dimanche 26 mars 2017

Le Coin des libraires - #48 L'homme chauve-souris (#1 Harry Hole) de Jo Nesbø

J'ai reçu Le bonhomme de neige de Jo Nesbø lorsqu'il a été édité dans un très beau coffret par Folio en 2015. Je l'ai lu et j'ai appris après coup que toute une saga mettant en scène ce personnage existait déjà. Sur le moment ça ne m'a pas gêné du tout - la preuve je ne me suis pas dit lors de ma lecture que ce livre faisait partie de tout un univers - et je me souviens avoir bien aimé ma lecture (je l'ai lu il y a plus d'un an maintenant). 

Quand j'ai vu que Folio allait éditer la saga complète, je me suis dit que c'était l'occasion de me les procurer afin de découvrir l'histoire. J'ai tendance à beaucoup aimer les polars/thrillers où l'auteur fait vivre un personnage sur toute une série de tomes (il suffit de voir mon amour pour la saga Kenzie/Gennaro de Lehane) et comme je me suis déjà familiarisé avec l'auteur auparavant, je n'ai pas vraiment hésité. 
J'ai décidé d'acheter deux tomes par mois et d'en lire au moins un - bon ça risque d'être impossible en mars par contre... -, mais je ne vais pas racheter Le bonhomme de neige, ce serait bête parce que je l'ai déjà et aussi parce que je préfère mon édition dans son beau coffret noir. Je ne sais pas non plus si je le relirai après avoir lu le tome 7, je verrai sur le moment. 

Enfin bref, tout ça pour dire que j'ai lu le tome 1 de la saga Harry Hole : L'homme chauve-souris écrit par Jo Nesbø et j'ai beaucoup aimé. 


L’ambassadeur de Norvège en Thaïlande est retrouvé mort dans un bordel de Bangkok, un poignard planté dans le dos et une valise au contenu sulfureux en sa possession. De quoi nuire, de quoi faire très mal… Un meurtre aux allures d’affaire d’État, qui ne doit pas être ébruité. Harry Hole, inspecteur de la police d’Oslo, est choisi pour résoudre l’enquête en toute discrétion. Mafia, commerce du sexe, secrets d’État et drame personnel sont autant de pistes suivies par l’inspecteur scandinave. Une seule certitude, il va devoir affronter un meurtrier rusé et méthodique, qui défie la police et se prépare à commettre de nouveaux crimes.


Comme d'habitude je n'ai pas lu le résumé, alors j'ai été étonné de voir que l'intrigue allait se dérouler en Australie et non en Norvège. J'ai trouvé ça plutôt ambitieux quand l'on sait que c'est le premier tome de la saga, l'auteur aurait pu préférer d'abord écrire sur un lieu qui lui est familier. 
Je crois bien que c'était la première fois que je lisais un livre où l'intrigue se déroulait en Australie et ça m'a beaucoup plu ! Peut-être que c'est aussi justement parce que je n'avais jamais lu de livre qui met en scène ce pays que j'ai bien accroché aussi, je ne sais pas. 

Quoi qu'il en soit, l'auteur s'attarde vraiment sur les problèmes présents en Australie avec notamment le rapport avec les Aborigènes, ce qui permet d'en apprendre un peu plus sur ces premiers habitants de l'Australie, en tout cas, j'ai été contente de pouvoir me documenter un peu sur ce sujet que je ne maîtrise pas du tout. 

Ensuite, comme j'ai lu le tome 8 de la saga, j'avais peur de m'ennuyer ou de savoir au préalable des choses qui ne se sont pas encore passées, mais non, pas du tout. Au contraire, j'ai eu le sentiment d'apprendre à connaître Harry Hole, comme si c'était la première fois que j'entendais parler de lui. On apprend tellement de choses sur lui, sur son passé, sur son tempérament et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur n'est pas franchement tendre avec son héros ! 
Son passé de flic soûlard, son amitié avec Andrew (trop triste), sa relation avec Birgitta (tellement triste) et multitude d'autres choses font que forcément, on s'attache au personnage. Vraiment je l'adore il est extrêmement bien écrit et c'est même plus pour cette raison que j'ai lu le livre aussi vite que pour l'intrigue en elle-même. 

L'homme chauve-souris de Jo Nesbø, édition Folio (2017).

L'intrigue est quand même pas mal, mais quand même pas folle. Toute la partie tueur en série m'a plu - forcément ! -, mais j'ai trouvé qu'on restait trop longtemps sur le même suspect. Du début jusqu'au quoi, trois quarts du bouquin, Harry reste focus sur le même gars alors forcément ça paraît évident que ce n'est pas lui. 
C'est dommage pour le coup ça doit être la seule vraie remarque négative que j'ai à faire sur ce volet, mais quand on y pense ce n'est pas une petite remarque puisqu'au final l'auteur aurait facilement pu réduire son intrigue en arrêtant d'être focalisé sur la même personne encore et encore. 
En revanche, j'ai adoré l'idée qu'Andrew a tout fait dans le but de faire comprendre à Harry qui est le coupable, mais à partir de là, j'avais trouvé qui il cherchait. La fin n'a donc pas été une grande surprise pour moi. 


Le fait d'avoir localisé l'intrigue en Australie créé aussi un horizon d'attente quant à la suite.
Oui, normalement, nous aurions dû rencontrer les membres du commissariat où Harry travaille, son patron, son partenaire. Mais là non, parce que là tout est éphémère, instable et l'auteur nous le fait très bien comprendre en plaçant sur la sellette des personnages que, dans tous les cas, on ne pense pas revoir par la suite.

Je suis donc pressée de me plonger dans les tome II : Les cafards. Je pense que j'aurais un peu l'impression de découvrir une nouvelle histoire puisqu'il me reste encore à rencontrer les personnages du quotidien de Harry en Norvège. Je suis pressée aussi de retrouver cette ambiance propre aux polars nordiques, cette ambiance glaciale qui s'insinue tout au long de l'intrigue et renforce le sentiment d'intense rudesse qui émane de cette littérature.


"Je suis juste l’une de ces très nombreuses âmes esseulées qui tentent de vivre sur cette terre. J’essaie de m’en tirer sans faire trop d’erreurs fatales. Il m’arrive parfois même d’avoir suffisamment pris le dessus pour essayer d’accomplir quelque chose de bien. C’est tout."

Jo Nesbo, L'homme chauve-souris.





lundi 20 mars 2017

Le Coin des libraires - #47 La Mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé

Laurent Gaudé est un auteur que je n'avais jamais lu avant La Mort du roi Tsongor. Il faisait partie de ces auteurs que je connais de nom, généralement le titre de son livre le plus connu, mais ça s'arrête là.
La Mort de roi Tsongor faisait partie de ces livres que j'aimerais lire un jour, mais à qui je ne donne pas la priorité. À vrai dire, ce qui m'a décidé a été la couverture que Babel a éditée pour Noël dernier. 
Aujourd'hui, il faut que je remercie les éditions Actes Sud parce que c'est grâce cette belle couverture qu'ils ont éditée que j'ai découvert ce si beau roman. 


Contrairement à ce que je pensais, je l'ai lu très peu de temps après l'avoir acheté. Je l'ai aussi rapidement lu parce qu'il est court, mais aussi parce que je voulais absolument savoir ce qui allait se passer ! 



Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s'éteint; son plus jeune fils s'en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré et aussi le haïssable roi Tsongor.
Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.



Contre toute attente, ce n'est pas le genre d'histoire (récit épique) que je lis d'ordinaire, mais pour tout dire, je ne savais pas à quoi je m'attaquais avant de le commencer alors ça ne m'a pas réellement perturbé. Il faut dire aussi que la lecture est très agréable et on immerge rapidement dans toute cette ambiance antique et du coup, ça m'a beaucoup fait penser aux tragédies classiques donc du coup, bah j'ai vraiment bien aimé quoi. 

Ce que nous révèle le titre est très rapidement résolu si bien que l'on ne va pas suivre la vie de Tsongor avant sa mort, mais plutôt sa descendance après sa mort. Dès le premier chapitre, l'issue semble déjà toute trouvée et il ne nous reste plus qu'à attendre que la prophétie du père Tsongor se réalise. Et puis, il y a l'histoire de Tsongor qui refuse de partir, qui donne une quête à la limite de l'impossible à son fils cadet et lui déclare qu'il doit accomplir sa tâche avant de lui donner une pièce qui lui permettra de s'en aller, de ne plus être bloqué entre les deux mondes. 

Sans que personne ne le souhaite réellement les évènements sont déchirants et tragiques : 
Pour Katabolonga, sans doute mon personnage favori - avec Souba - parce qu'il se devait de tuer Tsongor, parce que son histoire passée est atroce et malgré tout, il renonce à cette promesse faite il y a plusieurs décennies, il fait preuve d'une humanité et il est tellement touchant dans sa façon d'être toujours là. Quoi qu'il arrive, dans la vie, dans la mort, jusqu'au bout. 
Pour Samilia, celle qui allait se marier, être heureuse et vivre une belle vie et en fait, bah non, et ce, pour des enfantillages dirait-on. Elle est celle qui va se retrouver disputée, découpée en deux entre son futur mari, le prince Kouame et son vieil ami avec qui elle a grandi, Sango Kerim. Elle prend une décision qui n'en sera même pas réellement une finalement, en tout cas, elle ne changera pas grand chose à l'issue de la bataille. Comme le dit si bien Laurent Gaudé en titre de chapitre, Samilia finit par être l'oubliée. Celle qui était le centre d'attention et la raison de tout ce sang versé se retrouve déchue, une véritable paria. 
Pour les fils de Tsongor également, ils se sont déchirés par vanité, pour finalement vivre exactement le même temps (j'ai trouvé cette marque d'ironie excellente !) et aussi évidemment pour Tsongor lui-même qui se retrouve à subir une douleur insoutenable tout en étant mort, tout en attendant d'être libéré et de pouvoir s'en aller. 

Pour Souba, je n'arrive pas à me prononcer, sa quête lui a-t-elle été bénéfique ? Quand même oui puisqu'elle lui a empêché d'être à Massaba (la ville où se situe l'action) durant toute la durée de la guerre, il n'a pas été contaminé par toute cette folie survenue chez lui. Le fait d'être parti seul en exil aux quatre coins du royaume des Tsongor lui a sans doute évité la mort, mais sa finalité n'est-elle pas pire ou équivalente ? Que lui reste-t-il si ce n'est avoir libéré son père ? 

La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé, éditions Babel.

Décidément beaucoup de questions se posent à la lecture de ce roman. Peut-être parce que les personnages sont lointains, ils viennent d'une autre époque, n'ont pas les mêmes traditions/coutumes, mais ce sont les sentiments des personnages qui ne nous sont pas réellement donnés excepté pour Souba - décidément les chapitres sur lui m'ont vraiment plu ! 
Je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir rencontré les enfants Tsongor, ou les deux chefs de guerre et c'est dommage parce qu'ils sont présents dans une bonne partie de l'oeuvre. 

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, comme je le disais plus tôt, la finalité est tragique et l'on se croirait en train de lire une pièce de Racine, on sait que ça finira mal, on le sait pertinemment et on persiste quand même, c'est fatal. Sinon, c'est une histoire barbare, l'humain ne compte plus, il est perdu dans les méandres de l'orgueil, de l'honneur et le gain. 
Des années de destruction pour des poussières. 

Ça, j'ai adoré, la façon presque sadique de l'auteur de nous raconter une histoire tout à fait hors norme dans le sens où tout pourrait bien se passer ou même se rattraper au fil des années, mais pourtant non. La bêtise et l'honneur - ce mot résonne tellement dans le texte qu'on croirait Don Rodrigue face au père de Chimène - sont tellement inattaquables que forcément rien de bon ne peut en sortir. Il aurait été bien que l'un des deux finissent par capituler, finisse par grandir, mais non, autant faire la guerre, parce qu'après tout, pourquoi ne la ferions-nous pas ? 
À la fin de cette lecture, la seule réflexion qui vient est "quel gâchis", pas d'avoir lu ce livre non, absolument pas ! quel gâchis de voir à quel point on peut aller aussi loin pour peu de chose, à quel point il suffit d'un rien pour que tout bascule et qu'un empire s'effondre. 

Peut-être était-ce la punition de Tsongor pour avoir fait la guerre durant tant d'années, pour avoir tué autant de monde pour être le roi d'un immense territoire. Katabolonga ne s'est pas lui-même vengé, mais peut-être que la vie l'a fait d'elle-même et que ce n'est qu'un juste retour de médaille ? 

Vous l'aurez donc compris j'ai adoré ce livre, son histoire et la manière avec laquelle l'auteur a été cruel avec ses personnages en ne leur laissant aucun répit. Prêts à tout, ils se mènent à leur perte, parfois avec une ironie sinistre. 


"Il revoyait un monde disparu. Il arpentait des rues déjà englouties par le passé. Il était comme un survivant stupide qui voit toute une génération d’hommes mourir et reste seul, hébété, au milieu d’un monde sans nom."
Laurent Gaudé, La mort du roi Tsongor.






samedi 11 mars 2017

Le Coin des libraires - #46 Si c'est un homme de Primo Levi + Les naufragés et les rescapés

Je trouve ça toujours très délicat de discourir au sujet d'une oeuvre telle que Si c'est un homme. Le propos en lui-même est très dur humainement parlant et en qualité de témoin de l'histoire, ce livre n'est pas le genre de livre que l'on peut critiquer comme si on parlait d'un roman. 

Savoir que cette atroce vie décrite dans les témoignages du génocide de la Seconde Guerre mondiale (ou de tout autre génocide d'ailleurs) a réellement existé donne une tournure toute autre quant à l'appréciation du livre. Que l'on aime ou non le style de l'auteur, ça ne compte pas, pas une seule seconde, parce que le but, ce n'est pas de faire un exercice de style, c'est bel et bien de décrire une odieuse réalité, de la décrire avec des mots "communs", des mots que, dans notre confort, nous utilisons sans en sentir pleinement la signification. 


Il me paraît bête de revenir moi-même sur l'histoire, pour ceux qui l'ont lu, ils n'ont sans doute pas besoin d'une piqûre de rappel, pour les autres, Si c'est un homme est une oeuvre incontournable, une oeuvre qui doit être lue rien que pour sa propre conscience je pense. 

Je ne sais même plus depuis quand je voulais ce livre, je ne m'en souviens pas, mais en tout cas il figurait toujours sur ma liste de livres à acheter réalisée il y a plus de quatre ans ! Voilà que j'attends jusqu'au moment où il n'est plus question de vouloir le lire, mais de devoir le lire (pour un cours). Contrairement à ces oeuvres que l'on étudie et dont l'on sait qu'elles seront d'un ennui mortel, j'étais persuadé que ce ne serait pas le cas avec celle-ci. Simplement parce que c'est un témoignage des camps, parce que ça traite d'un sujet que j'adore lire, étudier, approfondir. 
Surtout, sans même y faire attention, je me suis retrouvée avec deux lectures qui traitent du même sujet, autant dire que durant cette semaine-là, j'ai été servi ! 


Sans parler du calvaire, de l'enfer qu'a vécu l'auteur - ainsi que tous les déportés - Si c'est un homme renferme tout un questionnement sur l'Homme et sur ses capacités à vivre. On trouve aussi un certain aspect "expérimental" par le biais d'interrogations sur les conditions de l'homme seul, mis à l'écart et qui doit donc compter sur lui-même et personne d'autre. 
Raconter quelque chose d'aussi ignoble, c'est tenter de mettre des mots sur ce que l'on ne peut pas décrire, c'est tenter de comprendre et de l'illustrer pour le faire partager. Le pathos est inexistant dans Si c'est un homme, simplement parce que ce n'est pas un livre destiné à émouvoir, c'est un livre destiné à expliquer, à montrer que l'horreur est possible et qu'il ne faut pas que l'humanité l'oublie. 

Si c'est un homme, Primo Levi, édition Pocket.

C'est vrai que j'ai longtemps repoussé cette lecture parce que j'avais peur que ce soit trop "clinique", détaché et ça l'est dans un certain sens. Mais dans un autre, c'est tellement évident, normal presque. Comment peut-on tenter d'écrire quelque chose comme ça, en en ressentant toute la douleur et en restant passif ? C'est ici que Primo Levi a parfaitement joué son coup. Il n'est pas un écrivain, il est un "écrivain-témoin" comme il s'appelle lui-même, son but, c'est de venir témoigner, de dire ce qu'il a vu et entendu, pas de créer une espèce de fil narratif ou quoi que ce soit. Il n'en rajoute pas parce qu'il n'y a pas besoin, mais aussi parce qu'il ne sait pas, tout simplement. 

Il ne mentionne pas les chambres à gaz, mais c'est normal puisqu'il n'y en avait pas sur son lager (mot allemand pour désigner le camp et que Levi utilise), pourquoi en aurait-il donc parlé ? Ici, il n'y a pas de fiction ou de "souvenirs arrangeants" qui se mêlent à la réalité, non, il n'y a que la réalité. 
Cette réalité s'impose à nous d'autant plus qu'elle repose sur certaines choses qui peuvent nous paraître "futiles" comme le fait de se procurer une cuillère, ou même du fil de fer rien que pour pouvoir nouer des chaussures. L'auteur nous montre à quel point toute une multitude de petites choses peuvent mener à la survie et ainsi éviter la mort.

Les descriptions sont très minutieuses parce que c'est ce qui compte le plus : exemplifier puis s'interroger. La haine et la vengeance sont absentes du récit parce que la volonté de l'auteur est simplement de dire, de raconter pour que ça ne se produise plus jamais.


Je suis toujours subjuguée face à la force de ces personnes qui ont le courage et la volonté de parler de leur expérience, de revenir sur des souffrances inimaginables, pour raconter et peut-être se libérer un peu d'un poids en le faisant et en permettant aux autres d'essayer de comprendre.
Je suis hébétée à chaque fois devant tant d'horreurs, pourtant je sais, je sais ce qu'il s'est passé, depuis longtemps maintenant, et pourtant dès que j'en lis, je suis choquée (je ne suis pas certaine que ce soit le terme approprié) comme si c'était la première fois. C'est souvent ce qu'il se passe quand on se heurte à quelque chose qu'on ne comprend pas et dont on a conscience qu'on ne le comprendra jamais, je crois.

Quoi qu'il en soit, je n'oublierai jamais ce livre, il m'a marqué comme tant d'autres, mais pas pour la même raison. Pour moi, il compte tout autant qu'Au nom de tous les miens de Martin Gray (aussi sur la WWII) même si ce dernier possède une large part fictionnelle (de ce que j'ai entendu) que n'a pas Si c'est un homme.



"Les souvenirs de notre vie d’autrefois nous revenaient encore, mais vaporeux et lointains, et par là même pénétrés de douceur et de tristesse, comme le sont les souvenirs de la petite enfance et de toute chose révolue. En revanche, l’entrée au camp marquait pour chacun de nous la première étape d’une tout autre série de souvenirs, cruels et proches ceux-là, et sans cesse ravivés par l’expérience présente, comme le seraient des blessures chaque jour rouvertes."

Primo Levi, Si c'est un homme.



  • Les naufragés et les rescapés


Voilà quarante ans que Primo Levi est revenu du lager, qu'il a repris une vie ayant un semblant de normalité. Celui-ci nous livre un roman rempli d'interrogations, de réflexions personnelles, de rétrospection aussi. On retrouve donc tout un tas de questionnement au sujet des bourreaux - j'ai particulièrement aimé le chapitre où l'auteur explique qu'il a reçu un bon nombre de lettres d'Allemands après la publication de Si c'est un homme en Allemagne. Cette "exploration" et ces tentatives d'explications ne sont pas réellement satisfaisantes, même si l'on comprend qu'il faut s'en contenter, car il n'y en aura pas d'autres.
J'ai aimé aussi le chapitre au sujet des Sonderkommandos, ces commandos chargés de sortir les morts des douches, de les mettre dans les crématoires, etc. Ce chapitre fait énormément réfléchir sur la culpabilité de ces hommes. D'un côté, ils acceptaient de "participer" au massacre, d'un autre, c'était ça ou la mort, mais il faut savoir que dans tous les cas, la mort leur était destinée puisque chaque membre de ces commandos étaient remplacés tous les quatre mois environ.
Il y a aussi tout une réflexion sur l'oubli, sur les souvenirs qui ne sont peut-être pas toujours très fiables surtout après un certain nombre d'années.

Une fois encore, Primo Levi s'interroge sur l'humanité en tant que tel, sur la cruauté sans nom présente dans les camps. Néanmoins,  à la fin de cette lecture, une question subsiste : lui qui voyait le lager comme une expérience "pédagogique", lui qui a survécu quarante ans après sa libération, pourquoi décider de mourir maintenant ?

Contrairement à d'autres récits de témoignage (pas forcément sur la WWII) qui sont désespérés et dégoutés de la vie, Primo Levi choisi le parti de l'optimisme - si je puis dire - pour finalement s'ôter la vie, non, vraiment, l'incompréhension demeure.


Les naufragés et les rescapés, Primo Levi, édition Arcades Gallimard.


C'est avec une immense modestie que j'ai lu ces deux oeuvres de Primo Levi. Il y a de ces auteurs comme ça où seule l'histoire compte, les livres de cet auteur en font partie. Il n'est pas question de style ou autre, non il est question de rapporter un témoignage qui soit réel, un témoignage qui permet aux générations futures comme la mienne ou la suivante de connaitre, de savoir ce qu'a été la Seconde Guerre mondiale autre part que dans les bouquins d'histoire.







mardi 7 mars 2017

Le Coin des libraires - #45 La Chambre d'ami de James Lasdun

Deuxième roman - après La Fille du train - des éditions Sonatine que je découvre, et ce, grâce à Babelio (& à la maison d'édition !) une fois encore. 

Je regarde souvent les livres de chez eux, mais je n'ai jamais sauté le pas, pour deux raisons très simples, la première est qu'ils sont généralement assez chers et la deuxième, parce qu'il y a d'autres livres que j'aimerais lire avant, d'autres maisons d'édition qui me plaisent autant - si ce n'est plus - alors forcément, quand on me donne la possibilité de recevoir un livre avant sa sortie officielle (qui est le 9 mars) bah, je saute sur l'occasion ! 

Étant en plein dans mes lectures pour la fac, j'avais un peu peur qu'il soit trop gros et que je n'ai pas vraiment le temps de le lire, finalement, il est plus petit que je le pensais (un peu plus de 240 pages) donc ça a été. 

 Entre Françoise Sagan et Patricia Highsmith, un huis clos délicieusement pervers !



Imaginez un cadre de rêve : une luxueuse résidence d’été au milieu des montagnes.

Placez-y un trio de personnages troubles : Charlie, un riche banquier new-yorkais, sa femme Chloe et Matthew, le cousin de Charlie, un cuisinier dont l’existence part un peu à la dérive.
Le décor est posé, les pièces sur l’échiquier. En dire plus serait criminel.
Passion, drame, trahison, adultère, meurtre : rien ne manquera à votre plaisir.

Avec cette peinture d’un couple bourgeois qui, sous des apparences parfaites, recèle bien des secrets et des mensonges, James Lasdun évoque à la fois les univers de Françoise Sagan, de Claude Chabrol et de Patricia Highsmith. Autant dire que le suspense, l’intelligence et le plaisir sont au rendez-vous de ce roman aux rebondissements multiples, où chacun est à la fois coupable et victime de sa nature profonde. Un délice.



Bon autant le dire tout de suite, je trouve que le fait de citer deux auteures qui ont fait leur preuve n'est absolument pas un gage de confiance, et surtout, je ne suis pas forcément d'accord - pour ce qui est de Sagan en tout cas et je ne peux pas me prononcer au sujet de Patricia Highsmith étant donné que je n'ai jamais rien lu d'elle. 

La Chambre d'ami nous plonge aux États-Unis, dans la ville relativement tranquille d'Aurélia. On va y rencontrer trois personnages hauts en couleur : Andrew (le narrateur) qui est le cousin de Charlie, un banquier pas très net et Chloé, la femme de ce dernier. 

J'ai trouvé la mise en place très longue, j'ai eu énormément de mal à entrer dedans parce que je dois avouer que ça ne m'intéressait pas particulièrement. Le personnage d'Andrew est antipathique (du moins au début) et surtout, ouais, je n'étais pas transporté. 
La première partie du roman ne m'a pas du tout convaincu, j'étais un peu blasé parce que je savais qu'il allait y avoir un meurtre, c'était obligé, mais qui allait tuer qui ? 

C'est dans les 150 dernières pages que j'ai commencé à vraiment rentrer dedans grâce à cette question, je n'arrivais pas à savoir qui allait passer à l'acte entre les trois, et si la victime serait un membre du trio ou non. Le rythme très lent amène une certaine moiteur, une angoisse parce qu'il ne se passe rien et que l'on sait qu'il devrait se passer quelque chose. 
Les événements s'accélèrent tellement que j'en suis venue à ressentir une certaine gêne, vraiment, je me sentais mal à l'aise face à la narration parce que le personnage d'Andrew est très... particulier pour ne pas dire complètement pervers. 

La Chambre d'ami de James Ladsun, édition Sonatine.

Suivre le point de vue d'Andrew, c'est accepter d'être dans la tête d'un puissant manipulateur qui élabore une véritable machination de façon qui paraît être innocente de prime abords - l'est-elle réellement ? 
Ses justifications du début s'effritent petit à petit pour mener à un véritable rejet de tout. Tout s'emboîte et il nous est impossible de lui trouver des raisons, d'expliquer ses actes de façon rationnelle. Peu à peu, on sent que tout ne tourne pas rond chez lui - en particulier au moment où Chloé partage ses craintes à Grollier et on en vient à se demander : est-il comme on pense qu'il est ? 

Suivre le point de vue d'Andrew, c'est aussi accepter de porter un voile, de ne pas voir les autres personnages comme ils sont réellement. Je n'ai pas eu le sentiment d'avoir connu Charlie ou même Chloé, parce que la façon dont Andrew les voit ne semble pas être la réalité. Charlie est-il réellement une raclure ou est-ce surtout l'imagination du narrateur ? dans le fond, Chloé n'est-elle pas qu'une garce qui se voile la face ? 

Tout s'enchaîne rapidement au point que j'en suis venue à avoir peur de le terminer. J'avais peur que le coupable s'en sorte et paradoxalement j'avais peur que justice soit faite. D'une page à l'autre on pense que ça y est, l'histoire est réglée, pour finalement se rendre compte qu'il n'en est rien et que le danger rôde toujours. 

C'est un huis-clos qui étouffe simplement parce qu'il ne se passe pas grand chose (en résumé une journée = petit déjeuner + sortie en ville pour faire des courses pour le dîner ou petite baignade dans la piscine + dîner) - peut-être que c'est dans l'ennui que se fait la comparaison à Sagan ? 
Pourtant, l'ambiance est tellement lourde comme les grosses gouttes de pluie battants sur le bungalow ou alors moite comme l'air. On est tellement manipulé qu'on en vient à se demander où se trouve les torts et on en ressort finalement avec la conclusion que tout le monde est fautif. La résolution ne m'a pas particulièrement plu, je l'ai trouvé logique, mais également très basique. 

Par contre, pourquoi ce titre ? Je ne comprends pas et j'ai beau m'interroger, je ne trouve pas de rapport, il aurait été limite plus judicieux de l'appeler "le bungalow" puisque c'est là où dort Andrew et pas dans la chambre d'ami. Surtout qu'au passage, ça n'a aucun rapport avec le titre original qui est The Fall Guy.
Pour ma part, c'est une erreur d'interprétation ou je ne sais quoi de la part des traducteurs. Par ailleurs, certaines tournures de phrases m'ont même gênée par moment parce qu'elles sont simplement fausses. 
Par exemple : "[...] et elle avait été manifestement émue parce qu'il lui avait à lui dire." (page 241). 








samedi 4 mars 2017

Bilan - #8 Février 2017

Ce mois de février est passé à une vitesse, je n'ai même pas eu le temps d'y penser que le mois était déjà terminé ! 



  • Littérature

Côté lecture j'ai quand même découvert de belles oeuvres. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de rattraper mon retard dans les publications, mais bon, le principal c'est que je fasse les choses à mon rythme et que j'y prenne toujours du plaisir. 

La majeure partie des livres que j'ai lu ce mois-ci ont ou vont faire l'objet d'un article, alors je ne vais pas répéter ici ce que je dirais plus tard. Pour cette raison, j'ai décidé de vous parler un peu de ma lecture en cours : Dans le nu de la vie de Jean Hatzfeld


  • Dans le nu de la vie de Jean Hatzfeld. 

On parle toujours beaucoup du génocide juif dans la littérature (ou les arts en général), mais on parle peu, voire pas du tout du génocide qui a frappé le Rwanda en 1994. Certes, ce dernier a eu lieu il y a beaucoup moins longtemps, mais il n'empêche que c'est carrément un pan de l'histoire qui passe à la trappe pour la plupart d'entre nous. 

Concrètement, j'ai découvert ce livre - et cet auteur - parce qu'il faut que je le lise pour un cours sur la littérature du témoignage, sinon, je pense que je n'aurais simplement jamais entendu parler de son existence. 
Avant de l'entamer, je me suis demandée ce que je sais du génocide du Rwanda - même ce que je sais du pays en général - et, là vérité, c'est que je n'en sais pas grand chose. Ce n'est pas un pays dont l'on parle souvent et, surtout, ce n'est pas quelque chose que l'on étudie au lycée comme c'est le cas de la Seconde Guerre mondiale. 

Jean Hatzfeld, Dans le nu de la vie.

Je n'arrive pas à trouver de raison à ce manquement, peut-être que c'est "loin de nous" alors on ne se sent pas concerné, peut-être qu'il faudrait commencer à considérer toutes les ethnies pour ce qu'elles sont, aussi. 

Ce livre est riche en informations sur les tueries qui ont eu lieu en 1994 au Rwanda. On apprend que les Hutus ont littéralement massacré à la machette leurs voisins (et amis pour certains), les Tutsis sans raison - déjà parce qu'il n'y a aucune raison à donner à ça, mais plusieurs hypothèses sont avancées dans le livre quant aux motivations des Hutus. 
L'auteur a consacré son livre aux témoignages des marais du pays pour la plupart. Composé de quatorze chapitres (un chapitre = un témoignage différent). On accède à plusieurs récits d'une même survie pour ces Rwandais(es) qui ne comprennent pas, qui ont tout perdus et qui doivent se reconstruire. Beaucoup se répètent, ce qui vient confirmer les propos de chacun et surtout, c'est rempli d'une sincérité, d'une objectivité telle que c'est hallucinant de voir à quel point des êtres humains qui ont vécu l'horreur ne souhaitent pas forcément que la vengeance. 

Comme tout témoignage sur la Seconde Guerre mondiale, Dans le nu de la vie doit être lu déjà pour reconnaître le fait que le Rwanda a bien fait l'objet d'un génocide, mais aussi parce que c'est une partie de l'histoire qui compte toute autant qu'une autre, et qu'il ne faut pas la faire disparaître en la mettant de côté. 


  • Cinéma 

J'ai eu le plaisir de voir plus de films lors du mois de février que lors de janvier. J'ai notamment pu voir Loving de Jeff Nichols qui est sorti le 14 février. À la base, je comptais écrire un article dessus, et puis finalement, à la sortie, je me suis dit que je n'avais pas tant de choses à dire. Je l'ai d'une certaine façon trouvée très beau, mais j'ai un peu été déçu. Faut dire, c'était LE film que je voulais voir en ce début d'année 2017 et j'ai trouvé la performance des acteurs (surtout Ruth Negga en fait) un peu trop passives et la réalisation manquait cruellement d'originalité. Dit comme ça, c'est un peu violent c'est vrai, surtout que je le conseille quand même, parce qu'il faut bien le dire, il reste un très bon film !
Mais donc aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'un autre film que j'ai pu voir lors du mois de février et il s'agit de Nocturnal Animals de Tom Ford.


  • Nocturnal Animals 

J'ai vu la bande-annonce il y a quelques mois et là, je savais, je savais que j'aurais envie de le voir. La bande-annonce m'a énormément intrigué et retrouver Amy Adams et Jake Gyllenhaal dans un même film me donnait pas mal envie, il faut bien le dire. 

Impossible d'aller le voir à sa sortie, j'ai donc dû attendre un peu. 
Très rapidement, Nocturnal Animals c'est un film avec une double narration : d'un côté nous suivons Susan Morrow (Amy Adams) dans la "réalité" où elle est mariée, elle travaille dans l'art et d'un autre, nous est raconté l'histoire du roman de son ex-mari Tony (Jake Gyllenhaal) nommé Nocturnal Animals.
Ce film est extrêmement énigmatique parce qu'on s'y perd facilement, parce qu'on ne sait pas réellement si cette histoire sort de la tête de son auteur ou si elle a existé. Et puis, on ne rencontre jamais Tony dans la vraie vie, on ne le voit qu'à travers son roman, dans la perception qu'en a Susan lors de sa lecture.
J'aime beaucoup Amy Adams en tant qu'actrice, mais ici, son rôle passait au second plan par rapport à l'histoire de Tony qui est juste folle quoi ! 

En plus, j'ai eu la bonne surprise d'y voir Michael Shannon - une coïncidence de la retrouver dans un film après avoir vu Frank & Lola dans lequel il joue - acteur que j'aime vraiment beaucoup. Une fois de plus il joue magnifiquement bien et son duo avec Tony est très touchant dans sa façon de vouloir se battre pour avoir justice.

Même si je suis restée un peu sur ma faim - faut dire que la dernière scène laisse un gros point d'interrogation quand même - j'ai adoré ! Je n'ai pas vu le temps passer et surtout j'avais tellement l'impression d'y être. J'ai trouvé que pour la réalisation, Tom Ford avait de très bonnes idées par moment, mais pas sur la totalité du film, ce qui est dommage.

Nocturnal Animals fait partie de ces films où on ne comprend pas pourquoi ils sont restés seulement deux semaines à l'affiche, ceux qui passent relativement inaperçus, mais qui mériteraient d'être vus.


Nocturnal Animals (2017), Tom Ford

  • Série
Je ne savais pas de quelle série j'allais vous parler cette fois, parce que j'en regarde vraiment beaucoup et que je ne peux pas écrire sur toutes et parce que je voulais une série dont la saison s'est terminée au mois de février. J'ai alors choisi Timeless

  • Timeless

Timeless est une série de la CW qui traite des voyages temporels - vraiment très en vogue depuis quelque temps déjà et plus encore depuis la rentrée dernière. On suit trois personnages très différents les uns des autres, mais qui vont se rencontrer, travailler ensemble pour éviter que l'Histoire (oui oui, avec un grand H) ne change. Chaque épisode se situe dans une période historique différente si bien que l'on va rencontrer Lincoln, Bonnie & Clyde, Al Capone, plein de beau monde quoi !

Sans être franchement transcendante, la série se laisse regarder facilement. Les personnages sont attachants en particulier le trio, qui forme une très bonne équipe. Le fait que ce soit une femme un peu au centre de tout est intéressant, mais j'ai surtout aimé le fait qu'elle soit une historienne. C'est un métier dont on parle peu dans les séries (en tout cas dans celle que je regarde) et souvent les voyages dans le temps ne sont pas organisés en présence d'un(e) historien(ne) afin de pouvoir se fondre parmi la population.

Pour donner un point de comparaison à Timeless, je vais très rapidement parler de la série Fréquency, également diffusée sur CW. Elle traite du même thème et a commencé en même temps, c'est-à-dire en septembre/octobre 2016.
Les deux nous proposent une femme comme personnage principal ce qui est plutôt un bon point, faut bien le dire. Par contre, la réelle différence entre les deux se trouvent au niveau de la pitié que l'on souhaite que le spectateur ressente.
Dans Timeless, il est question de la perte de l'être aimé et aussi d'un membre de la famille, dans Frequency, il est question d'empêcher la mort du père de l'héroïne (puis de la mère), mais aussi de retrouver son petit ami après avoir changé le présent en changeant le passé.
Comme on le voit il y a des similitudes, mais on remarque très rapidement que ce n'est pas traité de la même façon. Timeless prend le partie de l'humanité dans sa globalité, du monde qu'il faut sauver en quelque sorte, tandis que Frequency s'attache à une famille, aux parents de notre héroïne. Forcément, on trouve une forte dose de pathos et c'est vraiment dommage parce que ça nuit à la série plus qu'autre chose.
Enfin bref, tout ça pour dire qu'entre ces deux séries, on trouve autant de points communs que de différence et que, personnellement, j'ai préféré Timeless.




En plus, faut quand même dire qu'elle a été en partie créée par Eric Kripke qui n'est autre que le créateur de Supernatural, sans doute l'une des meilleures séries au monde alors forcément ça donne envie ! Et puis aussi, j'aimerais tellement que Lucy termine avec Wyatt alors rien que pour ça, je voudrais qu'il y ait une saison 2 !




















Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...