ci. 

Le petit point négatif c'est qu'au fond, la disparition des adolescentes et amies d'Amma (nom ??), la petite soeur de Camille, est au final un prétexte pour explorer la famille Preaker. Mais faut dire qu'il y en a des choses à dire sur cette famille entre la mère et les filles ! 
Le dernier épisode tout aussi oppressant que les précédents nous révèle une vérité pour le moins glaçante. 

Cette série m'a retourné, elle est tout sauf simple à regarder - j'ai dû mentionner 10% de ce qui se passe dans la saison. Camille est un personnage tourmentée, trop dépressive, trop penchée sur la bouteille, elle est dans l'excès de douleur si je peux le dire ainsi. D'une certaine façon il en va de même pour Amma qui a été façonnée par sa mère et pour laquelle elle semble prête à mourir, excès de soumission, qui mène à un excès de violence.

Je ne sais pas si j'aurais souhaité une deuxième saison, celle-ci était déjà difficile à regarder et même si la fin peut laisser présager une suite, je pense que je préférerais me pencher sur le bouquin - surtout que j'ai entendu qu'il y a quelques différences entre le livre et la série. 









samedi 10 novembre 2018

Le Coin des libraires - #119 Nord-Michigan de Jim Harrison

Mon premier Jim Harrison. Lorsque j'ai commencé à lire des livres de façon "sérieuse", je me suis pas mal intéressée à la littérature américaine et anglaise (en plus de la française), et puis, entre temps, je me suis découvert une grande passion pour la littérature allemande/autrichienne, si bien que j'ai un peu délaissé la littérature américaine. 

J'en lis toujours, mais quand même assez peu au final. Je n'ai pas rencontré les grandes figures du XIXe-XXe siècle américain comme Edith Wharton, Jack London, Charles Bukowski ou encore William Faulkner - cette mini liste d'auteurs est non exhaustive et ne contient que des auteurs que j'aimerais lire, donc par définition, que je n'ai pas encore personnellement découvert. 

Néanmoins, je dois contraster en soulignant que je ne suis pas non plus une vraie bille, j'ai déjà lu Poe, Sallinger, Hemingway, Fitzgerald... 
Et puis, j'ai lu, pleuré, relu, repleuré face à Des souris et des hommes de Steinbeck qui est pour moi un des meilleurs livres jamais écrit au monde. 
Fin voilà, ma culture en littérature américaine est passable, mais mes lectures, bah, elles le sont bien moins. 

J'ai reçu Dalva pour mon anniversaire (ou Noël ?) en 2016. Je ne l'ai pas encore lu non plus. À vrai dire j'ai un peu de mal à me plonger dans un pavé lorsque je n'ai encore rien lu de l'auteur en question. Lorsque j'ai vu que les éditions 10/18 sortait une édition limitée de Nord-Michigan, troisième roman de l'auteur paru aux États-Unis en 1976, je n'ai pas hésité bien longtemps, j'ai commencé par celui-ci car il a été écrit avant Dalva et parce qu'il est plus court, c'était donc pour moi l'occasion de découvrir l'auteur plus rapidement. 


Instituteur dans une bourgade rurale du Nord-Michigan, Joseph coule des jours tranquilles dans la ferme de ses parents. Entre la chasse et la pêche, il partage ses nuits avec Rosalee, l’amie d’enfance, l’éternelle fiancée. Quand survient Catherine, une de ses élèves, âgée de dix-sept ans et très affranchie, déterminée à bouleverser le cours des choses… 

Sur un thème presque banal, Harrison a composé le plus simple mais aussi le plus beau de tous ses romans. 


Après la lecture des premières pages, une question s'impose : dans quoi me suis-je embarquée ? 
Une fois passée les trois pages d'un espèce de prologue, on est catapulté dans la nature, on nous parle de pêche de manière assez pointue quand on y pense. 
Bon, après coup je me suis dit "normal, vu le passif de Joseph, la pêche, la chasse et la nature vont avoir une place importante, si ce n'est centrale dans cette histoire". 

Pourtant, une fois passée les premières pages au sujet de la pêche, je me rends compte que je suis entrée dedans à la vitesse de l'éclair et que ma lecture est pour le moins agréable et enrichissante. 

Il faut dire que le personnage de Joseph, qui m'est apparu comme étranger de prime abord m'a rapidement touché. Ce quadragénaire, instituteur (un peu) aigri rêve d'évasion, plus précisément de l'océan. Déjà, pour moi, un des gros points forts du livre, c'est ce tiraillement, cette hésitation entre terre et mer, entre la chasse et la pêche, entre Rosalee, celle qu'il aime depuis des années et Catherine, celle avec qui il occupe ses journées, celle qui semble être un peu l'illustration de sa crise de la quarantaine. 

C'est une vie banale que nous montre Harrison, une petite vie tranquille de fils de fermier dans le Michigan, près de la Pine River. C'est un lieu commun pour cet auteur, membre du mouvement  nature writing - courant littéraire naît avec le fameux Wilden de Thoreau (si je ne me trompe pas) qui mêle des passages autobiographiques à des réflexions et descriptions de la nature. 

C'est bien ce qu'est Nord-Michigan : un court roman issu du nature writing. 
On y trouve en tout cas bon nombre de descriptions des lieux (qui, d'ailleurs, donne envie de découvrir le nord de cet état) et certains traits du personnage semblable à son auteur. 
À titre d'exemple, il y a évidemment les racines de l'auteur qui, comme son protagoniste, est d'origine suédoise de par ses parents. Il y a également le fait que Jim Harrison est né et a vécu au Michigan. 
Sans doute y en a-t-il d'autres, mais le but de cet article n'est pas de prouver que ce roman fait partie de ce mouvement littéraire américain. 


Nord-Michigan de Jim Harrison, éditions 10/18 collector.


C'est alors dans cette banalité de la vie qu'évolue Joseph, habitant de ce Michigan rural où il n'y a qu'une seule école pour tous les élèves. De ce Michigan où il vit avec sa mère mourante, dernier enfant de la famille à être resté dans les environs - ses soeurs sont parties de ce trou perdu depuis belle lurette -, de ce Michigan où il est hanté par le souvenir de son meilleur ami décédé, Orin, ex-mari de son amour de jeunesse, j'ai nommé Rosalee. 

Las de vivre une vie paisible, sans accroc, il découvre la fraicheur de la nouveauté en la personne de Catherine, ado de 17 ans qui n'est autre qu'une de ses élèves. À partir de là, Joseph va jouer à un jeu dangereux, un jeu qui brûle, qui abîme. Forcément, il va faire souffrir son amour de toujours, forcément il va devoir grandir et alors décider de la suite. Il va devoir faire un choix entre des éléments irréconciliables, entre la terre et la mer. 


Comme je le disais plus haut, j'ai eu du mal avec les premières pages, avec les descriptions de la nature, etc. et puis on comprend vite l'importance de ces descriptions pour l'ambiance d'une part, pour imprimer un paysage, et pour le personnage d'autre part. C'est un personnage fragile, attachant, émotif que l'on découvre. 
Jim Harrison nous offre un tableau passionnant, bucolique du nord du Michigan, et avec lui, l'illustration d'un homme fatigué d'être là où il est, d'être ce qu'il est, mais néanmoins heureux d'être environné de ces paysages si familier, de ces terres pour chasser, des lacs et autres rivières pour pêcher. 
C'est simplement que ce n'est pas l'océan. 


Honnêtement, je me suis plongée dedans un peu au hasard. Avec l'envie de découvrir ce grand monsieur de la littérature américaine du XXe siècle et avec le pressentiment que ce roman allait vraiment être trop centré sur la nature, et pas assez sur le personnage. Je me suis trompée. 
J'ai énormément aimé ce roman, je l'ai trouvé juste et touchant, à l'image du personnage de Joseph. 
Il ne fait pas de doute que je découvrirai d'autres romans de l'auteur, à commencer par Dalva qui m'attend sagement dans ma bibliothèque. 



"Il s’arrêta à l’idée que la vie n’était qu’une danse de mort, qu’il avait traversé trop rapidement le printemps et puis l’été et qu’il était déjà à mi-chemin de l’automne de sa vie. Il fallait vraiment qu’il s’en sorte un peu mieux parce que chacun sait à quoi ressemble l’hiver."
Jim Harrison, Nord-Michigan.





samedi 3 novembre 2018

Le Coin des libraires - #118 La fille qui tressait les nuages de Céline Chevet

La fille qui tressait les nuages me faisait de l'oeil depuis sa sortie, j'avais envie de le lire pour sa couverture, et surtout pour son titre aussi poétique qu'intriguant. Mais malheureusement les ouvrages des éditions du Chat Noir ne sont pas disponibles partout - je n'en avais jamais vu en vrai avant d'ailleurs. 

Quelle n'a donc pas été ma joie lorsque j'ai vu que cet ouvrage figurait dans la Masse critique du mois d'octobre ! Et puis comme vous pouvez le constater, j'ai eu la chance de le recevoir, il ne me restait donc plus qu'à le lire. 
J'en profite pour remercier Babelio et les éditions du Chat Noir pour cette découverte ! 



Saitama-ken, Japon.
Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s’enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d’amour passionnel, de secrets.
Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la sœur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son cœur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés. Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai…
Fable surréaliste, la Fille qui tressait les nuages narre les destins entrecroisés d’un amour perdu, une famille maudite et les tragédies d’une adolescence toujours plus brève.

Catégorisé comme un thriller, que l'on ne se méprenne pas, ce livre ne fait pas franchement peur - même pas du tout je dois dire - mais il n'empêche qu'il y a une ambiance un peu angoissante, ressenti notamment grâce aux personnages, Haru et Souichiro en tête évidemment. 

On suit donc Julian qui n'a pas toujours eu la vie facile. Et pour dire, il est victime de racisme parce qu'il est... à moitié anglais. Alors déjà, j'ai aimé le fait que soit mis en avant sa différence, le fait qu'il soit métis est pour lui un grand désavantage parce qu'il est justement différent des autres. 
On parle énormément du racisme envers les noirs, les arabes ou les asiatiques, mais je n'avais jamais lu de livres où il est question de racisme envers les blancs.
Après il est vrai que je ne m'y connais pas sur le sujet, je n'ai quasiment rien lu en littérature asiatique donc je ne sais pas s'il existe ce genre de discriminations en Asie (et plus particulièrement au Japon puisque c'est le pays dont il est question dans l'histoire). Si quelqu'un peut m'apprendre des choses à ce sujet, je suis mille fois preneuse !!


Revenons en à l'ouvrage en lui-même. 

Une fois ma lecture terminée, je me suis fais plusieurs réflexions : la première était que ce livre s'est lu à une vitesse folle, la deuxième était que cette histoire m'a enthousiasmé parce qu'elle est réellement inspiré du Japon. On retrouve un bon nombre de croyances à travers les personnages ou l'histoire en elle-même. 

Petite parenthèse : si vous me suivez sur Instagram, vous avez sans doute vu ma publication sur l'expo Enfers et fantômes d'Asie, et bien La fille qui tressait les nuages m'a énormément fait penser à cette expo, étant donné qu'il est question de fantôme, d'âme vengeresse et ce genre de chose. 

De prime abord je n'ai pas aimé le personnage de Julian, je l'ai trouvé un peu niais et pas franchement attachant. Au fur et à mesure des pages ça allait mieux, on sent que l'auteure veut donner une épaisseur et une authenticité à chacun de ses personnages et c'est quand même réussi. 
Pour moi, le vrai protagoniste, celui que j'ai véritablement aimé suivre, c'est Akiko. Je considère qu'elle est la véritable enquêtrice, elle met sur la piste, elle fait des recherches. Et puis, c'est entre ses mains que tombe le carnet bleu. 

D'ailleurs, parlons en du carnet bleu. Ah mais j'ai adoré ces passages ! 
L'incrustation d'un récit passé à travers un journal intime qui permet d'en savoir plus sur le présent, c'est quelque chose que j'adore et là encore ça n'a pas manqué. Ce carnet nous en révèle suffisamment pour nous donner envie de creuser sans pour autant nous donner toutes les réponses. 
Et c'est en ça que le dosage est bien réalisé, Céline Chevet est parvenue à écrire une histoire haletante, de prime abord un peu bancal, un peu ado et qui pourtant se révèle passionnante. 


La fille qui tressait les nuages de Céline Chevet aux éditions du Chat Noir.


C'est pour cette raison si je trouve que l'ouvrage se lit très vite : l'intrigue est prenante, on découvre des indices ici et là, mais il faut aller jusqu'au bout pour connaitre le fin mot. 
J'avoue que je n'avais pas vu venir cette fin - ainsi que d'autres éléments qui nous sont dévoilés au fur et à mesure. Elle est bien trouvée et surtout elle s'emboite complètement avec les infirmations glanées au cours du récit. 

La discussion finale entre Julian et Souichiro m'a plu parce qu'elle permet de faire la lumière sur le gros du mystère, de comprendre par exemple pourquoi Julian voit Haru, mais pas Souichiro. 
J'ai été entraînée dans cette histoire, dépaysée par un récit empli de d'âmes vengeresses. C'est exactement le genre d'histoire qui m'intéresse et que j'aime lire. 
Mais finalement, j'aurais aimé que le point de départ ne soit pas la mort de la soeur de Souichiro, je ne trouve pas que ce soit le plus important et c'est peut-être le seul bémol que j'ai à soulever. 
Ça tourne trop autour de l'amour de Julian pour celle-ci. C'est un peu trop mielleux pour moi, mais il n'y a que ça. 

Pour le reste, l'histoire m'a enthousiasmé, j'aurais aimé qu'on voit plus Akiko, qu'elle sorte véritablement de sa place de personnage introverti pour en faire un être fondamental pour l'histoire. J'ai aimé son caractère et sa manière d'être, c'est juste le fait que d'après moi, il aurait été préférable de la voir plus souvent. Après je peux comprendre qu'elle soit reléguée au second plan étant donné que cette histoire est avant tout une histoire familiale, ou plus précisément, une malédiction familiale. 

Enfin la plume de l'auteure est vraiment agréable, elle est poétique, empreinte de surréalisme ce qui m'a énormément plu - en même temps avec un titre comme ça, il était évident que ça allait l'être vous me direz. 

Un bon premier roman pour la collection Neko des éditions du Chat Noir, roman qui inaugure d'ailleurs cette collection. En espérant qu'ils en éditent d'autres dans la même veine et qu'ils soient trouvables autre part que sur internet...


Connaissez vous ce roman ? Ou avez-vous déjà lu des romans des éditions du Chat Noir ? 






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Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...