samedi 29 octobre 2016

Le Coin des libraires - #37 Clair de femme de Romain Gary

Premier livre que je lis de cet auteur, pourtant, ça fait un petit bout de temps que j'ai Gros câlin et La Promesse de l'aube
Je pense qu'il n'y a plus besoin de présenter Romain Gary, auteur considéré comme classique du siècle passé entre-autre pour La Promesse de l'aube (1960) et La Vie devant soi (1975). Auteur relativement prolifique avec je crois, une quarantaine de livres à son actif, ouais rien que ça. 

Ça fait longtemps maintenant que j'aimerais lire La Promesse de l'aube, mais comme souvent pour des auteurs qui ont fait leur preuve par le passé, je préfère débuter non pas par une des œuvres les plus connus, mais au contraire, par un texte un peu plus court, histoire de découvrir la plume de l'auteur, de m'y familiariser avant de lire une œuvre plus conséquente. C'est pour cette raison que j'ai décidé de débuter avec Clair de femme.

"Il y avait des moments de panique et de vide, des échos de rires, des flambées de souvenirs, la fatigue fouillait dans le tout-à-l’égout de la mémoire et rejetait à la surface des bribes de bonheur. Le reste était angoisse et remords. Chaque minute qui passait paraissait arrachée à un temps fossilisé."

Romain Gary, Clair de femme.

Résumé éditions Folio 

Clair de femme, c'est une histoire de mort, une histoire d'accident, des histoires d'amour. C'est Michel & Lydia, Lydia & Alain, Michel & Yannick. L'auteur s'est penché sur les destins amoureux qui se sont brisés après des années de vie commune. 
Dès la première page, on sent que c'est une histoire sur la durée, que c'est l'histoire de plusieurs vies qui ont déjà bien vécu comme en témoignent les cheveux blancs de Lydia qui est proche de la cinquantaine. 
On va donc suivre Michel qui erre ici et là dans Paris, à la recherche d'on ne sait quoi. Il va rencontrer Lydia et va alors débuter une étrange relation entre eux. 

En y repensant, je ne trouve pas qu'on s'identifie réellement aux personnages que sont Lydia et Michel, en tout cas je les ai trouvés bien trop différent par rapport à moi pour y déceler une quelconque affinité. Par exemple, les égarements de Michel - je pense à ses rencontres avec le senior Galba - ne m'ont pas particulièrement intéressé, tout ce que je voulais savoir, connaître, c'était son passé, la cause de son chagrin si profond. 

Je distingue les personnages de leurs sentiments, simplement parce que j'ai été profondément touché par les sentiments de ceux-ci, que ce soit Lydia envers son mari ou Michel envers sa femme, mais je n'ai rien ressenti de particulier pour les personnages en tant que telle. Je veux dire, au final on ne sait pas grand chose d'eux, et la rapidité du récit ne permet pas vraiment de s'attacher à eux. J'entends par là que je n'ai pas eu véritablement envie de les connaître en dehors de leur relation amoureuse passée. Ils sont pour moi des stéréotypes amoureux et non des personnes à proprement parler. 

J'ai ressenti une profonde empathie pour ces deux personnages complètement paumés qui n'existent, qui ne vivent simplement que parce qu'ils le doivent. Sans me sentir proche d'eux, j'aurais aimé pouvoir être présente et poser ma main sur leur épaule, leur dire que c'est dur, que ça le sera encore longtemps, mais qu'ils s'en sortiront. 

Clair de femme de Romain Gary, édition Folio.

Comme je le dis plus haut, je me suis attachée, je ne me suis pas identifiée. Je voulais comprendre, apprendre comment deux êtres qui se sont aimés depuis leur rencontre peuvent se perdre. 
Michel est celui qui se retrouve à la dérive après avoir trop aimé, comment vivre quand ce pour quoi l'on respire ne va bientôt plus exister ? Comment réussir à remonter la pente quand ce pour quoi l'on pense être destiné va s'éteindre à cause de la maladie ? 
Lydia est rongée par son passé, elle s'interroge, quand a-t-elle arrêté d'aimer son mari ? était-ce avant l'accident qui a tué sa petite fille ou à ce moment-là, quand Alain n'est plus devenu que l'ombre de lui-même, un homme avec des lésions au cerveau qui ne lui permettent plus de s'exprimer correctement ? 

J'ai trouvé que le roman apparaît un peu comme un manuel du couple, qu'est-ce qu'un couple, comment se forme-t-il, quand sait-on que c'est véritablement un couple et non : "Deux malheureux qui ont fait une erreur d'aiguillage et qui se sont trouvés ensemble...". 
Romain Gary réfléchit sur l'essence même du couple et ce qu'il représente, chose que j'ai trouvée particulièrement intéressante. 

Le style de l'auteur est absolument magnifique, certaines de ses phrases sont sublimes. Il a une telle façon de parler du destin amoureux, de la blessure causée par le fait de ne plus aimer, par les accidents ou la maladie que ç'en est parfois douloureux. 
Certains passages sont cruels tellement ils sont tristes, comme ce moment où justement on apprend que Yannick est atteinte d'un cancer, mais dans cette cruauté, dans cette horreur qu'est la maladie et sur le long terme la perte de l'être le plus cher, il y a une beauté dans l'écriture, une telle force dans les phrases de Romain Gary qui, je ne sais pas, soit rendent encore plus triste et injuste la situation, soit la sublimise de sorte qu'on en oublierait presque la douleur de la révélation. 

Clair de femme est une ode à l'amour, un poème sur la condition amoureuse et la perte de celui-ci aussi. Sur le fait que même si on a été chanceux de trouver sa moitié, nous ne sommes jamais véritablement à l'abri, car, d'un jour sur l'autre, tout peu basculer et nous pouvons perdre ce pour quoi nous existions et alors, que ferons-nous ? 

En revanche, outre l'aspect amoureux que possède les trois-quarts du roman, j'ai été un peu chagriné par certains aspects. Tout d'abord, je me suis sentie plusieurs fois perdue. Je me suis souvent demandée comment nous avions pu faire un bon dans le temps ou dans le lieu sans même avoir de séparation dans le texte ? J'ai eu du mal à comprendre certains passages parce que je ne savais pas si Michel s'adressait en pensée à Yannick ou s'il parlait de cette dernière avec Lydia, j'avoue, ça m'a un peu perdu par moment. 

Par dessus-tout, j'ai été déçu de la tournure des évènements, de cette façon qu'à Michel de considérer Lydia non pas comme une femme à part entière, mais plus comme une prolongation de Yannick. 
C'est en quelque sorte son moyen de perpétuer son existence. J'ai trouvé très belle cette conversation entre eux, quand celle-ci lui dit que pour honorer sa mémoire il doit continuer à aimer, il doit être avec quelqu'un d'autre qui sera elle. 
Enfin, je veux dire c'est magnifique comme preuve d'amour, ce sentiment indéfectible entre eux, mais ça n'empêche que Lydia est Lydia et non pas Yannick, elle est une femme, une personne qui existe, qui a un passé, une vie, elle n'est pas là pour devenir la successeure du fantôme de Yannick. 
Bon c'est vrai, j'ai néanmoins eu l'impression que l'auteur essayait de se rattraper par rapport à ça à la fin, mais il n'empêche que j'aie été un peu déçu, je dois bien le dire. 

Outre ces quelques détails au final, j'ai été complètement transporté par cet hymne à l'amour que nous livre Romain Gary. Plus que tout, j'ai aimé son style, sa plume qui est d'une telle beauté que je suis pressée de lire autre chose de lui, mais une fois encore, sûrement Gros Câlin, Les Cerfs-volants ou encore Les Racines du ciel


"J’avais trop demandé à l’épuisement : j’escomptais la fin de la sensibilité, mais ne parvenais qu’à la hantise ; l’impression d’étrangeté accentuait l’aspect menaçant du réel ; j’étais entouré d’imminence implacable ; l’angoisse déjouait toutes mes tentatives de parade. Il était impossible de se dérober. Il fallait faire face, laisser mourir, aimer pour garder en vie."

Romain Gary, Clair de femme.


P.S. : Fidèle à ses couvertures plutôt simplistes - sens qui n'est pas forcément péjoratifs - je trouve la couverture de l'édition Folio vraiment jolie, avec, je crois, une couverture qui est un tableau d'Amedeo Modigliani







lundi 17 octobre 2016

Série du moment - #16 Narcos (saison 2)

Lors de la diffusion de la première saison de Narcos l'année dernière sur Netflix, j'étais déjà au rendez-vous, je voulais en apprendre plus sur l'histoire de cet homme qu'était Pablo Escobar. À ce moment, je ne le connaissais surtout que de nom - et aussi pour le fait qu'il était un des plus gros trafiquants des années 1980-1990, mais c'est à peu près tout. 

J'ai rapidement vu la première saison - le souci quand tous les épisodes sortent d'un seul coup - et je dois dire que j'avais bien accroché. En cherchant dans mes souvenirs, je me rappelle que j'avais aimé ce parallèle entre le fait de suivre les agents de la DEA envoyés en Colombie et ce trafiquant de cocaïne en gros, j'ai nommé Pablo Escobar. 

J'aurais bien parlé de la saison 1, de ce que j'en ai pensé, mais je dois avouer que ça remonte à un an et que je ne veux pas écrire n'importe quoi en me basant simplement sur des bribes de souvenirs et je n'étais pas assez assidue l'année dernière lors de la sortie de la première saison pour écrire un article dessus, dommage

Dans cette saison 2, comme promis, la traque continue. Pablo qui a réussi à s'enfuir de cette sorte de prison qui, on ne va pas se mentir n'en était pas vraiment une dans la saison 1 est bien décidé à continuer son trafic, à se planquer bien sagement pour ne pas se faire prendre, du moins, au début. 


J'ai trouvé les premiers épisodes de la saison 2 un peu en dessous, je ne sais pas si le souvenir que j'en ai gardé a été embelli au fil des mois ou si la saison 1 était vraiment géniale, mais j'attendais tellement son retour que du coup, bah j'ai été un peu frustrée. L'action n'était pas toujours forcément au rendez-vous et ce début de saison était plutôt mollasson, en tout cas, il ne se passait pas grand-grand chose. 

Et puis bah forcément les choses s'enchaînent et avant qu'on s'en rende compte, c'est bien parti, la chasse continue et nous sommes au premier plan pour la suivre. 
Le fait qu'on ait toujours ce parallèle entre la DEA/police colombienne et Pablo & ses sous-fifres ajoute de l'intensité au propos, de l'angoisse. On en sait plus que les forces de l'ordre ainsi que les trafiquants, nous sommes ceux qui ont toutes les cartes en main et c'est vraiment cool. 

Ça permet déjà qu'on évite les questions inutiles, si jamais on avait suivi que Pablo, on aurait passé notre temps à se demander où en est l'enquête, et si au contraire, on avait suivi que la DEA, on n'aurait jamais cessé de s'interroger sur le lieu où se cache Pablo, ce qu'il prépare ensuite, etc. 
Le fait de suivre les deux camps permet comme je le dis plus haut d'être toujours au courant de ce qu'il se passe, peu importe de quel côté nous sommes, mais par-dessus tout, d'avoir une certaine empathie ou au contraire de l'aversion pour les deux clans. Ici, les "méchants" comme les "gentils" sont mis à un pied égal, ils sont tout aussi présents, et ce pour qu'il n'y ait pas justement de forme de manichéisme trop facile. 

Je pense que là-dessus tout le monde s'accorde, le casting est formidable, en passant par l'acteur incarnant Pablo (Wagner Moura) qui est tout simplement dingue,  fin le gars il livre une prestation du feu de Dieu quoi, à sa famille - j'ai trouvé l'interprétation de Paulina Gaitan vraiment admirable dans le rôle de Tata - ou encore les deux agents de la DEA, Javier Pena (Pedro Pascal) & Steve Murphy (Boyd Holbrook) qui est la voix off de la série et l'homme que l'on considère comme celui qui a réussi à coincer Escobar. 
Même les partisans de Pablo sont crédibles et ont un rôle important comme c'est le cas pour La Quica (Diego Catano). 

En réalité, les interprétations sont tellement justes qu'on s'attache aux personnages, c'est une série d'anti-héros où finalement personne n'est vraiment bon, en témoigne le flic qui tire dans la tête de Pablo dans le dernier épisode alors que les ordres étaient clairs, s'ils pouvaient, ils devaient le ramener vivant, or, avec deux balles dans le ventre, Escobar paraissait quand même bien inoffensif. 

Ou encore ce flic qui tue un gamin pour "donner l'exemple". Alors oui, Pablo a fait des choses atroces, comme c'est le cas pour cet attentat qui a fait des milliers de morts, mais il est dépeint de manière très humaine dans la série. Il est un homme qui veut aider les pauvres tout d'abord en construisant un quartier pour eux, une église aussi. Il est un homme qui a toujours vécu dans la pauvreté et qui a décidé que ça n'arriverait plus, ni pour lui, ni pour sa famille. Mais voilà que ça ne fait pas tout d'avoir la volonté de changer sa vie, il ne faut pas non plus que ce soit au détriment de la vie des autres, ce qui a été le cas. 
Tantôt dépeint comme un simple mortel, tantôt représenté comme le mal incarné, la position de la série est relativement clair, elle n'est pas là pour juger, plus pour représenter, pour témoigner sans forcément condamner. D'ailleurs, la fin de l'épisode avec Pena qui ne sera pas jugé pour sa faute le prouve. Il n'y a pas de justice ni du côté des bandits, ni du côté de la loi, il n'y a que des hommes.

La réalisation est très soignée avec cette alternance des deux camps et cette voix off qui ajoute un aspect documentaire, ainsi que les images d'archives présentes dans le générique montrant le vrai Pablo Escobar ou encore lors de l'épisode 7 (ou 8 ?) après l'attentat perpétué près du bureau du président. Cette impression de réalité est encore renforcée avec, au début de chaque épisode la mention que la série est inspirée de faits réels, mais attention ! elle s'est également éloignée de la réalité pour les besoins de celle-ci. 
On ressent une pression folle notamment dans le dernier épisode de la saison 2 qui n'a été pour moi qu'un stress monstrueux. À chaque instant, j'étais là "mais c'est mort Pablo là t'es foutu de chez foutu" et chaque minute qui s'écoulait le laissait vivre un peu plus longtemps. Pourtant est arrivé le moment fatidique, celui dont il fallait se résoudre. On ne peut qu'être certain que c'est sa fin, il effectue sa dernière promenade dans sa ville qui lui est si chère, il parle pour la dernière fois avec sa femme, ses fils, on le sent, ça arrive. 

Donc voilà, le "roi de la cocaïne" trouve la mort dans cet ultime épisode, et la question se pose, que va-t-il bien pouvoir se passer dans la saison 3 puis 4 de la série ? Oui, je précise, Netflix a annoncé son renouvellement pour deux saisons supplémentaires, nous sommes donc assurés de retrouver Narcos l'année prochaine. 

Et c'est là que pour moi, ça coince un peu. Je sais que le titre laissait déjà présager le fait que Pablo ne serait pas le seul que l'on suivrait, la présence du "s" à Narcos prouvant qu'on allait s'intéresser à d'autre trafiquant, mais quand même. 
Représenté comme LE narcotrafiquant en Colombie et pour cause, au milieu des années 80, le cartel de Medellin fait transiter quelque chose comme 15 tonnes de cocaïne par jour à destination des Etats-Unis, en d'autres termes, 80% de la consommation américaine provient de la vente d'Escobar (Info), les autres me paraissent bien moins éclatants, mais on verra, j'imagine. 

J'ai adoré ce dernier épisode de la saison que j'ai trouvé absolument formidable et surtout, surtout, la fin de celui-ci, lorsqu'on explique à Pena qu'avec la mort d'Escobar, le trafic de cocaïne ne va pas baisser mais au contraire augmenter, comme quoi sa mort n'aura pas mis fin au trafic parce qu'il y aura toujours quelqu'un d'autre pour prendre sa suite. 
Je me doute que désormais l'on va s'intéresser au cartel de Cali que l'on a commencé à suivre lors de cette saison 2, mais les personnages ne m'ont pas vraiment captivé, malheureusement. 

Peut-être que finalement j'aurais préféré que la série s'arrête ici, avec ce même épisode, cette même fin et non pas qu'elle continue avec la moitié voir les trois-quarts des personnages initiaux en moins - je veux dire bien évidemment Pablo, mais aussi sa famille et ses employés. 
En tout cas, cette saison vaut le coup, les premières saisons de la série Narcos sont comme une mini-série et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette saison 2 tant attendue n'est pas du tout décevante. 







samedi 15 octobre 2016

Le Coin des libraires - #36 Violette Leduc : La vieille fille et le mort & La femme au petit renard

Aujourd'hui, j'ai décidé d'écrire un article un peu différent de d'habitude, un type d'article que j'avais déjà écrit une fois pour l'auteure Françoise Sagan (que vous pouvez retrouver ici). 
Au lieu d'écrire un article sur un seul livre, j'ai décidé d'écrire un article sur l'auteure qu'était Violette Leduc et pour ça, je vais parler de deux courts livres que j'ai lu d'elle : La vieille fille et le mort & La femme au petit renard

Ce ne sont bien évidemment pas les seuls livres écrits pas l'auteure, ni les plus connus d'ailleurs - son plus connu est sans conteste La bâtarde qui lui a presque valu le prix Goncourt lors de sa sortie en 1964, ou encore Thérèse et Isabelle (1966) qui a fait grand bruit à cause de la liberté qu'a pris Violette Leduc de parler de l'homosexualité féminine - je précise qu'elle était elle-même homosexuelle. 

Donc voilà si aujourd'hui j'ai décidé d'aborder cette auteure, c'est parce que j'aime beaucoup ce qu'elle écrit, son style et sa personnalité aussi. Bon c'est vrai, je n'ai lu que ces deux livres là d'elle pour l'instant, La bâtarde m'attend bien au chaud, et je meurs d'envie de découvrir La chasse à l'amour, La folie en tête et L'asphyxie, mais bon, on ne peut pas avoir lu tout ce dont on a envie en un claquement de doigts. 

J'ai découvert Violette Leduc par le biais de Simone de Beauvoir, forcément. Je me suis rapidement intéressée à cette auteure encore trop peu connue - même si elle l'est bien plus qu'auparavant, j'ai l'impression - et j'ai été vraiment intéressé par son parcours, sa vie intime et le fait que justement, cette vie personnelle rejaillisse toujours dans ses écrits. Si je ne me trompe pas, elle est d'ailleurs considérée comme l'une des pionnières de l'autofiction, c'est-à-dire mêler des évènements de sa propre vie à des éléments frictionnels. 


La femme au petit renard & La vieille fille et le mort de Violette Leduc.


J'ai lu La vieille fille et le mort en mars dernier, vous avez sans doute dû le voir si vous me suivez sur Instagram. Il est plus logique que je commence par celui-ci donc, surtout qu'il a été écrit avant La femme au petit renard qui vient tout juste d'être réédité chez l'Imaginaire Gallimard - collection absolument magnifique ! 

Résumé édition L'Imaginaire Gallimard : 

lundi 10 octobre 2016

Série du moment - #15 American Gothic

Série diffusée cet été sur CBS, American Gothic de Corinne Brinkerhoff peut sembler relativement simple de prime abord. En effet, après le visionnage du premier épisode, on sait deux choses vraiment importantes, la première est que l'on a retrouvé une ceinture liée à une affaire irrésolue depuis vingt ans, celle du tueur aux clochettes d'argent (Silver Bells) et également que la famille Hawthorne, famille fortunée de Boston a définitivement quelque chose à se reprocher quant à cette affaire. 

Alors oui c'est vrai que ce scénario est un peu simpliste, c'est quelque chose de vu et revu et bien évidemment le but est de se démarquer de tout ce qui a été fait auparavant. 
Est-ce qu'American Gothic a réussi ce défi ? Oui et non. 

Comme dit plus haut, on va suite la famille Hawthorne durant treize épisodes, famille influente de Boston qui vit dans son grand manoir à l'abri de la misère. Dès le premier épisode tout est lancé donc avec cette révélation sur ce tueur en série qui a sévi quasiment deux décennies auparavant, histoire que l'on sait forcément liée à cette famille. La ceinture retrouvé et qui réouvre l'enquête provient d'un pont qui s'est écroulé et qui a été construit par Mitchell Hawthorne (Jamey Sheridan) patriarche de la famille. 
Parallèlement à cela, on apprend qu'une des filles Hawthorne, Alison (Juliet Rylance) est en courses pour devenir maire. Durant l'un de ses speech, son père fait une crise cardiaque et est hospitalisé. Cette hospitalisation permet de faire resurgir l'aîné de la famille, Garrett (Anthony Starr) qui s'est volatilisé un peu après le dernier meurtre du tueur aux clochettes, une coïncidence ? forcément que non. 

Cet épisode d'American Gothic est très dense, on en apprend vraiment beaucoup, du moins suffisamment pour poser un postulat de départ qui tient la route, le temps de découvrir partiellement tous ces personnages que l'on va suivre durant treize épisodes. Bien évidemment on en sait peu sur chacun d'entre eux à ce moment, déjà parce que ce n'est pas en seulement quarante minutes que l'on peut connaître la vie de quelqu'un de long en large, mais aussi parce que la famille est quand même constituée de sept personnes, les deux parents - même si le père ne compte pas trop étant donné qu'il est présent que dans le premier épisode... - les quatre enfants et le fils de l'un d'eux. 

Néanmoins, dès ce premier épisode, on sait que quelque chose cloche avec cette famille, que l'un d'eux est sûrement ce tueur recherché durant toutes ces années, c'est en tout cas ce que l'on veut nous faire croire. 
Le reste de la saison va s'évertuer à nous faire suspecter tous les membres de la famille, chacun leur tour, même si le plus souvent les doutes se portent sur Garrett et sur Cam (Justin Chatwin) et puis bah forcément sur la mère (Virginia Madsen) qui ne peut être que coupable tellement elle semble perfide et vicieuse. 


Tous les personnages sont des stéréotypes ce qui est plutôt dérangeant au début. Il y a la mère qui cache des choses en tout cas qui n'est jamais véritablement honnête et qui est dangereuse comme on peut le voir dès le premier épisode. 
C'est l'aîné, Garrett, qui, ne supportant plus la vie luxueuse de sa famille a décidé de s'en aller sans prévenir personne et de vivre dans la forêt avec absolument rien. Puis, c'est Alison véritable politique qui ne rêve que d'une chose : devenir la première femme maire. Ensuite, c'est Cam, véritable junkie qui est le père de Jack (Gabriel Bateman) un enfant relativement insensible qui va aller jusqu'à couper la queue du chat de leur voisine pour voir si celle-ci bougeait encore, pour voir les tissus et ce genre de choses. Enfin, c'est Tessa (Megan Ketch) la cadette, petite femme fragile et douce qu'il faut protéger. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si elle est mariée à un inspecteur de police, ce même inspecteur qui sera sur l'affaire du tueur aux clochettes. 

Dis comme ça, les personnages semblent sans intérêt et pourtant ! Garrett est celui que j'ai préféré avec Cam. Déjà parce qu'ils sont ceux que l'on soupçonne le plus et pas une fois je me suis doutée de la tournure que prendraient les évènements. L'explication sur le départ de Garrett n'est pas du tout celle à laquelle je m'attendais, pas plus que sa motivation pour rencontrer la fille de la dernière victime du tueur aux clochettes. Et puis, plus que l'homme qui a sa famille en horreur, on peut à la fin de la saison saisir toute la mesure de ses choix, de ce qui l'a motivé à prendre ces décisions et en particulier celle de s'en aller. 
En y pensant, le personnage de Cam évolue peu au fil des épisodes, mais dans le dernier, enfin dans le double épisode (12 & 13) c'est un peu pareil, son rôle dans l'histoire du tueur est tellement invraisemblable que l'on ne peut qu'être triste pour lui. 

J'ai bien aimé le personnage d'Alison également, son personnage se révèle au fur et à mesure. Au début elle paraît tellement innocente qu'on ne peut pas la suspecter, elle n'a pas pu faire ça. On se dit que la seule chose qu'elle cache, c'est son homosexualité, sa liaison avec la femme chargée de campagne mais jamais elle aurait été capable de commettre un meurtre, du moins d'être la complice du tueur. Et puis, on se dit ensuite, pourquoi pas ? Et on repousse l'idée, se rendant à l'évidence que non, ça ne colle pas. Mais pourtant, le dernier épisode nous permet aussi de voir son visage au grand jour, de voir qu'elle a compris qui était ce fameux complice mais qu'elle l'a gardé pour elle, quitte à sacrifier quelqu'un. Sa mère devait y passer, alors elle a en quelque sorte était complice du complice dans ce dernier meurtre. Ça, je ne l'ai pas vu venir, mais alors pas du tout ! 

Le personnage de Tessa, je n'ai pas grand chose à en dire, il m'a plus ennuyé qu'autre chose. Je n'ai pas trouvé son personnage véritablement utile, elle est et reste jusqu'au bout la cadette, l'innocence même qui n'est pas capable de se souvenir qu'elle a poussé quelqu'un dans les escaliers quand elle était plus jeune, voilà. 

American Gothic est pour moi une bonne série thriller de l'été, quelque chose de léger, de tout public. Jamais on aura vu une goutte de sang, jamais on aura assisté à une quelconque scène de réelle violence - excepté peut-être lors de ce flash-back où Garrett se souvient de son affrontement avec le tueur. 
Le suspense est présent jusqu'au bout et surtout la série réussit son tour de force : faire en sorte que les spectateurs créent toute sorte de théories farfelues quant à l'identité du tueur et de son complice, quant à ses motivations. Ça m'a parfois fait penser à une partie de cluedo avec cette grande maison, ces escaliers qui ont une place importante dans l'histoire quand on y pense et surtout, dans cette volonté de suspecter individuellement chaque personnage, d'analyser leur mobile, leur comportement. 

Par-dessus tout, on reste ans le flou jusqu'au bout, personnellement, j'ai trouvé l'idée du tueur superbement trouvée, cette vérité s'encastre parfaitement avec toutes les informations qui nous ont été données et pourtant, on ne voit rien, en tout cas je n'ai personnellement rien vu et c'est seulement quelque minutes avant la révélation que j'ai compris toute la supercherie. Comme voulu, l'identité du complice reste secrète jusqu'au dernier épisode et quel épisode ! Je l'ai trouvé très bon parce que même à ce moment les personnages agissent d'une manière que l'on n'aurait pas pu suspecter, je pense essentiellement à Alison qui m'a laissé pantoise quand l'on voit le rôle qu'elle a joué dans le dénouement de cette histoire. 

Durant ce double épisode qui est venu conclure la saison, je me suis dit qu'il n'y aurait sûrement pas de saison 2, que je ne voyais pas comment il pouvait y en avoir une à moins que ce soit une série d'anthologie - il commence à y en avoir un peu trop à mon humble avis - et une fois encore je me suis trompée, enfin, j'ai été trompé et la fin de cet épisode, la dernière scène nous amène à penser le contraire car, même si l'on connaît l'identité de ce complice, celui-ci n'a pas été capturé. 

J'ai aimé cette série pour son scénario, pour le fait que le spectateur se retrouve perdu au milieu de suspects plus coupables les uns des autres sans jamais vraiment suspecter la bonne personne. J'ai aimé la plupart des personnages que j'ai trouvé intéressant, en particulier Jack qui, même s'il fait un peu psychopathe pour un enfant d'une dizaine d'années, il m'a beaucoup amusé. 

American Gothic est une série sans prétention, une série de l'été qui ne se revendique pas comme la série de l'année, mais qui se laisse regarder avec un certain plaisir et, si saison 2 il y a, je serai probablement au rendez-vous. 






samedi 8 octobre 2016

Le Coin des libraires - #35 À tout moment la vie de Tom Malmquist

Aujourd'hui on va parler roman suédois avec À tout moment la vie de Tom Malmquist que j'ai eu la chance de recevoir par le biais de l'opération Masse Critique Babelio que je remercie ainsi que les éditions Noir sur Blanc

Plus qu'un simple roman suédois, j'aimerais parler, du moins essayer de vous confier ce que j'ai ressenti durant ma lecture de ce livre. 
Ce sera sûrement difficile pour moi de mettre les bons mots sur mes impressions, sur mon ressenti, À tout moment la vie faisant partie de ces livres qui bousculent, qui remette en question la perception que l'on a d'un sujet. 

Avant de le recevoir, je ne savais pas de quoi il parlait, je déteste lire les résumés alors j'ai simplement fait confiance à la couverture. Faut dire d'une part que la collection Notabilia des éditions Noir sur Blanc est magnifique, l'idée d'utiliser trois couleurs - beige, noir, rouge - sur chaque couverture est génial, sans parler du marque-page qui a été une bonne surprise ! D'autre part parce que pour le coup, la couverture est assez significative avec ce spermatozoïde qui se dirige vers le sablier - symbole du temps

J'ai lu le résumé une fois ma lecture terminée, une fois le dernier mot de la dernière ligne et je dois avouer que je suis bien contente de ne pas l'avoir lu au préalable. 
Je déteste lire les résumés simplement parce que je préfère me plonger dans une histoire sans forcément en connaitre le début ni même le sujet et là, le résumé donne beaucoup - trop - d'informations sur la lecture, pour ma part, bien évidemment. 


Pour Tom, il y aura désormais un avant et un après. Dans la fracture du temps, dans les profondeurs d’un hôpital de Stockholm, un corps dévasté, comme un autre lui-même, est arraché à tous ses liens terrestres. Mais au-delà des moindres signes cliniques émerge encore, par moments, la conscience d’une femme aimée, Karin, qu’il faut délivrer d’urgence de l’enfant qu’elle porte. Sa famille, ses amis veillent dans l’ombre, séparés d’elle, mis à nu devant la finalité obscure des jours.

Dans l’après, malgré les douleurs de la perte, les tourments, et les complications de la vie civile, Tom se consacre à la petite Livia et revit par la pensée ses années auprès de Karin, s’évertuant à ranimer partout la jeune femme.

À mille lieues du pathos et des poncifs sentimentaux, Tom Malmquist a ciselé un texte fort et vrai. Grâce à ses observations justes et fines, il évoque toute la gamme des nuances et des sensations qui restituent l’être aimé dans la mémoire et même dans la chair des jours. Voici un livre sur l’énigme indéchiffrable de l’existence.

Acclamé unanimement par la critique lors de sa sortie, le premier roman de Tom Malmquist est finaliste pour le Grand Prix de littérature du Conseil nordique 2016. Il a été vendu dans une dizaine de pays.

« Dans un souffle, elle murmure : Je t’aime autant qu’il est possible d’aimer. »



Dès la première page, la base est posée, nous allons suivre Tom (le narrateur) qui vient d'arriver à l'hôpital de Karolinska avec sa femme Karin, admise pour insuffisance respiratoire. À partir de là, le drame commence. 
Alors enceinte de huit mois, on diagnostique à Karin une leucémie aiguë, il faut lui faire une césarienne où elle risque de perdre le bébé. Elle donne donc naissance à une petite fille qu'elle va appeler Livia - "la vie" -. 
Ce sera son dernier mot, plus jamais Tom ne l'entendra parler ou être consciente, c'est fini. 

J'ai fidèlement suivi Tom à travers son périple entre deux services, celui de Karin qui n'a cessé d'être ballottée d'un service à un autre et Livia, jeune prématurée. D'un jour sur l'autre, les diagnostiques changent, tout d'abord optimiste, l'état de santé de Karin ne cesse de se détériorer au fil du temps, ce qui donne au narrateur et au lecteur le temps d'assimiler toute sorte de termes médicaux. Puis, on commence à être moins optimiste, Karin n'est plus capable de respirer par elle-même, les médecins vont même jusqu'à la placer en ECMO (Oxygénation par membrane extra-corporelle), puis on dit à Tom qu'il y a un risque qu'elle perde sa jambe droite, le sang a de plus en plus de mal à circuler correctement, et finalement non, il sauve la jambe, mais pas la femme. 

C'est en vain, Karin meurt. Tom la débranche de l'assistance respiratoire artificielle, c'est la fin de ce que j'ai nommé Partie I. 

J'ai découpé ce livre en deux parties, la première regroupe les cent premières pages, jusqu'à la mort de Karin, la vie à l'hôpital, l'espoir qui, même s'il est peu présent persiste jusqu'au dernier moment, jusqu'à ce qu'on lise "[...] La patiente est décédée à 06:31". 
Le reste du livre regroupe toute la Partie II, la vie sans Karin, la vie qui reprend, la vie passée qui se mêle à la vie présente et même future dans les dernières pages. 

En entrant dans ce livre, je pensais que les 300 et quelques pages se passeraient à l'hôpital, que tout le livre raconterait comment Karin ou Livia a perdu la vie ou quelque chose comme ça, je ne m'attendais pas à autre chose que l'hôpital comme lieu de vie en fait. 

Pourtant si, la partie II s'ouvre et Tom qui n'a plus sa compagne avec lui doit faire face à la difficulté qu'est d'élever une petite fille seule, sans la mère pour l'aider. 
On nous présente quelques personnages ici et là, la mère de Tom qui l'aide, son père qui a une place relativement importante dans le récit ou encore des amis de la famille. 

Karin n'est plus, elle s'en est allée, mais elle reste toujours présente. Le souvenir que Tom a d'elle reste indélébile et c'est dans ce souvenir qu'il va la faire revivre pour nous, et sûrement aussi pour elle, si jamais un jour, elle lisait ce qu'il a vécu, ce qu'ils ont vécu. 

À tout moment la vie de Tom Malmquist.

Le retour sur le passé de Tom permet d'en apprendre plus sur la personne qu'était Karin parce que, mine de rien, on ne savait rien d'elle auparavant. 
Il nous explique alors qu'elle était aussi écrivain, qu'ils se sont rencontrés à l'Université lors d'un cours d'écriture créative - il me semble -. On apprend également qu'elle a eu deux "grosses" maladies par le passé d'abord un kyste au cerveau. Elle a été abandonnée par son copain du moment et sa mère a été "obligée" de s'occuper d'elle. Ça a été une expérience traumatisante et c'est pour cela qu'elle désire qu'il n'y ait que Tom qui soit avec elle à l'hôpital, elle ne veut personne d'autre parce que Tom, c'est sa famille à elle, au point qu'on a presque l'impression de voir se former une bulle autour d'eux lors des évènements de la partie I. 
Ensuite, elle a eu une hémorragie au cerveau en 2002, soit dix ans avant les évènements de À tout moment la vie - qui se déroule donc en 2012. Là encore, le narrateur nous parle de cette expérience qui a été dure pour eux d'eux - bon pour elle surtout j'imagine. 
Il revient souvent sur cette période parce que, justement elle s'en est sorti à ce moment-là, elle a réussi à s'en remettre et à reprendre sa vie, ce qui n'est pas arrivé cette fois.

J'ai trouvé le personnage de Tom extrêmement courageux, il continue à se battre pour sa fille malgré les problèmes qui se posent. D'abord, il perd sa femme, sa compagne depuis une dizaine d'années, il a des soucis avec la justice, n'étant pas marié à Karine, il n'est pas considéré comme le tuteur légal de la petite Livia même s'il est le père, détail qui paraît extrêmement futile et surtout absurde. Enfin, il perd son père, souffrant d'un cancer depuis une dizaine d'années. La relation avec son père a son importance, Tom en parle lorsqu'il se remémore des souvenirs en rapports avec Karin ou même ses souvenirs à lui, lorsqu'il n'était encore qu'un adolescent et qu'il devait faire face à la difficulté qu'a été d'être le fils de cet homme qui a notamment dénoncé des matchs truqués en Suède dans un grand magazine suédois, L'Expressen. 

Ce livre m'a mis une claque, véritablement j'ai ressenti comme une onde de choc dans tout le corps durant toute la première partie. C'est une immersion directe dans le milieu hospitalier avec l'utilisation de tous ces termes scientifiques que Tom veut connaître, qu'il consigne d'ailleurs dans un bloc-notes pour "pouvoir le raconter à Karin si jamais elle se réveille, pour qu'elle sache exactement ce qu'il s'est passé". Malheureusement, l'utilité de ces notes n'aura pas été celle-ci, mais plutôt les premières pistes pour écrire son histoire, une sorte d'hommage avec cette femme aimée, à cette femme qui est la mère de sa fille. 

Dans cette partie I, Tom est comme nous, il obtient les informations en même temps que nous lecteurs, il est, entre guillemets, spectateur de son histoire, contrairement à la partie II où il prend la figure du conteur. 
La réalité est oblige dans la première partie qui tranche totalement avec la suite où là, nous avons droit à des souvenirs mêlés à la vie "réelle", au présent qui continue malgré tout.

D'ailleurs, les dialogues sont inclus dans le récit de sorte que nous avons un bloc et non une mise en page "classique" où l'on revient à la ligne quand on fait parler un personnage. J'ai eu un petit temps d'adaptation pour cette forme, notamment pour discerner qui parlait lors des dialogues, mais après quelques pages, on s'y fait très rapidement. Surtout, le fait de tout réunir en un seul morceau, j'ai trouvé ça très intimiste, nos yeux n'ont pas la possibilité de s'arrêter sur une phrase de dialogue lorsqu'on tourne la page. Nous avons seulement ce bloc qui prend toute la page et qui continue encore et encore, comme si, quelque part l'auteur ne voulait pas perdre de temps - enfin ça, je ne sais pas trop

À tout moment la vie est en quelque sorte la célébration d'une vie, celle de Karin qui renaît par le souvenir, mais aussi celle de Livia qui va grandir sans sa maman, mais pas sans la connaissance de la personne que celle-ci était et qui, même si elle est encore trop jeune, portera sa robe d'un bleu azuré que Tom connaît si bien. 
C'est un roman très fort dans son propos : la mort, l'amour, la vie. J'aurais pu écrire encore des lignes et des lignes, mais je ne veux pas raconter toute l'histoire, je veux simplement transmettre le plaisir que j'ai eu à lire cette œuvre. 
Il n'y a aucun épanchement de l'auteur, aucune volonté de faire pleurer dans les chaumières même si, on ne va pas se mentir, il y aurait de quoi. Non, Tom Malmquist raconte les faits, presque cliniquement, avec détachement, mais il connaît les lecteurs, il sait qu'il n'y a pas besoin de parler de l'abattement, de la tristesse pour que ceux-ci le ressentent et oui, on ressent de la tristesse, une tristesse infinie mais pas une tristesse pathétique.

Il a été difficile d'écrire cet avis, comme pour toutes les œuvres qui me tiennent particulièrement à cœur, j'ai du mal à trouver les mots justes, j'ai du mal à exprimer le panel d'émotions diverses que j'ai ressenti lors de ma lecture, mais qu'est-ce que j'ai aimé ! 
À tout moment la vie est le genre d'œuvre où j'aimerais pouvoir avoir l'auteur en face de moi et lui dire merci, seulement merci d'avoir écrit un texte si puissant, si étourdissant, merci de faire en sorte que moi, petite lectrice dans sa petite ville puisse éprouver des émotions encore jamais ressenties. 

Vous l'aurez probablement compris, À tout moment la vie de Tom Malmquist a été l'une de mes meilleures lectures de cette année 2016, une pépite comme j'en trouve trop peu, une histoire dont je me souviendrai longtemps. 



"L’appartement de Karin paraît soudain un lieu de rassemblement pour le silence, quelque chose qui s’est produit à notre insu en l’espace d’une heure à peine, mais la masse de silence dépasse tout."

Tom Malmquist, À tout moment la vie

Cette citation extraite à la page 173 est pour moi représentative du départ de Karin, de son départ qui a été fulgurant, sans même que l'on s'en rende pleinement compte, elle n'était plus là.



Encore une fois, un grand merci à Babelio et à la maison d'édition Noir sur Blanc pour m'avoir permis de découvrir cette œuvre majestueuse et intemporelle.






mercredi 5 octobre 2016

Bilan - #4 septembre 2016

On se retrouve aujourd'hui pour le bilan du mois de septembre (à retrouver le bilan du mois d'août). 
Autant débuter maintenant avant de commencer à raconter ma vie tout sauf intéressante - haha ! 


  • Littérature


Huit livres lu ce mois-ci, quelques classiques dont je vais parler aujourd'hui, deux romans dystopiques avec Fracturée, le deuxième tome de la trilogie Effacée de Teri Terry (les liens sont plus bas) et La 5è Vague de Rick Yancey (à retrouver très bientôt sur le blog pour un comparatif livre/film !) Il y a eu aussi la lecture de La femme au petit renard de Violette Leduc, réédité par l'Imaginaire Gallimard au début de ce mois de septembre, ou encore le tome II de la saga Kenzie/Gennaro de Dennis Lehane (article précédent). 

Enfin voilà, j'ai lu pas mal de livres de genres différents et je compte bien continuer ainsi, même si je risque de bien moins lire les mois à venir, en tout cas pas de livres "personnels" mais plutôt des livres de cours. Oui, je commence avec du retard une deuxième année de lettres, j'ai donc pas mal de lectures en perspective ! 

Certains articles sont en cours d'écriture et seront très bientôt publiés sur le blog, notamment mon article sur La femme au petit renard où je parle également d'un autre livre de Violette Leduc, La vieille fille et le mort. Normalement, le prochain livre dont je parlerais sur le blog sera À tout moment la vie de Tom Malmquist (éditions Noir sur Blanc) que j'ai eu la chance de recevoir grâce à Babelio, et dont je peux déjà vous dire que j'ai adoré cette lecture !

Lectures du mois de septembre.


Aujourd'hui, j'ai décidé de parler de deux classiques dans mon bilan, deux classiques que j'ai beaucoup aimé lire - oui, je suis le genre à aimer les classiques, particulièrement du XIX & XXè - et il s'agit de Contes du jour et de la nuit de Guy de Maupassant & Le chef-d'oeuvre inconnu et Sarrasine d'Honoré de Balzac. 


  • Contes du jour et de la nuit, Guy de Maupassant 


Plus jeune, quand j'étais au collège, je n'aimais pas beaucoup cet auteur, je le trouvais trop "campagnard" et puis, j'ai lu Le Horla et comment dire que depuis, j'ai appris à découvrir cet auteur et à l'aimer. 
Je ne suis pas le genre de lectrice à aimer les nouvelles, les textes "courts" simplement parce que j'ai souvent un certain temps d'adaptation on va dire, je mets du temps à rentrer dans un livre et lorsque celui-ci est très court, je n'ai souvent même pas le temps d'entrer dedans qu'il est déjà terminé. Pour l'instant, il n'y a que trois auteurs où je n'ai pas ce problème : Edgar Allan Poe, Stefan Zweig & bien évidemment Guy de Maupassant. 

J'ai par le passé lu plusieurs de ses recueils de nouvelles et également Une Vie que j'ai adoré - bien plus que Bel Ami. Je me suis rendu compte lors d'une de mes excursions en librairie qu'il me manque encore - beaucoup - de livres de cet auteur, notamment Contes du jour et de la nuit que j'ai acheté en premier pour sa couverture, oui oui. 

Ce recueil regroupe des contes comme l'indique le titre, certains très connus, la Parure étant sans doute la nouvelle la plus célèbre. 
Constitué d'une vingtaine de contes, le recueil est très éclectique même si on peut dire que la morale de chacun est la plupart du temps très pessimiste. Il suffit de voir des nouvelles telles que Le Petit ou encore Histoire Vraie qui sont vraiment horribles dans le fond et je ne parle même pas de L'Aveu qui, juste avant La Parure nous parle d'une fille qui tombe enceinte après avoir accepté de faire "la rigolade" pour éviter de payer le cocher pour un trajet qu'elle effectue tous les jours. 

D'une crudité sans pareille, on a presque envie de rire lors de cette lecture, particulièrement au moment où la fille ignorante dit à sa mère "Je crois ben que me v'là grosse" et que s'ensuit une conservation très cruelle entre mère et fille, avec la première qui insulte sa fille de "roulure" ou encore de "salope" et dont la conclusion n'est pas réjouissante puisque la mère lui dit de continuer à cacher sa grossesse pour ne pas payer le plus longtemps possible. 

Je connaissais certains contes qui figuraient dans mon édition de "Contes normand" - je crois. J'avais déjà lu le conte sur Le Petit par exemple, mais d'autres m'étaient tout à fait inconnu. C'est le cas pour La Confession que j'ai trouvé également très dur : histoire de deux sœurs devenues religieuses après que l'aîné ait vu mourir celui qui devait être son mari. L'histoire est tout à fait tragique même avec le dénouement qui est l'accord du pardon de l'aîné pour sa jeune sœur qui a passé sa vie à tenter de se racheter. 

D'autres histoires valent le détour, toutes quasiment en fait, mais je ne vais pas perdre mon temps - et le vôtre surtout - à détailler chaque conte/nouvelle, autant vous conseiller d'aller acheter ce recueil - ou un autre de l'auteur - et de vous y mettre, vous ne perdrez rien, au contraire, vous avez tout à y gagner. 
Pour ma part, je compte bien lire d'autres nouvelles de Maupassant, le plus possible en fait car, une fois encore, l'auteur m'a montré qu'il pouvait me passionner, qu'il pouvait me donner le sentiment de non plus lire un livre, mais de voir une scène sous mes yeux. 
Oui, c'est exactement ce que j'ai ressenti lors de ma lecture de Contes du jour et de la nuit, l'impression que je ne suis plus seulement une lectrice, mais un personnage à part entière, une petite souris qui voit tout. 

P.S. : l'édition Folio classique est agrémentée d'un dossier à la fin qui permet d'en savoir plus sur chaque conte, quand et où a-t-il été publié dans les journaux, quel fait divers ou moment de l'histoire personnel de l'auteur a pu l'inspirer pour la rédaction. 
En somme, le dossier nous livre des informations en plus qui, si ça vous intéresse, sont très enrichissantes. 

Contes du jour et de la nuit, Guy de Maupassant édition Folio classique.



  • Le chef-d'œuvre inconnu & Sarrasine d'Honoré de Balzac. 


Je vais rapidement parler de ces deux textes très courts de l'auteur de La Comédie humaine, parce qu'ils étaient dans le même livre - donc je les ai lus ensemble - et aussi parce qu'il traite du même sujet : l'art en général. 
Le chef-d'oeuvre inconnu est une sorte d'essai sur ce qu'est l'art, le beau ou encore les limites de l'art. J'ai suivi un cours de Philosophie de l'art lors de ma licence de cinéma et il est vrai que j'aurais aimé avoir cet exemple de Balzac à soumettre à mon professeur qui n'en a pas parlé. Je trouve que c'est une vision supplémentaire sur ce sujet très vaste que la conception de l'art, surtout du point de vue d'un auteur de roman. 

J'ai trouvé intéressante cette nouvelle est plus particulièrement sa conclusion - que je vais bien évidemment taire - qui laisse à penser que chacun a sa propre définition de l'art, sa propre vision de ce qu'est l'art. Ici, le sujet est la peinture et le maître ne voit pas la même chose que ses élèves, maître de son œuvre, il a une relation privilégiée à celle-ci qui n'existe évidemment pas chez les simples "spectateurs". 
Si vous ne voyez pas du tout où je veux en venir, c'est normal, il faut lire Le Chef-d'œuvre inconnu pour ! haha 

Sarrasine traite également de l'art mais, dans une moindre mesure finalement. On va suivre Sarrasine donc, qui est un artiste notamment un sculpteur et qui décide de partir en Italie, voyage qui était très commun à l'époque (voir le Prix de Rome qui permettait de passer une année à Rome pour perfectionner son art grâce à l'inspiration/apprentissage des grands artistes italiens). 
Notre protagoniste va tomber une femme qui va devenir son modèle, la perfection incarnée. Plus qu'une muse, il va s'enticher d'elle au point qu'il lui clamera son affection, mais ça ne se passera pas comme prévu. 
Je ne veux pas dire ce qui se passe, ce serait dommage de raconter la fin qui est très étonnante et que j'ai trouvée particulièrement contemporaine dans son sujet. C'est, du moins un sujet que j'ai peu lu et qui me semble être relativement "tabou" en fonction des époques. 


J'ai surtout été surprise par la taille de ces textes qui sont très courts, je crois que ça revient à quelque chose comment 60 pages pour les deux réunis, je n'avais jamais lu quelque chose d'aussi court chez Balzac même si, on ne va pas se mentir je suis loin - très, très loin - d'avoir lu tous ses livres. 

Je ne sais pas trop où me positionner vis-à-vis de cet auteur, j'ai bien aimé quelques-unes de ses œuvres comme La Peau de Chagrin, Le Lys dans la vallée ou encore ces deux textes, contrairement au Père Goriot par exemple que je n'ai pas trop aimé. Balzac est un véritable auteur je ne remets pas cette donnée en cause, je parle seulement de mon appréciation en tant que lectrice et aujourd'hui encore, je ne sais pas si je le classe dans les auteurs que j'aime ou non. 

"La beauté est une chose sévère et difficile qui ne se laisse point atteindre ainsi ; il faut attendre ses heures, l’épier, la presser et l’enlacer étroitement pour la forcer à se rendre."

Honoré de Balzac, Le Chef-d'oeuvre inconnu


Le chef-d'oeuvre inconnu & Sarrasine d'Honoré de Balzac,  éditions Hatier, coll. Classique & cie.



  • Mes avis en ligne : 






  • Cinéma 


The Neon Demon, Nicolas Winding Refn

Sortie en juin dernier, j'avais tellement, tellement envie de voir ce film que quand j'ai vu qu'il n'était plus à l'affiche au moment où je devais y aller, j'ai été dégouté. 
C'est désormais chose faite et finalement, bah disons que je suis assez mitigée. 

Autant le dire tout de suite, le début est fracassant, les premières images sont d'une beauté à couper le souffle - comme tout le film d'ailleurs, on ne peut pas lui enlever ça. Ces premières images, c'est la musique, la position du corps ensanglanté de Jesse (Elle Fanning), c'est par-dessus tout la beauté. 
C'est en tout cas avec ce terme que je définirai ce terme - comme beaucoup, je pense - : la beauté. 

Ce film est un bijou, ou un parfum, d'ailleurs l'esthétique peut parfois faire penser à une pub pour une  marque de haute couture. Mais tout ça, c'est pour son côté esthétique, visuel seulement et malheureusement pour lui, un film n'est pas seulement de belles images. 
Parce que oui, après cette beauté à couper le souffle que représente chaque plan du film, qu'est-ce qu'on a ? Absolument tout est mis au service de la beauté, la perfection d'Elle Fanning, sa pureté face à un monde où l'innocence n'a pas sa place, au-delà de ça, bah, le film est plutôt creux malheureusement. 

Au final, quelle est l'évolution des personnages ? aucune, seule la beauté compte. Il n'y a aucune réelle profondeur et on se dit rapidement que les premières images du film sont une sorte de prémonition de ce qui attend notre protagoniste. 
Chaque image est une splendeur, une claque esthétique c'est indéniable, mais il aurait peut-être fallu penser à tout ce qu'il y a derrière la mise en scène, à l'histoire qu'il veut raconter au lieu de nous présenter un film bien emballé comme un cadeau qui est vide à l'intérieur. 

Il n'empêche que je le reverrai un jour, je pense qu'un seul visionnage est trop peu pour saisir pleinement tout l'enjeu du film, mais pour l'instant, malgré une beauté indiscutable, je ne trouve pas qu'il y ait un vrai propos derrière ce qui est dommage. 


The Neon Demon de Nicolas Winding Refn.


Dernier train pour Busan, Yeon Sang-ho. 

J'aurais bien écrit un article complet sur ce film tellement je l'ai aimé, histoire de développer tous les points, d'en sortir un avis constructif et complet, mais par manque de temps, j'ai décidé d'en parler dans mon bilan, histoire de quand même écrire dessus, il le mérite. 

Je ne connaissais pas du tout le réalisateur, il faut dire que pour tout ce qui est cinéma asiatique, je n'ai commencé à vraiment m'y intéresser que l'année dernière donc j'ai encore beaucoup de lacunes dans ce cinéma et notamment dans le cinéma sud-coréen. De ce que j'ai rapidement lu, c'est le premier film "réel" de Yeon Sang-ho qui est un habitué des films d'animation. 

Je ne vais pas parler de son histoire ou quoi, tout ce qu'il faut savoir, c'est que c'est un film de zombie. Je ne vais pas non plus faire de comparatif avec tous les films/séries avec des zombies, je n'aime pas les catalogues et je pense que c'est un sujet qui parle à tous même sans avoir vu énormément de choses. 
Dernier train pour Busan est donc une reprise d'un thème classique : un virus qui infecte très rapidement les hommes et qui deviennent des zombies, voilà. 
De prime abord, ça sonne de façon tellement classique et pourtant, le réalisateur est parvenu à faire du neuf avec du vieux, à reprendre ce sujet qui a été abordé des dizaines de fois et à se l'approprier pour nous donner sa propre vision de la chose. 

Voilà que pour lieu principal, il est choisi que ce sera un train - ouais c'était dur à deviner hein ! - un espace confiné donc où on va plusieurs fois jouer au chat et à la souris avec les zombies présents dans le train. Parce que oui, on ne s'encombre pas trop de détails sur la vie de nos protagonistes, on rencontre très rapidement Seok Woo (Gong Yoo) et sa fille Soo-an (Kim Soo-Ahn) dans leur petite vie rangée et relativement aisée, mais voilà que c'est l'anniversaire de la petite fille et qu'elle veut être près de sa maman qui vit à Busan, il faut donc prendre le train. 
Dès l'arrivée dans le train - soit une quinzaine de minutes après le début du film je pense - on entre dans le vif du sujet avec l'entrée d'un passager clandestin qui est bien évidemment contaminé. 

Étant de nature claustrophobe, j'étais pas forcément toujours bien dans ce train rempli de zombies qui réagissent à la vue des humains. Je ne parle même pas de cette scène, un peu avant la fin du film où les protagonistes sont coincés entre deux trains infestés de zombies et qui en plus manque de s'écrouler - comme si c'était pas suffisant quoi. 

Plus qu'un film sur les zombies, c'est une sorte d'étude sur l'individualisme qui mène à la fin de la collectivité. Quand on y pense, tous les morts parmi les passagers du train comme celle de Sang Hwa (Ma Dong-seok) - R.I.P. ...-  sont dû à une seule et unique personne Yong-suk (Kim Ui-seong), une raclure mais d'une puissance assez folle quand même, il faut bien le dire. 
L'individualisme est aussi représenté par le père, Seok Woo qui durant presque la première moitié du film ne pense qu'à lui et essaie d'inculquer à sa fille que c'est chacun pour sa pomme - grossière erreur évidemment. 

On pose également les questions de savoir qui est responsable de cette situation et surtout, si nos décisions sont-elles toujours sans conséquence ? Indirectement, on peut prendre parti dans quelque chose que l'on ne veut pas et dont on regrette les retombées par la suite. Il suffit de voir l'appel passé par Kim, le collège de Seok Woo. 

J'ai trouvé particulièrement intéressant le fait qu'on ne tue pas les zombies, on les repousse seulement. C'est une des choses que je redoute si jamais les Américains achètent bien les droits pour en faire un remake, avec leur délire d'armes à feu toutes les 30 secondes, ce sera complètement dénaturé, pour changer. 
En revanche, scénaristiquement il y a peut-être un peu trop de facilité, peut-être un peu trop de morts inutiles comme celle de la grande sœur qui aurait dix fois eu le temps de rentrer dans le wagon avant de se faire attraper ou même le joueur de baseball qui aurait dû abandonner sa copine plutôt que de devenir un zombie à son tour. 

En plus d'être un film haletant avec un sujet relativement sérieux (un virus contamine les hommes à une vitesse folle) on arrive quand même à avoir quelques scènes amusantes qui peuvent, si elles ne font pas rire, font au moins sourire. 

Affiche Dernier Train pour Busan de Yeon Sang-ho.


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  • Séries 


J'ai regardé beaucoup de séries lors du mois de septembre, certaines ont recommencé, c'est le cas de The Strain ou encore Gotham. J'en ai terminé aussi, histoire de rattraper mon retard qui n'est plus si grand que ça maintenant. 
J'ai évidemment commencé de nouvelles séries comme Fleabag mini-série de 6 épisodes seulement dont mon avis sera très bientôt en ligne ou encore L'Exorciste dont je n'ai vu que le premier épisode que j'ai trouvé plutôt prometteur, à voir la suite donc. 

J'ai regardé la saison 2 de Narcos aussi, forcément, mon article doit encore être écrit, mais vous aurez mon avis, pareil pour American Gothic qui devrait être en ligne après l'article sur Fleabag

Sinon, j'ai regardé la saison 5 d'American Horror Story avant le début de la saison 6 qui a débuté depuis quatre semaines maintenant. J'avais juste vu le premier épisode et j'avoue je n'étais pas vraiment convaincu par le rôle de Lady Gaga, surtout en remplaçante de la grande Jessica Lange que je trouvais indispensable à la série. 
J'ai réessayé, j'ai bataillé et finalement j'ai bien accroché. J'ai beaucoup aimé l'intrigue d'Hôtel, tout autant que la saison 4, Circus que j'avais trouvé vraiment bien. 
La saison 6 est pour l'instant tout autant prometteuse, en ayant vu seulement trois épisodes, je peux dire que je trouve que cette saison, Roanoke, risque d'être encore riche en émotion. 

Ryan Murphy fait définitivement partie de ces créateurs/producteurs de série que j'adore. Avec à son actif bien évidemment American Horror Story, mais aussi American Crime Stroy ou encore Scream Queens, je ne peux que saluer son génie. 

D'ailleurs, j'ai entendu qu'il serait également créateur/producteur sur une nouvelle série qui sortira l'année prochaine : Feud, toujours une anthologie, toujours avec Sarah Paulson devenue son actrice fétiche et surtout, surtout avec Jessica Lange ! 


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Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...